10 choses que vous avez voulu savoir sur le (sexe) bitcoin sans avoir jamais osé le demander

 

 

 

On a voulu, ici, traiter les questions selon un ordre de priorité incontournable, indiscutable, le vôtre.

Vous avez peut-être déjà investi de l’argent dans le bitcoin. Ou vous avez des copains qui vous ont expliqué qu’ils avaient amassé un chouette de joli pécule. Vous avez suivi la conférence d’un connaisseur mondialement reconnu de l’art de l’enluminure en Bulgarie à la fin du IXème siècle qui a quitté son job un peu pépère pour prendre la direction du nouveau monde numérique et proclamer l’arrivée de la monnaie des monnaies numériques.

Etes-vous en train de laisser passer la chance ?

Ces quelques mots, répartis en dix questions vous éclaireront.

 

1-Peut-il encore monter ?

 

Vous en avez ou bien vous voudriez en avoir. Dans les deux cas vous vous interrogez sur son prix. Ce serait idiot de l’acheter trop cher mais ce serait encore plus bête de ne pas l’acheter s’il devait encore monter.

 

On vous l’a répété : il a « fait » 5 fois depuis en un an. Il a fait mille fois, au moins, depuis quatre ans. Ce serait quand même surprenant qu’il ne fasse pas à nouveau 5 ou 10 fois ou même plus. La loi des séries existe. Pourquoi ne pas en profiter.

Evidemment vous n’avez pas intérêt à y aller sans vous être tuyauté. Pas auprès des gourous qui sévissent en France et dont on peut se demander s’ils ne prêchent pas pour leur paroisse. On les connait les gars qui vous disent d’y aller et qui vous piquent le fric. Ils s’appellent Ponzi, Madoff et autres.

 

Ce n’est pas agréable de le dire mais les conseils français sont proches du degré zéro de la connaissance du bitcoin, donc prenez conseils chez les Américains.

 

Et les Américains, ils sont enthousiastes. Prenez Didi Taihuttu. Il a tout vendu. Tout. Pour acheter des bitcoins. Et il est sûr  “ that by 2020 his wealth with bitcoin will be worth by three to four times as much”. En français, cela signifie que dans 3 ans, sa fortune aura été multipliée par 3 ou 4 et même plus. Il y a aussi Novogratz, un milliardaire américain qui investit massivement: pour lui, il faut s’attendre à 10 000 dollars le bitcoin dans un an au pire et 10 millions dans quelques années.

 

Songez que le bitcoin a surpassé la capitalisation de Goldman Sachs.

 

On trouve des gens pour plaider le contraire : ce sont des représentants de la vieille banque et de la vieille finance, Jamie Dimon par exemple, le patron de JP. Morgan. Il voit que son business va lui claquer à la figure alors il clame sur tous les toits que les acheteurs de bitcoin sont stupides et vont perdre leur chemise. “stupid enough to buy [bitcoin] will pay the price for it one day”:

Il a la trouille Jamie d’autant plus que Goldmann Sachs a décidé d’y aller.

 

Ils sont beaux les banquiers mais un peu jaunes à l’idée que leurs profits vont s’effondrer.

Il ne faut pas les écouter. Ils sont jaloux et puis qui a causé la crise de 2008 ? Et ce n’est pas vrai qu’ils achètent des bitcoins : les banquiers sont tous bêtes, c’est bien connu, surtout des bitcoiners.

 

2- Que faire à 6000 ?

 

Ça c’est une question de fond : des traders (dans les vieilles banques) disent, en chevrotant que les gains n’existent que lorsqu’on encaissé le cash. On pourrait en déduire que quand le bitcoin a fait « fois 5 », ce serait bien d’encaisser le profit ?

Pour avoir quoi à la place ? Du dollar, de l’euro, des monnaies qui sont fabriquées par les vieilles banques. On vendrait du bitcoin pour revenir vers les vieilles économies, celle où l’argent est détourné par une bande de coquins irresponsables (voir la crise de 2008). Donc, logiquement, vous gardez.

 

Quand même, vous vous posez la question, « et si le bitcoin se cassait la figure ». Alors, là, franchement c’est que vous êtes passé à la question 2 sans être passé par la question 1 !

 

6000, c’est l’apéritif. Vous ne voulez pas rester avec le bitcoin jusqu’au dessert ?

 

3- Est-ce vraiment anonyme ?

 

Imaginons que vous ayez, par besoin d’argent, décidé de prendre vos bénéfices. Imaginons que vous ayez fait 5 fois. Vous aviez été audacieux : vos 100 000 euros investis dans le bitcoin valent 500 000. Waahhhh. C’est du bon.

Mais cela fait 400 000 euros de plus-value et les impôts…

 

Impôts, impôts, les opérations et les transactions et la wallet et tout, sont anonymes. Alors, qui va voir que vous avez fait une belle plus-value ? Pensez quand même que votre banque verra arriver 500 000 ….

Et là, ce n’est plus anonyme.

 

Alors, oui, je sais, on peut s’acheter des appartements à Doubaille en bitcoin et aussi des cacahouètes ici ou là….

 

4- Qui le fabrique ?

