Nouvelle page 9

Mourir 

La mort, c’est la vie qui s’arrache à vous, dans des souffrances atroces, une sorte d’accouchement à l’envers : la vie s’échappe comme un enfant nait, dans d’atroces souffrances


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Mourir

Oui, franchement, pourquoi regretter cette vie, quand des paradis vous attendent ? Pourquoi, pleurer sur ceux qu’on quitte, puisqu’on peut espérer justement être quitte, et ne plus avoir affaire à eux, créanciers en affection, dont on ne pourra jamais solder les comptes, débiteurs.


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Crier     

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

La proximité entre le locuteur et mon dieu est si profonde qu’il lui parle comme on parlerait à un proche. Ils se connaissent bien. On n’est jamais trahi que par les siens. Donc le locuteur est si proche de « mon dieu » que non seulement il le possède mais aussi il se l’approprie par le tutoiement.

Ce cri au dessus de nos têtes n’est-il pas tout simplement le cri de quelqu’un qui s’abandonne lui-même

Et finalement se le dit à haute voix quand il devrait rester dans la sphère de l’intimité c’est que c’est un suicide qui est donné à voir. D’autant plus qu’il y a identité entre Dieu et le fils


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Crier     

J’ai soif !

C’est la phrase la moins imaginable des 7 paroles. On dira qu’elle est la plus paradoxale. Comment peut-on se soucier d’avoir soif quand on sait pertinemment que rien ne pourra empêcher un dénouement connu, reconnu. Pourquoi boire ? alors que tout est fini, perdu, inscrit. Il n’ya rien à sauver ni à fêter : est-ce ce dernier appel à la clémence, une deuxième partie à pourquoi m’as-tu abandonné ?

En ce sens, j’ai soif n’est-il pas prétention à demeurer au-delà de ce qui est prévu. Si on entend cet appel, on nie la mort programmée puisqu’on introduit l’idée que la soif mérite d’être étanchée.

Dans un sens plus provocateur le « j’ai soif ! » est-il de l’ordre des ordres ou de l’ordre du constat. S’agit-il d’une plainte qui s’échappe d’un corps qui se sent abandonné. S’agit-il d’un appel pressant ? Ou d’un ordre. Un corps qui se dessèche lance des signaux et suit une contrainte de base de la biologie ?

J’ai soif appartiendrait à la matière et se distinguerait de l’esprit. Le corps dirait, j’ai soif parce que l’esprit l’aurait abandonné ou, malgré l’esprit, le corps trahirait la conviction de l’esprit que la fin est proche. Le corps prendrait une liberté au nom de la survie, laissant derrière lui l’esprit à ses vaticinations.


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Créer   

Le singe dégringolant de son arbre ne peut pas faire autre chose qu'être singe, comme d'ailleurs tous les êtres vivants à l'exception de l'homme qui, lui, a la chance ou la malchance d'être invité à se refuser tel qu'il est et à se bâtir tel qu'il se voudrait. Pour autant qu'il veuille. Mais même, ne voulant pas, il choisirait quand même et se trouverait en train de vouloir.

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Survivre              

entre ab-sang et ab-sainte,s'il s'agit des mêmes ivresses où on ne sait plus très bien, ce que nous sommes si nous y sommes.

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Vivre    

N'est-il pas préférable de courir vers ce qu'on se veut être que de rester avec ce que l'on pense avoir trouvé. Vivre ne se fait-il pas au risque de trébucher, et plutôt que d'être centré, n'y a-t-il pas une fêlure initiale, par quoi le temps s'insinue nous donne vie, brisant l'immuable, désaxant les moyeux et nous jetant dans le mouvement.....


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Rire       

Bien rares sont les artistes qui peuvent dire des choses intelligentes sur l'art en général et leur art en particulier. Le pompon revenant à Kandinsky quand il déclarait que le vert était haïssable dans la peinture car "c'est la couleur de la bourgeoisie".


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Vouloir

Je pense très fort que l'art est un acte et qu'à ce titre il est volonté. Mais, il faudrait réfléchir sur cette idée que ce n'est peut-être pas nécessairement la volonté pure et simple de l'artiste dont on parle. L'acte voulu est peut-être mu par une volonté qui est ailleurs.

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Créer   

Création et désir, création et volonté... ça c'est un vrai sujet fort. Désir est-il différent, opposé, complémentaire .... de volonté ? Décidément, j'aimerais qu'on me passe deux ou trois vies supplémentaires. Il y a des questions intéressantes à traiter.


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Liberté

Faux syllogisme léninien et non pas léniniste qui fait le point de départ de la discussion et dont j'ai montré qu'il pouvait être utilisé sans qu'une virgule soit changée par les défenseurs les plus obtus de l'Ecole de Chicago. (voir mon article sur Gouvernance... entre liberté et corruption). La question de l'absence de l'Etat, de sa disparition, de son inutilité est généralement soulevée par des gens très logiciens, très armés sur le plan de la dialectique et qui, par malheur (ou par mégarde) apportent la démonstration que les mots bien ciselés, les phrases bien construites tuent plus sûrement que les Etats les plus violents.

L'affirmation que la liberté naît là où l'Etat succombe conduit directement à l'enfer de l'idéologie religieuse (tuez-les tous, Dieu reconnaîtra-les siens) et à celui de la folie politique (frère numéro 1, frère numéro2 etc). Son inverse, "l'Etat succombe, là où la liberté naît" fait partie des pirouettes du discours philosophique, quand les mots ne sont pas employés pour leur sens mais pour les sentiments qu'ils inspirent. Cette proposition a autant de sens que celle de "la mémoire de l'eau". Elle postule une opposition essentielle entre Etat et Liberté, dont dériverait un jeu à somme nulle, moins il y a d'Etat et plus il y a de liberté, la somme des deux étant toujours parfaitement identique. Eh bien non ! ce n'est pas comme ça que ça marche, la somme des deux n'est pas identique. Il y a même peut-être un jeu à somme positive dans cette histoire mais son analyse demande qu'on s'abstienne de qualifier beau, blanc, brillant le mot liberté, et laid, larron, larbin le mot Etat.


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Diriger

Pour revenir dans le débat: il y a deux questions relatives à l'Etat qui me font réfléchir. Comment est-il possible que cohabitent actuellement beaucoup d'Etat (Trop est un terme qui conduit aux phrases et aux pensées toutes faites) et pas d'Etat (car il est des zones, qui ne sont pas nécessairement celles du terrorisme ou du libertarisme sectaire que l'Etat, a déserté). Qui conduit à la question: existe-t-il des couches d'Etat, comme il existe des couches de terrain, des stratifications? Pour continuer sur les questions que je me pose, est-ce que l'Etat est intimé d'agir en valeur absolue, ou en valeur relative.

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Rêver

Les mots que montrent les masques et les plaies qui les hurlent, les balafres du sacrifice, les cicatrices sur les corps, intimeraient à la poésie, le silence. Ou la soumettrait à la prière? que de soleils noirs, que de nuits sans bruits, les dieux sont donc sourds à la poésie.

Le début du poème est ce moment où suspendu encore, il hésite entre dire et se taire, silence avant le son, transparence avant la forme, la poésie est sourde alors, au temps de l'envol.


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Parler

Mots à la coque ou brouillés selon votre préférence, mais nous pouvons aussi servir les mots sur un plat, pour éviter les débats tous débats inutiles....

 

 

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