Martenchon et Mélinez, Juin 2020

Noir c'est noir

Le crépuscule avait assombri le salon. Mélinez y méditait en compagnie de son ami Martenchon. Installé à son bureau, il considérait avec un émerveillement doublé d’intérêt la lumière projetée par la lampe qu’il venait d’allumer. Il observait en silence l’apparition des « couleurs de l’arc en ciel » au pied d’une carafe d’eau disposée à faible distance de la lampe.

Il se redressa et, d’un ton pensif, s’adressa à son ami, plongé dans la lecture d’un article de philosophie comparée. Lui montrant le dispositif de la lampe et de la carafe, il s’exclama.

« Considère Martenchon, mon ami, comme le blanc sort magnifié : de lui, viennent toutes les couleurs. Lui-même n’est-il pas à son tour le produit de toutes les couleurs qui se combinent entre elles ? Le jour où cette découverte a été dévoilée, l’humanité s’est reconnue UNE dans la blanche clarté par-delà toutes les différences de couleurs et de races».
Mélinez s’échauffait, tout près de se lancer dans une ces longues déclarations d’amour à l’espèce humaine qu’il affectionnait.


Martenchon leva un sourcil, considéra la diffraction de la lumière et lança: « Manque le noir ».

Martinez, fâché que son ami ne vibrât pas davantage, renvoya sèchement: « le noir n’est pas une couleur ».

Martenchon répliqua sur le même ton.
« C’est 
La couleur ».

« Une preuve ! » s’exclama
 Martinez outré que son ami se montrât si peu amical.

Mélinez se leva et, lentement, sa pipe bien serrée entre ses dents, procéda vers le bureau de son ami. Il se pencha vers la lampe et il l’éteignit. Le salon fut plongé dans une obscurité noire comme l’encre la plus noire.

« La voilà la preuve » ricana-t-il en s’en retournant vers son fauteuil.

 

Noir et Blanc

Les deux amis ne s’étaient pas tout à fait remis d’un débat houleux sur la lumière, la disparition du noir en tant que couleur et son apparition en temps que mouvement de pensée politique.

Martenchon avait eu le dernier mot en plongeant leur salon commun dans le noir d’une soirée crépusculaire pour appuyer sa démonstration d’une propositon « le noir absorbe toutes les couleurs et même celle du soleil ».

Et, sans pitié pour son meilleur ami, il en était venu à lui narrer l’histoire des terribles trous noirs qui sillonnent les espaces intergalactiques.

Mélinez qui broyait du noir se souvint tout à coup de quelques vers d’un joli poème:

« Ne prenez pas le deuil c’est moi qui vous le dit,
Ça noircit le fond de l’œil et puis ça enlaidit » .

Non, décidément, tout ceci ne méritait pas tant d’attention.

Liberté, liberté chérie

Mélinez paressait quelque peu dans le grand salon commun dont nos deux amis avait pris l’idée à MM. Holmes et Watson. Le temps était gris. La lumière blafarde. Entre ses mains, un ouvrage sur la politique de décapitation menée par la Terreur. Il s’intitulait : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».

Mélinez, tout d’un coup s’exclama. « Sont-ils libres les ennemis de la liberté ? »
 

Martenchon leva un sourcil et grommela « bien sûr que non ! C’est une question de logique. Si on se proclame ennemi de la liberté, on la refuse en général et pas seulement aux autres. Donc l’ennemi de la liberté n’est pas libre. Il est contraint. Il n’agit plus que sur ordre.

Mélinez, songeur, laissa tomber : « Donc, on ne peut pas dire qu’on est libre d’obéir ».

Martenchon : « bien sûr que oui ! L’homme libre peut en toute liberté refuser la liberté ».

Mélinez se renfonça au plus profond de son fauteuil : « Alors, il est imaginable qu'en toute liberté on se soumette à l’oppresseur ».

Martenchon se resservit une larme de son whisky préféré.

 


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