 

Vous venez d’arriver et quand même vous voulez savoir. Vous avez remarqué que le Centre national de la Recherche scientifique a édité un livre à la gloire du Bitcoin. Le CNRS est une institution sérieuse qui a un grand crédit sur le marché mondial de la connaissance scientifique. Donc, on peut déduire de leur publication que le bitcoin est une monnaie sérieuse même si, acéphale, elle a perdu la tête ?
Justement, vous avez un doute, peut-on faire confiance à une monnaie sans tête même si le CNRS en fait publicité.

 

Il faut donc qu’on vous rassure : le bitcoin est fabriqué par n’importe qui a envie de fabriquer des bitcoins, c’est une question de matériel informatique. Vous vous procurez ce matériel (il y a de la publicité pour ça, à tous les coins de réseaux internet). Vous branchez la prise (ça consomme de l’électricité, un peu comme les portables ou les lampes de chevet, mais en plus grandes quantités. Vous appuyez sur « on » et vous allez vous coucher : la machine va fabriquer les bitcoins toute seule, sans que vous ayez à vous en préoccuper, pendant que vous dormez. Cela se nomme « miner » des bitcoins.

 

Avouez que c’est autre chose que de miner de l’or, de se traîner des milliers de tonnes de gravats pour extraire quelques grammes et de prendre le risque d’un effondrement de mine. C’est autre chose que les rhumatismes qu’on attrape en traînant dans de l’eau glacé avec un tamis.

 

5- Peut-on acheter du bitcoin sous forme de billets et de pièces

 

Vous avez envie d’en avoir mais vous ne voulez pas vous coltiner l’histoire des ordi et des logiciels et de l’électricité : vous voulez du bitcoin contre cash. Vous vous demandez si on peut se procurer des bitcoins sous forme de billets ou de pièces (après tout on trouve encore des euro ou dollar sous ces deux espèces).

 

La réponse est très directe : vous ne pourrez jamais acheter des bitcoins sous des formes physiques. C’est une monnaie virtuelle ; en d’autres termes, elles n’existent pas autrement que sous la forme de 0 et de 1. On ne peut pas acheter les 0 sans acheter les 1 et réciproquement. De toute façon, vous ne les verrez jamais : le bitcoin n’est pas comme l’or, il ne brille pas. Comment vous saurez que vous en avez ? Il vous suffira de vous reporter vers les 0 et les 1 de votre ordi. Vous avez perdu votre ordi ? ça c’est très embêtant : c’est comme si vous aviez quitté un bar sans vous souvenir que vous aviez laissé traîner une poignée de dollars sur le comptoir.

« Too bad », diront les spécialistes anglo-saxons.

 

6- Est-ce de l’or numérique ?

 

On vous a dit que le bitcoin se minait. On vous a montré que c’était comme l’or (qui en général se mine, mais rien n’empêche d’aller le pêcher dans la rivière comme le saumon – sauf que le saumon monte le courant et que l’or le descend).

 

On vous a dit qu’il y en aura tellement peu (pas plus de 21 millions promis-juré) qu’il ressemblera vraiment à l’or (il n’y en a vraiment pas beaucoup). On vous a convaincu en vous rappelant cette bonne formule de la sagesse populaire : « tout ce qui est rare est cher ».

On vous a expliqué que le bitcoin finalement c’est comme de « l’or virtuel »… on ne vous a cependant pas dit, parce que c’est évident, qu’à l’inverse de l’or métallique vous ne pourrez pas offrir des bijoux en bitcoin. Mais, vous pouvez laisser planer le doute si vous sentez que votre épouse n’est pas trop enthousiaste à l’idée de vendre tous les biens de la famille et aller habiter dans une roulotte pour faire un placement en or dans du bitcoin.

 

Je ne suis pas sûr qu’on vous ait rappelé que le cours de l’or s’est atrocement cassé la figure dans les dix dernières années !

 

7- Où peut-on en trouver ?

 

Vous aimeriez acquérir des bitcoins, vous savez que vous n’en trouverez pas sous forme de piéces ou de billets, comment faire ?

C’est simple, il y a des tas de « plateformes » qui en proposent. Vous allez demander si on peut négocier : mais bien sûr qu’on peut négocier c’est un marché numérique, comme il y a des souks à Marrakech et des « foire à tout » à Orleans, à Paris ou à Londres.

Est-ce sans risque ? La vie comporte toujours sa part de risque : la différence avec une banque par exemple, c’est qu’une plateforme, se trouve dans l’univers virtuel ou il y a plein de numérique partout. Parfois, on sait où elle se trouve, au Japon, en Russie, et même en Islande. Vous voulez faire une réclamation ? Rien ne sert de vous déplacer pour expliquer les raisons de votre mécontentement à un employé de guichet : il n’y a pas de guichet et, souvent, il n’y a pas d’employé. Ce sont des robots. C’est moderne.

 

Notez cependant que si vous êtes de passage à New-York, Vancouver ou quelques autres villes de ce genre, des ATM bitcoin sont à votre disposition. Vous mettez votre carte bancaire mais au lieu de retirer des billets (voire question numéro 5) vous retirez des bitcoins. C’est une image. Le bitcoin étant virtuel vous ne pouvez pas le retirer, il est crédité sur votre Wallet.

