Les Tribulations de Martenchon et de Mélinez, Janvier 2021

L’équilibre budgétaire retrouvé

L’équilibre budgétaire retrouvé

 

Calculette en main, Mélinez, s’affairait avec tant de conviction et d’intensité que le petit objet s’était changé en un instrument de musique : les « clics », les « tweet », les « blok » multipliés en venaient à s’arranger en une sorte de symphonie numérique.

Martanchon fit remarquer que tout ceci était bruyant et peu conforme à la destination apaisée de leur salon commun.

« Je calcule le remboursement de la dette-covid : je te prie de croire que ce n’est pas facile, mais, pourtant, bien nécessaire » rétorqua Mélinez avec une pointe d’exaspération.

« La dette ? » le provoqua Martenchon. « La dette ne sera pas remboursée, on fera un emprunt forcé sur 50 ans au taux attractif de – 1% qui sera obligeamment souscrit par les riches… et voilà tout. »

« Heureux les simples d’esprit » ricana Mélinez. « Je calcule à cet instant qu’il ne sera peut-être pas nécessaire d’en venir à pareils expédients ».

Martenchon se retint de rire. « Dis-moi » dit-il , sobrement.

Mélinez n’attendait que cet appel à l’échange et à la discussion.

"Prenons les hypothèses de base. A la fin de l’année, malgré tous les efforts de nos gouvernants, nous enregistrerons 100 000 décès dont 85% dans la tranche d’âge 70 et plus. Donc, essentiellement des retraités. Ces décédés engendreront des économies dans divers secteurs : caisses de retraite, coûts médicaux en tous genres, surcoût divers. On peut estimer à 50 000 euros annuels, les économies liées à leur retour vers le grand tout. Soit des économies qui s’élèveront à 5 milliards par an. Sans le covid, nos morts auraient vécu en moyenne 5 ans de plus, donc l’économie s’élève à 25 milliards.

 

En quittant notre vallée de larmes, ils laisseront derrière eux des héritiers éplorés et un fisc attentif. L’héritage moyen en France s’élève à 150 000 euros. Soit un total hérité de 15 milliards. Soit un impôt de 6 milliards. (en gros).  Le reste à hériter serait donc de 9 milliards. On imagine qu’il y aura là un effet d’aubaine. Les héritiers ayant reçu plus tôt ce qu’ils auraient dû recevoir plus tard, dépenseront les sommes acquises et déclencheront le fameux multiplicateur keynésien : les 9 milliards devraient devenir au moins 27, soit sur la période 135 milliards taxés à 20% : ce seront donc 27 milliards recueillis en TVA.

Les 100 000 malheureux décédés trop tôt (en fait plus tôt que prévu), laisseront un parc immobilier impressionnant. Dans l’hypothèse la plus faible, on pourra dire que 50 000 logements seront libérés, permettant une économie de l’ordre 400 000 euros par logement. Soit 20 milliards. A quoi nous devons rajouter les revenus que percevront les non-accidentés de la route (sous-produit bénéfique de la lutte contre le covid).

Faisons maintenant la somme de toutes ces recettes inattendues mais bien réelles: compte tenu de quelques incertitudes à droite ou à gauche, on peut, sans risquer de se tromper, estimer que l’économie générale serait de l’ordre de 100 milliards .

Pas une petite somme comme tu le vois. Avant de lancer ton emprunt sur 50 ans, il ne sera pas mauvais de savoir non pas combien toute cette histoire de covid aura coûté mais combien, elle aura rapporté".

Martenchon, un instant sidéré, « tu te rends compte de ce que tu calcules? ».

Mélinez " Je fais les comptes, c’est tout, en toute objectivité, froidement comme on doit faire les comptes ".

En un an, on a réduit à zéro, 25 années de dépenses sociales

 

Martenchon venait de se resservir une belle rasade de «bruichladdich, the classic laddie ».

 

Mélinez soucieux de la santé des autres et de ses amis en particulier ne put s’empêcher de lui faire remarquer qu’à multiplier les rasades il risquait de raccourcir sa vie plus sûrement qu’un révolutionnaire français les corps.
Martenchon, qui venait d’achever sa troisième rasade s’en servit une quatrième avec un air de défi.

« Sais-tu ce que la pandémie nous apprend sur la durée de la vie ? Non, tu ne le sais pas et je vais de ce pas te le dire : depuis un quart de siècle la durée de la vie de nos concitoyens a explosé. Pour les hommes, 9 années en plus soit une progression de 14%. On est passé de 71 ans à 80 ans. Pour les femmes, même chose. Mais, elles vivent plus longtemps : 85 ans."


Mélinez l’interrompit d’un « Et alors ? Jeanne Calment… »

Martenchon fit comprendre d’un geste un peu sec qu’il se moquait des histoires de Jeanne Calment et reprit sa démonstration.

Résultat, la population des vieux-vieux a explosé. Résultat, comme à partir de 80 ans en moyenne, ils entrent dans les Ephad, la population des Ephad a explosé. Pour aboutir à ce résultat, il aura fallu accompagner les dépenses de santé permettant aux vieux de devenir vieux-vieux avec même l’espoir de devenir vieux-vieux-vieux : cet accompagnement ce sont des investissements colossaux en maisons spécialisées de tous genres, en recrutement de personnel, en formation etc…
Or, qui dit investissement dit retour sur investissement".


Mélinez : Martenchon, je sens que tu vas déraper.

Martenchon : Pas du tout, je vais regarder le monde autour de moi. 80% des victimes du Covid sont des gens de plus de 80 ans.
Donc, toutes les dépenses que nous avons engagées sur les 25 dernières années partent en fumée. Et pourtant, désespérément, avec acharnement on tente de les sauvegarder.


Mélinez : ça y est Martenchon, tu es sorti de la route.

Martenchon : on n’a plus un rond pour réparer les nids de poule.

 

 



Mortalité du covid

 

Martenchon avait un crayon à la main et devant lui une feuille de papier où se déployaient des courbes élégamment tracées et multicolores. Mélinez, intrigué, s’approcha, considéra les courbes et saisissant le mot « virus » accolé à l’une d’entre elles, ne put s’empêcher d’interrompre les méditations graphiques de son ami.

« Quid ? » l’interrogea-t-il sobrement.


Martenchon ne leva pas la tête pour lui répondre. Plongé dans la contemplation des graphiques, il se contenta d’un :
« Mortalité »!
« Mortalité de quoi ? » poursuivit 
Mélinez

Martenchon « Mortalité du virus ».
Mélinez « Tu étudies la mortalité du virus ? »
Martenchon « Oui »

Mélinez « Et… »
Martenchon « Je constate que les virus meurent souvent à l’occasion du décès des vieux ; d’ailleurs plus les vieux sont vieux, plus le virus a tendance à mourir ».

Mélinez « et les jeunes ? »
Martenchon « Peut-être sont-ils trop jeunes, le virus ne meurt pas. Il resterait, bien au chaud sur le jeune, le temps qu’il trouve un vieux sur son passage. Alors, il lui sauterait dessus »

Mélinez « Quel intérêt aurait le virus à sauter sur un vieux quand ont sait que si le vieux meurt alors le virus le suit dans sa tombe ».
Martenchon « C’est cela que je suis en train d’analyser : sa propension à se rendre là où il a le plus de risques de trépasser »
« D’où ma conclusion temporaire : Le virus est suicidaire ».


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