Je ne dirai pas ici le bien que je pense de la Galerie VU. On penserait à de la publicité. Shade ! Shame ! Je dirais en toute simplicité que ses expositions sont toujours d’un niveau supérieur, « top », « classe »!
La dernière en date, démarrée le 3 février, se tiendra jusqu’au 31 mars en l’Hôtel Paul Delaroche, 58 rue Saint-Lazare 75009 Paris.
Y sont exposées les œuvres « Ethiopiennes » de Juan Manuel Castro Pietro.
La série "Etiopia" de JM Castro Prieto est née de la passion de l’artiste pour ce pays. Il y est allé et y est revenu quatre fois entre 2001 et 2006.
Je ne sais pas si c’est l’Ethiopie qui a marqué JM Castro ou un lieu inspiré, situé justement dans ce pays. Un lieu, où il aurait rencontré des images, des idées, une inspiration. Cette pensée me vient de ce que ses photos sont si peu « ethniques » et si proches de notre monde. Elles respirent l’humanité qui est belle, qui souffre, qui est étonnante.
Si belle, cette photo du « jeune doutant », au regard pénétrant, mais aussi si surprenante celle-là qui montre une jeune fille de Hamer, Dimeka 2005. Fauteuils blancs en tiges de fer et jeune fille, en débardeur très occidental, posant négligemment un orteil sur une capsule de coca-cola. Icône d’élégance et de désinvolture où le bleu l’emporte.
Il y a parfois des réminiscences ? On trouve le Bernard Faucon des chambres d’amour dans la Pasticheria de Arbaminch ? Peu importe, photo exceptionnellement réussie, associant le mouvement léger d’un voile illuminée et le bleu profond des murs de la boutique. Très grande photo qui parait une ouverture sur un monde. Qui attire au-delà.
Parmi ces photos, des compositions étonnantes d’intelligence et d’exigence : la boutique du barbier, combinant mauve et vert, le mouvement des pales du ventilateur au plafond et le geste du barbier. Instant saisi où le temps n’est pas arrêté et les gestes sont en cours. A comparer avec, immobiles et presque incorporés à la paroi de terre, ce groupe à la couleur aussi foncée que les murs, assis à même le sol en terre, entourés d’un modernisme hétéroclite, fait de petits récipients en plastique coloré et d’une radio couleur de poussière.
Enfin, un moment de grâce absolue, la Source vers laquelle se dirige une silhouette tranquille au milieu d’une nature nuageuse, verdure en brouillard et dentelles de branchages.
A voir absolument,
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