 

PS : ces ATM sont des machines unidirectionnelles ; vous pouvez mettre des sous pour avoir des bitcoins, vous ne pouvez pas, à partir de vos bitcoins avoir des sous…. Certains mauvais esprits disent que ce serait tenter le diable c’est-à-dire les gens qui ne veulent plus de bitcoins….

 

8- Qui l’a inventé ?

 

Maintenant que les questions vraiment importantes ont été traitées, on peut passer au futile.

 

La réponse est : On ne sait pas qui l’a inventé. Des fantaisistes attribuent son invention à un Japonais qui n’existe pas sur les registres de l’état civil américain ou japonais. On dit, mais, il faut prendre cette information avec beaucoup de prudence, que ce serait une machination russe montée dans le but de déstabiliser le système bancaire occidental.

 

Ce n’est pas plus drôle que ceux qui pensent que c’est une blague de potache qui se sont inspirés du système Pokémon.

 

9- Qui le soutient ?

 

Il n’y a pas de grandes idées sans une forte cohorte de hérauts, de commentateurs, de théoriciens, qui délivrent des messages, comme on le voit faire régulièrement à différents niveaux : des gens comme Stavisky, Madoff sont de belles illustrations de ce que la communication peut obtenir quand elle est intelligemment menée.

 

Les plus forts soutiens au bitcoin sont d’abord et avant tout les gens qui en vivent, puis les gens qui en ont acheté. Dans ce dernier cas, ceux qui se montrent les plus virulents sont ceux qui viennent d’en acheter à 4000-5000 l’unité. Les cours plongent-ils en dessous de ces bornes, ils hurlent à la mort et lancent de violentes et douloureuses imprécations, accusant les représentants de la vieille économie de monter des opérations douteuses pour casser les cours.

 

On comprend d’autant mieux ces réactions qu’ils vivent parfois dans des roulottes et qu’ils ont emprunté des sommes folles pour jouer sur les effets de leviers

 

10- C’est quoi en vrai ?

 

C’est du vent.

Il n’y a rien derrière le bitcoin que des 0 et des 1.

Même les porteurs de valeurs mobilières à la Madoff ont encore quelque chose : ils seront indemnisés à 10% ! Même les porteurs d’emprunts russes ont encore quelques espoirs.

Les porteurs de bitcoins sont des porteurs de courants d’air.

 

 

Trois chroniques sur le Bitcoin, madofferie ou rêverie vague

1. Le bitcoin c'est du vent

2. Le bitcoin, un douteux coup de buzz

3. Au-delà du bitcoin : passer de l’agréable à l’utile

 

Pourquoi s’acharner de chroniques en chroniques sur un objet monétaire fait de 0 et de 1 ? Qu’a donc fait le Bitcoin pour mériter tant d’opprobres ?

 

Loin d’être acharné, on se borne à n’être qu’un lanceur d’alertes. Les arnaques financières et monétaires profitent de la mondialisation et de la globalisation. Les madofferies qui pullulent au niveau local sont devenues des phénomènes mondiaux. Dans le premier cas, les dégâts sont malheureux mais limités, dans le deuxième, ils peuvent être considérables.

 

C’est pourquoi, on s’est attaché dans les trois chroniques qu’on livrera en trois semaines à montrer qu’il faut se méfier du bitcoin.

 

Pourquoi s’en prendre au bitcoin et pas l’Ether, le Litecoin et les autres coins ? Cela tient à ce que cette « crypto-monnaie » n’est plus aux mains de ces « inventeurs », de gens qui creusent et imaginent de nouvelles formes de gestion des entreprises et des relations entre les individus. Elle est entre les mains de gens qui ont envie de faire du fric. Ce « détournement » est mis en évidence par la transformation du bitcoin de crypto-monnaie en actif financier vaguement cryptique ! L’essentiel du bitcoin ne réside plus dans les échanges entre humains mais dans son nouveau statut d’instrument de placement comme les bonnes vieilles actions ou obligations.

 

 

La lecture de toutes les publicités de sociétés de trading sur le bitcoin révèle plus que jamais qu’il ne s’agit plus de participer à une grande aventure technologique, à une révolution dans les rapports économiques et à un renversement des hiérarchies financières et monétaires. Il s’agit de faire un bon placement. « Songez que le bitcoin a multiplié sa valeur par x !», « Si vous aviez acheté des bitcoins il y a deux ans vous auriez multiplié par y, votre placement ! » sont les maîtres-mots de la défense et de l’illustration du bitcoin. Pendant que quelques milliers d’allumés débattaient de la « fork », quelques dizaines de milliers d’investisseurs rêvaient d’un bitcoin à 25 000, à 50 000 et beaucoup plus !

1 Le Bitcoin c'est du vent

 

 Ces chroniques sont là pour réveiller les jugements et stimuler les réflexions. Les innovations sont les bienvenues, elles ne sont pas toujours à la source du bonheur humain et on ne compte pas le nombre de cas où elles sont détournées au détriment des innocents et à l’avantages des malins.

 

Le bitcoin, c’est du vent.

