Les tribulations de Martenchon et de Mélinez, novembre 2023

 

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Nos deux amis venaient à peine de terminer la lecture de la chronique ci-dessus et en méditaient les termes chacun de leur côté. Ils n'avaient jusqu'ici pas fait montre d'une grande passion pour les œuvres d'art contemporaines. Un peu passéistes, ils ne paraissaient pas avoir dépassé les années 1950 et gardaient même une certaine tendresse pour les peintres du siècle précédent. L'école de Fontainebleau, en particulier. Rosa bonheur, ne leur était pas non plus étrangère.

Mélinez brisa le silence.

« Il me parait que nous n’avons pas défendu le jeune art contemporain français. C’est bien dommage ! »


Martenchon ajouta qu’il trouvait anormal qu’un jeune artiste vendit ses œuvres à des prix peu élevés et qu’il lui fallût attendre la vieillesse pour recueillir les fruits de ses efforts.

Mélinez sursauta : « Mais, il y a pire ! Songe que certains artistes qui se vendaient pour des queues de cerise ont vu leurs œuvres exploser dans les ventes aux enchères. Ils se sont trouvés dans la situation des gens qui regardent les trains passer. »

Martenchon surenchérit (c’est le cas de le dire) : « Il y a encore pire, les œuvres en question font l’objet de ventes multiples et spéculatives et leurs prix ne cessent de monter à l’occasion de folles enchères ! »

Mélinez compléta tristement : « Sous le regard attristé de leurs auteurs qui ne touchent rien sur les échanges monétaires de ces transactions plus financières qu’animées par la passion de l’art »

Martenchon autoritaire lança : « Faisons acte de justice et assurons-nous qu’à l’occasion de ces enchères et chaque fois qu’une œuvre sera vendue de la sorte, un pourcentage du prix revienne à l’auteur. Les auteurs d’œuvres numériques échangées en tant que NFT sur la blockchain ont fini par obtenir ces rétrocessions par le moyen des « smart contracts » qui y sont inscrits. »

Mélinez guilleret : « Ainsi le réel rejoindrait le virtuel pour le plus grand bien des artistes. »

Martenchon mua en tribun. « Envoyons le compte-rendu de notre discussion à l’auteur de la chronique et lui intimons de promouvoir ce système de justice et d’égalité »

Calculer le vrai taux de chômage
 

 


Assistant d’un peu loin à une manifestation organisée par les syndicats sur le thème brûlant, comme toujours et depuis longtemps, du chômage de masse, nos deux amis tenaient dans leur main, la dernière livraison d’un journal du matin. En titre et en gros, il était dit la difficulté de recruter rencontrée par les entreprises. Sans employés, ouvriers ou autres collaborateurs, pas de ventes, ni chiffre d’affaires, ni clients contentés, en d’autres termes pas de contribution à l’évolution (positive) du PNB.

Nos deux amis étaient ainsi confrontés à une sorte de drame antique quand les philosophes se plaignaient de ne pas trouver « l’Etre » alors que le monde était plein de ses manifestations.

Martenchon, le premier se laissa aller à penser une contradiction dans le fait de continuer la lutte contre le chômage et celui de ne pas trouver de personnes à recruter.
« Ne devrait-on pas retirer du décompte des chômeurs, tous ceux qui sont entre deux emplois dont le nombre serait fonction de tous ceux en âge de travailler… »


Mélinez objecta immédiatement : « Il faudrait exclure, tous ceux qui sont en âge d’être fonctionnaire. Ceux-là ne sont jamais entre deux emplois. Il reste dans le même toute leur vie ».

Martenchon ne se découragea pas : « Alors, il faudrait exclure du calcul des gens sans emploi, tous ceux qui n’ont pas envie de travailler ».

Mélinez objecta encore : « Il faudrait fliquer tous les gens qui se disent au chômage pour débusquer les tire-au-flanc… et, pour y parvenir, recruter des masses de contrôleurs. Ce serait peut-être une façon élégante de réduire le chômage ».

Martenchon persista : « Puisqu’il y a du chômage, alors qu’il y a des emplois non pourvus, on devrait déduire le nombre de ces derniers du nombre des premiers. On aurait alors un taux de chômage net comme on a un salaire net en retirant les impôts et les charges sociales du salaire brut. »

Mélinez, chercha à objecter : « Et si on s’apercevait qu’il y a autant de chômeurs que d’emplois à pourvoir, les chiffres ne deviendraient-ils pas incongrus ? »

Martenchon proposa une réponse à cette objection : « Si cela était, cela montrerait que nous produisons trop de diplômés de l’enseignement supérieur ».


 

 

L’amour, je crois que c’est de maigrir

 

Martenchon jaillit dans le salon qu’il partageait avec Mélinez, comme irradié d’une joie incommensurable. Il pivota, esquissant une sorte de pas de danse. Il brandit ce qui parut être un journal et tout en chantonnant sur un air populaire, annonça que les grosses voitures allaient être sévèrement taxées.

Mélinez, prit un peu de temps pour digérer les gesticulations de son ami et prendre connaissance de la nouvelle, puis réagit sèchement : « Je pensais que la loi était la même pour tout citoyen ! Il me parait très discriminant de s’en prendre aux grosses voitures et par là même à leurs propriétaires. Et pourquoi ne pas s’en prendre aux grands et alléger les charges des petits… ».

Martenchon lui fit remarquer : « Les impôts sont plus lourds pour les titulaires de gros revenus et de gros patrimoines. Personne ne s’en est ému jusqu’ici. Il ne faut donc pas s’étonner que le propriétaire d’une grosse voiture soit appelé à davantage de contribution ne serait-ce que parce qu’il use la voie publique plus fortement qu’une trottinette ou un vélo. »

Mélinez réagit rageusement : « Si on charge les voitures obèses, que ne le fait-on au débit des personnes du même genre ? Celles qui, dans les transports en commun annexent deux places pour loger leurs fesses, qui ahanent lamentablement sur les trottoirs, qui tanguent et, prenant toute la place, ralentissent le flux des passants… »

Martenchon ne pouvait pas entendre pareils propos réactionnaires : « On ne les charge pas parce que ce sont des victimes. Parfois, leur génétique les conduit à ne pas pouvoir assimiler correctement ; parfois, parce que mal nourris, ils enflent. Il existe aussi dans certaines cultures une mise en valeur des femmes aux formes généreuses. C’est donc tout a fait différent du cas des automobiles obèses qui sont des signes de richesse et de puissance ».

Martinez éclata de rire « Ainsi, en dehors des bagnoles, il ne faudrait pas s'offusquer de l’obésité des sociétés contemporaines. Les bateaux de croisière qui enflent sans limites apparentes, les avions qui embarquent des armées de voyageurs, les pizzas à l’américaine qui pourraient nourrir des armées d’obèses, les Oktober Fest qui transforment les estomacs en outres gonflées à péter… »

Il y eut de nombreux autres échanges mettant en lumière un combat sociétal lourd de conséquences entre grossophobes et grossophiles. Un auteur français l’avait déjà décrit sous le titre : Patapoufs et fildefers. On a prétendu qu’il l'avait écrit pour les enfants. En vérité, il décrivait un monde à venir. Le nôtre.
Peu importe finalement : un médicament miracle nous vient des Etats-Unis pour traiter les cas d’obésité pathologique. Et si on en mettait dans les bagnoles obèses ?

 


 Comprendre le Métavers en 20 questions

 

 

 

 

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