 

S’il faut lancer un débat sur le bitcoin autant le prendre par là où tout commence dans la fabrique des illusions et de la poudre aux yeux : le bitcoin, n’a aucun sous-jacent. Cette question du sous-jacent est à ce point critique que dans les débats déferlent mauvaise foi et invectives. (mais jamais pour les autres monnaies cryptées).

C’est que les défenseurs de la monnaie cryptée « reine » ont tellement démontré que c’était de l’or numérique, qu’ils ont oublié que ce n’était que de l’or métaphorique. Toute la logomachie autour du bitcoin conduit à des confusions de moins en moins involontaires à commencer par l’usage abusif du mot « miner » : on minerait le bitcoin comme on mine l’or. Comme l’or il est de plus en plus coûteux à miner. Le bitcoin est rare et le demeurera puisqu’il ne sera produit qu’à 21 millions d’exemplaires. Il partage donc avec l’or cette « qualité » de marché : ils sont rares et dans le langage commun, tout ce qui rare est cher. Enfin, ils sont tous deux protégés par leurs qualités naturelles, le bitcoin miné cryptographiquement est protégé dans sa substance par la quantité incroyable de calculs que son statut « cryptique » induit ; l’or, quant à lui, ne vient pas à l’état pur qu’exceptionnellement. Il faut le traiter chimiquement et le porter à un titrage qui devra être maintenu par des moyens techniques sophistiqués et maitrisés depuis la plus haute antiquité.

 

Donc, le sous-jacent du bitcoin, martèle-t-on est identique au sous-jacent de l’or monétaire. C’est une duperie. Résumons la question par une expérience de pensée : que se passerait-il si les propriétaires de bitcoins ou de lingots d’or découvraient un jour qu’ils ont perdu toute valeur ? C’est très simple : le propriétaire de bitcoin n’aurait rien, tandis que le propriétaire d’or aurait… de l’or avec quoi faire des bijoux, des sculptures, des monnaies commémoratives, des revêtements pour satellites, des instruments pour la chirurgie dentaire, des poudres pour fabriquer des médicaments destinés à soigner les maniaco-dépressifs etc etc…. Le sous-jacent de l’or, c’est qu’il est utile, c’est vrai de l’argent, du platine…Veux-t-on pousser le bouchon encore plus loin : dans l’Allemagne de la fin de la seconde guerre mondiale, la cigarette était devenue une monnaie. En cas de perte de valeur « monétaire », le porteur de cigarettes aurait encore eu la ressource de les fumer. Allez-donc fumer du bitcoin.

 

Il est donc temps de ramener l’or numérique à sa juste dimension : celui d’une image de rhétorique. Le bitcoin n’a rien de commun avec l’or.

 

A-t-il à voir avec une monnaie ?

 

On est ici sur un thème sensible qui inspire particulièrement les défenseurs les plus acrimonieux du bitcoin. Le bitcoin, lit-on ici ou là a au moins autant de sens que toutes les monnaies du monde, lesquelles abusent d’un avantage que le souverain a conféré à la monnaie de banque : le cours légal. Ce qui revient à affirmer que doté d’un « cours légal », il vaudrait le dollar, l’euro, le yuan, et les autres.

L’argument frappe facilement : qu’est-ce donc en effet que la monnaie si ce n’est une convention sociale inégale par laquelle le souverain tire des droits de seigneuriage directement, ou indirectement via les banques. Les théoriciens du bitcoin renvoient à Hayek, l’économiste libéral qui a dit tout le mal qu’il fallait penser de l’intervention des Etats dans la sphère économique sachant qu’il n’y a rien de plus étatique que la production de monnaie.

 

Puisque convention il y a, une convention scientifiquement fondée sur des algorithmes, des calculs scientifiques moulinés par des centaines voire des milliers d’ordinateurs indépendamment de toute intervention humaine vaut mieux que ces conventions entre agents politiques et économiques qui ne savent qu’agir en fonction de leurs intérêts au détriment de la grande majorité.

Beaucoup de gens sont sensibles à ces arguments « rhétoriques » : tout ce qui est calcul mathématique est juste, tout ce qui est pratique humaine est susceptible de mauvais calculs. On ne perdra pas de temps sur la théorie de la monnaie. On débattra à nouveau de son sous-jacent.

 

Qu’est-ce que le dollar a de plus que le bitcoin ? Quand on voit avec quelle acharnement la FED en a produit sur les dix dernières années, on est en droit de s’interroger sur sa valeur. (Même chose le quantitative easing de la BCE). On a naturellement en tête, l’hyper-inflation allemande d’après 1918. Pourtant on a envie de reprendre la célèbre formule de Staline, en l’adaptant : « le Bitcoin combien de divisions ? ».

 

Tout au plus une escouade, si on compare la masse monétaire mondiale à la masse des 60-70 milliards de dollars du Bitcoin. Tout au plus une compagnie, quand on considère, la capacité à convaincre du bitcoin, c’est-à-dire son acceptabilité. Pas plus qu’une bande de copains désargentés, quand on considère le sous-jacent du Dollar ou de l’Euro à celui du bitcoin. Les devises nationales ont pour sous-jacent les économies des pays d’émission. Elles sont représentatives de créances sur leurs économies : être porteur d’un dollar, c’est être titulaire d’un droit sur les biens et services produits aux Etats-Unis et dans tous les pays qui se rattachent à cette monnaie. C’est détenir une créance sur le système bancaire américain dont on rappellera que c’est le plus puissant du monde. Et quand il s’agit de l’euro, les comparaisons sont du même ordre.

 

Par comparaison comment situer le bitcoin ? Si on voulait être sinistre : le bitcoin repose sur un détournement massif de ressources en électricité dont le but n’a jamais été de produire de la monnaie privée mais de fournir de l’énergie à des consommateurs privés, particuliers ou entreprises.

 

C’est pourquoi, tant en le comparant à l’or qu’en le comparant aux monnaies, le bitcoin, sans sous-jacent ne peut prétendre au statut de monnaie et encore moins d’actif financier. C’est du vent !

 

On montrera dans la prochaine chronique qu’il est le produit d’une communication de réseaux ou les fake-news prolifèrent au côté d’informations hyperboliques.

 

 

 

2.Le Bitcoin, un douteux coup de buzz

 

 

 

Le bitcoin est une question et une interpellation lancée à la figure des institutions bancaires et aux institutions politiques. Le bitcoin monnaie « acéphale » peut-il renverser ces institutions par la seule force de son caractère révolutionnaire ? Si elle n’a pas de tête a-t-elle les jambes pour faire avancer sa révolution ? A moins qu’elle réussisse à s’emparer de la tête des autres.

 

Les avocats de la monnaie cryptée-reine, sont partout. Ils sont aux Etats-Unis, on ne peut pas s’en étonner. Ils sont en Russie, en Europe aussi, et même au Venezuela, à Dubaï… la liste n’est pas close. Il faut qu’ils soient partout : une monnaie qui n’est acceptée que par un petit nombre ne sert à rien. Il faut qu’ils s’insinuent partout : l’acceptabilité est la clef de son avenir. Il le faut absolument, par tous les moyens, jusqu’au grotesque : les ransomwares sont à payer en bitcoin….

 

C’est une guerre qui est lancée dont le but est ouvertement pour les uns de subvertir institutions monétaires et politiques, pour les autres de créer une source de profits et de plus-values. Ils se heurtent à des gens que les envolées boursières n’impressionnent pas.

 

Tout le monde il est bitcoin, tout le monde il est moderne

 

Pour payer avec des bitcoins, il faut des commerçants prêts à les accepter, c’est à dire « banaliser » et être prêt à n’importe quoi pour y parvenir. Pour approvisionner les « geeks » Coinsource a lancé des ATM dédiés aux bitcoins (36 machines à New-york sans compter les autres dans 11 états des Etats-Unis).  On n’en croit pas ses oreilles : dans l’univers virtuel de la monnaie virtuelle, on a besoin des bons vieux distributeurs. Pourquoi pas des boutiques, avec des guichets et des caissiers !

 

Peu importe, les communiqués de victoire se suivent. Une agence immobilière parisienne acceptera le paiement des loyers en bitcoin. C’est petit bras : rien à voir avec Dubaï où une centaine d’appartements situés dans une résidence de luxe ont été mis en vente, payables en bitcoin.

 

Victoire ! L’acceptabilité du bitcoin a fait un bond en avant au Japon où Peach Aviation vient d’annoncer qu’elle acceptera le bitcoin. Alors, ici et là, les vendeurs de bonbons, les fournisseurs de cartouches (pour imprimantes). Les commerçants (en ligne, évidemment) qui ont besoin de faire de buzz pour vendre, annoncent leur adhésion au monde du bitcoin.

 

C’est bien de pouvoir régler ses cigarettes ou l’achat d’une voiture, d’un appartement ou d’un lave-vaisselle en bitcoin, c’est peut-être mieux de ne pas toucher à ceux qu’on a accumulés. Le bitcoin, monte sans cesse. Autant le conserver. Quelques petits passages à vide ? Il faut bien respirer, prendre ses bénéfices (sur qui ?) et encaisser du bon dollar. Il a valu 5000, il a replongé vers 3000, il est remonté à 4000…

Mais foin d’esprit pessimiste, écoutons ce qui se buzze sur le marché : selon un certain Tone Vays, analyste en valeurs mobilières « the potential of bitcoin price to surpass the $100,000 mark by the end of 2018 …which would provide bitcoin a multi-trillion dollar market cap (capitalisation) ». Avec ça, comment ne pas « trader » un petit coup.

 

Les passionnés du bitcoin sont même prêts à encenser les banques qu’ils vouaient à l’enfer. Quand elles aiment le bitcoin, on le claironne :  Goldman Sachs avec Fidelity Investments n’ont-ils pas une opinion positive vis-à-vis du bitcoin ?

 

Ce n’est même plus risqué de trader le bitcoin : une start-up Californienne a créé un algorithme révolutionnaire qui vous indique quelle direction va prendre le prix du Bitcoin – à la hausse ou à la baisse. Cela permet d’acheter très tôt et de ne pas vendre trop tard. L’entreprise Bitcoin avance dans tous les domaines : LedgerX, serait optimiste quant à l’obtention d’une autorisation de la « Commodity Futures Trading Commission (CFTC) » pour mettre « des options sur bitcoin »sur le marché. (l’affaire des subprimes n’auraient pas suffi ?)

 

Triomphe absolu, la Corée du Nord aussi va se mettre à miner !

 

Reconnaissons-le, le travail de fourmi des partisans du bitcoin trouve des oreilles complaisantes. Surprenant ? Souvenez-vous de Madoff qui avait fait preuve d’une grande efficacité. Souvenez-vous de Law. Des gens convaincants et qui avaient su séduire des gens prudents et savants. Et « s’appuyer » sur des gens influents. La monnaie acéphale, à défaut de tête a beaucoup de jambes, qui courant d’un continent à l’autre, vont chercher des accords tous azimuts. Bien communiqués, ils font de beaux effets d’annonce. La dernière en date : Madame Lagarde, la gardienne du temple de la monnaie mondiale qui aurait lâché que les banques ne pourraient pas ne pas s’intéresser aux monnaies cryptées ! Encore, une victoire pour le Bitcoin.

 

Le Bitcoin entre « Bof ! » et « no way »

 

Répétons-le et martelons-le : l’acceptabilité est la clef de tout. A défaut, la monnaie acéphale, serait aussi utile qu’un billet de cent roubles d’avant 1914. Donc, il faut s’intéresser de près à ceux qui l’utilisent (ceux qui ne se cachent pas !) tout en rappelant la capitalisation maximum du Bitcoin 75 milliards de dollars au plus haut, à mettre en perspective avec la valeur totale de la capitalisation boursière mondiale : près de 70 mille milliards de dollars. Le Bitcoin : 1,1 pour mille. Ce n’est qu’un début répondront les experts en bitcoin. Alors, il faut se poser une autre question : qui l’utilise ?

 

Elle s’est vite posée au Japon, un des rares pays à avoir passé une réglementation favorable aux règlements en Bitcoin. Les commerçants se sont rués vers l’aubaine. Déception : le nombre d’utilisateurs n’a pas suivi, conduisant à cette remarque de M. Van Rensburg « il n’y pas de « business-case » très clair qui se rapporterait à l’acceptation du bitcoin.  Pourquoi utiliser un support de paiement dont la valeur est erratique, qui suppose l’usage d’une infrastructure informatique obscure et dont les performances économiques et techniques sont rebutants.

 

Ces incertitudes entre gadgets qui n’amusent pas longtemps et monnaie utopique dont la tête est absente, conduisent à des retours en arrière, des accords vite retirés, des autorisations qui consistent à mettre une tête sur la monnaie acéphale : celle des régulateurs publics.

 

On a mentionné l’ouverture du Japon à la monnaie cryptée. Aussitôt, le régulateur financier (the Financial Services Agency (FSA)), annonçait qu’il s’intéresserait de très près à la monnaie acéphale, à ses intermédiaires, plateformes et traders en tous genres, à son usage et ses utilisateurs. Un joli coup porté à « décentralisation, autonomie et anonymat », les trois mamelles du bitcoin ! Les avocats du bitcoin se sont transformés en bourgeois de Calais.

 

Dans certains cas, la guerre est déclarée : le patron de JPMorgan, Jamie Dimon a qualifié le bitcoin “a fraud” prévenant qu’il “virerait” les traders qui n’auraient pas entendu. A la Bank of America, le patron de la recherche sur les “commodities and derivatives” a lancé un véritable warning sur les monnaies cryptées et surtout le bitcoin.  On citera aussi ce patron de Oaktree Capital (100 milliards de dollars sous gestion) qui considère que le bitcoin n’est pas réel.

 

On dira que tous ces gens sont des banquiers et qu’ils ne peuvent pas dire autre chose. Mais comme on a dit, auparavant que certains banquiers suivaient, on ne peut pas s’appuyer sur les uns tout en considérant que l’opinion des autres (surtout quand il s’agit des principales banques mondiales) est superfétatoire et sans portée.

 

Ce qui est vrai des banquiers privés l’est plus encore des banquiers centraux. Citons l’hostilité ferme et absolue de « The National Bank of Ukraine (NBU)”.  Même attitude de pays dynamiques et audacieux dans la finance et dans les activités digitales, comme Singapour. L’attitude de l’Australie serait si restrictive qu’elle aurait provoqué le départ de nombres de talents vers des havres digitalement plus accueillants. Jusqu’au coup de grâce chinois alors que la Chine était devenue la seconde patrie du Bitcoin.

 

Les banques et les pouvoirs publics ne sont pas les seules. Caricatural est le cas d’un des principaux réseaux de supermarchés d’Afrique Du Sud qui avait donné l’impression d’accepter les bitcoins. On tweetait la victoire du bitcoin dans une terre d’avenir. Pas de chances ! la direction de cette grande entreprise de distribution se désistait aussitôt.

 

Pour beaucoup de grands « commerçants » dont le ralliement serait décisif « Bitcoin usefulness as a currency is debated ». C’est un actif financier et non pas une « monnaie ». Sous-entendu : « essayez de payer votre paquet de cigarettes avec un bon du trésor américain ».

 

« La bulle internet bitcoin » est mise en comparaison avec la « bulle internet » et le marché des « sub-primes ». Pour Robert Shiller, Nobel en 2013, le bitcoin est une bulle. Son danger est accru par les montages financiers, en bitcoin, dérivés et autres, qui diffusent dangereusement dans l’ensemble du système financier et sont vendus à des épargnants sous-informés.

 

Pourquoi passer tant de temps à débattre de cette monnaie dont la place dans le système des échanges mondiaux est infime et le restera pendant longtemps ? C’est que le Bitcoin, beaucoup plus que les autres monnaies cryptées est devenu un actif spéculatif. Ceux qui l’adoptent sont rarement en charge de responsabilités vis-à-vis du public et ses supporters parfaitement indifférents aux risques qu’ils font encourir à ceux qu’ils attirent au moyen de publicités douteuses vers des placements mirifiques.

Personne ne croira que les hauts et les bas du bitcoin sont anodins, aléatoires et sans conséquences.

 

« Si vous aviez acheté une poignée de bitcoin il y a sept ans, vous seriez multimillionnaires aujourd’hui ». Cet argumentaire trouvé au détour du net, ne vous rappelle rien ? Ce sera le troisième volet. Le Bitcoin, c’est du vent a-t-on énoncé : on verra que des tempêtes sont à craindre de la part de ceux qui sèment du vent.

 

3. Au-delà du bitcoin : passer de l’agréable à l’utile

 

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On a montré que le bitcoin, parce qu’il n’a pas de sous-jacent, n’est pas grand-chose ni en tant que soi-disant « monnaie » ni en tant qu’« actif financier. En revanche, il faut relever que tout détourné de son objectif initial qu’il soit devenu, le bitcoin est aussi le « test » grandeur nature de techniques informatiques « disruptives ».

 

Le syndrome de la citadelle assiégée

 

La comparaison avec l’or métallique relève de l’abus de langage, on l’a montré, fondé sur des confusions terminologiques plus ou moins calculées. S’éloignant de ses ambitions de devenir « la monnaie du futur » et tendant vers un statut financier, son sous-jacent n’est pas meilleur puisqu’il n’y a toujours rien derrière le bitcoin « actif financier ». Ses variations de prix ne lui donnent pas davantage de contenu et ne font qu’accentuer sa parenté avec une chaîne de ponzi.

Cette parenté est mise en valeur par les « bitcoiners » initialement spéculateurs vaguement rationnels qui se transforment en sectateurs, puis virent sectaires. En témoignent les injures, sarcasmes, dénis dont ils accablent ceux qui se mêlent de contester les mérites et les illuminations du créateur du bitcoin et de sa création.  Mais on sait qu’ après la débâcle de Madoff de nombreux membres de la secte restaient fidèles à leur gourou !

 

Inconséquence : les défenseurs du Bitcoin qui se targuent de ce que les transactions seront « anonymes », « hors la vue » vont exactement à l’encontre des actions récentes des Etats pour lutter contre fraude fiscale, trafics de drogue et d’armes et blanchiment d’argent sale en tous genres. Durant les dix dernières années des progrès immenses ont été réalisés dans des domaines où l’égoïsme et les postures protectionnistes les plus surannées régnaient. Les Etats laisseraient, par inconscience ou paresse, une monnaie privée contourner les nouvelles règles ? La multiplication des cas où le bitcoin se trouve être la monnaie des ransomwares et des trafics de terroristes ne peut pas les laisser indifférents. Ils le sont si peu qu’ils mettent en place, les uns après les autres, contraintes et obligations diverses.

 

Inconséquence : le bitcoin voulant se faire « actif financier », ses sectateurs s’imaginent qu’il échapperait, seul contre tous les autres supports de l’investissement financier, aux taxations sur les plus-values,  qu’il serait exempté des obligations qui pèsent sur tous les acteurs du monde financier et des règles qui canalisent leur attitude vis-à-vis des investisseurs, personnes privées ou institutions.

 

Inconséquence : Dans la précédente livraison on a évoqué les cris de victoires qui accompagnent de vagues déclarations par lesquelles tel ou tel représentant d’institution financière mondiale ou simplement régionale marque un intérêt poli à l’égard des nouvelles « monnaies ». On parle moins des réglementations qui s’affinent, des interdits qui s’accumulent et des précautions ou gouvernances que les régulateurs multiplient.

 

Inconséquence : l’image qu’ils véhiculent d’un instrument triomphant accroissant son réseau sans interruption. Rappelons quelques chiffres : à son meilleur, la valorisation totale de la masse des bitcoins, aura atteint 75 milliards de dollars. Le total de bilan des 3 premières banques américaines ? Plus de 12 000 milliards. Les transactions financières sur les bourses « zone euro » en 2012 : 34 000 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, les paiements par cartes : 5500 milliards…. Les paiements en bitcoin, annualisés : 220 approx soit l’équivalent d’une progression de 4% des paiements par cartes aux Etats-Unis. Tout ceci rappelle un film charmant : « The Mouse That Roared »

 

Il y a une vie sans le bitcoin

 

Instrument de spéculation, soumission aux puissants, disparition progressive de la fameuse démocratie participative, le bitcoin n’est pas le seul cas où une invention brillante s’est trouvée détournée.

 

Pour produire du vent, il faut que des convergences/divergences se produisent dans l’atmosphère. Sans l’invention et l’application d’un protocole informatique particulier, la blockchain, assorti des techniques de cryptage, le bitcoin n’aurait pas été imaginable. Le sous-jacent du bitcoin c’est la technique « blockchain », dont il est un cas d’application particulier. S’il y a une « technologie disruptive » c’est bien celle de la blockchain dont on peut attendre des évolutions et des changements radicaux dans l’univers des organisations, qu’elles soient publiques ou privées, commerciales, industrielles, caritatives ou humanitaires.

 

Cela ne plait évidemment pas aux « Bitcoiners » qui sentent que la vedette pourrait leur être volée et les « valorisations » qui s’ensuivent. Donc, comme d’habitude dans la secte « bitcoin », tous ceux qui prédisent un bel avenir à la blockchain sont aussitôt pris pour cibles : la peur de perdre le premier rang s’exprime en phrases rageuses : « Dédain ou mauvaise foi, la finance institutionnelle va s’emparer de « la technologie blockchain » pour retourner l’arme qui la visait ». Les chiffres qu’on a cités plus haut renverraient plutôt l’arme à un pistolet d’enfant.

 

« Forget bitcoin, embrace blockchain », cette formule venue d’une passionnée de la blockchain est fort mais ne tombe pas impeccablement: on mélange des légumes (bio) avec des métaux précieux. Ici on utilise le pluriel car, si l’initiative la plus avancée sur le plan conceptuel et technologique a été lancée par une « vraie personne » (par opposition à l’inventeur du bitcoin) M.Vitalik Buterin, avec son projet Ethereum, il serait erroné de considérer que, comme il n’existe qu’un bitcoin (autrefois ! car maintenant, il y en a deux ou trois), il n’existerait qu’une blockchain. La technologie blockchain est extraordinairement puissante mais aussi très complexe à manier et la multiplication de ses variantes est très large et concerne des domaines extrêmement variés dans les domaines finance, médecine, musique, assurance, votation etc. La technologie blockchain sous-tend des centaines de projets dans le monde. Un nombre considérable d’acteurs, dont des banques, institutions financières, banques centrales et  assurances, travaillent en lien avec un nombre nom moins important de starts-ups pour en tirer le meilleur.

 

Parmi les manifestations parallèles des monnaies cryptées et donc, du bitcoin se trouve enfin, un produit financier d’un genre nouveau : les tokens (ou jetons). On pourrait en rechercher l’origine dans un croisement improbable entre les antiques « parts de fondateurs », les « miles » des compagnies d’aviation, les donations aux institutions charitables et la monnaie de monopoly ! Il s’agit d’instruments de levée de fonds très adaptés aux starts-ups dont les dirigeants ne veulent pas perdre le contrôle au prétexte que les apporteurs de capitaux demanderaient à participer aux destinées de l’entreprise dans laquelle ils investissent.

 

Ces levées de fonds passent par la vente de « jetons » électroniques, le plus souvent réalisée en bonnes vieilles monnaies traditionnelles et assorties d’avantages ou de contreparties très variables, soit sous forme d’un accès à des prestations en nature, soit sous forme d’attributions de parts de la société etc. Ces « jetons », et c’est là que les cryptomonnaies ressurgissent, peuvent aussi être souscrits contre bitcoins, ether ou toute autre « monnaie cryptée ». Puisqu’il est maintenant enfantin de créer des « monnaies cryptées », les « jetons » mutent de plus en plus souvent en monnaies de circonstance, créées par l’entreprise cherchant des ressources et échangeables contre d’autres monnaies cryptées ou des monnaies « traditionnelles », ou en prestations de services etc… bien sûr elles peuvent être vendues dans des conditions très variables sur les marchés informels « over the counter »(OTC).

 

Mécanismes ingénieux qui viennent s’ajouter aux autres techniques de financement des starts-ups. Trop ingénieux ? Comme pour la passion bitcoin, la passion « ICO » (initial coins offerings) n’est pas sans risques : on y retrouve les tentations « ponzi » ! Les opérations se multiplient mais les interdictions, restrictions, mesures régulatrices aussi. On est ici dans un domaine classique de la collecte des ressources d’épargne : quand on a des envies d’argent et des besoins de capitaux, l’imagination se déchaîne souvent pour l’arracher là où ils sont….

 

On est bien loin des Bitcoins ? Pour suivre un humoriste : « si le bitcoin n’avait pas existé, il aurait mieux valu ne pas l’inventer ?». Cela aurait peut-être ralenti la prise de conscience de l’irruption de nouveaux mécanismes de gestion de données ou la refondation du concept de grand livre. La vraie question, celle qu’ont soulevée les crypto-monnaies est sur le point d’être posée, mais, cela n’a plus rien à voir avec le bitcoin, c’est de l’intelligence artificielle, des techniques de structuration et de valorisation des bases de données dites « big data » et de l’internet des objets qu’il s’agit.

 

Rien à voir avec la technique d’enrichissement en dormant en quoi s’est transformé le bitcoin.

 

 

 Comprendre le Métavers en 20 questions

 

 

 

 

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