Le Rêve de Dioclétien
C’était un rêve, ou bien, un retour vers la jeunesse d’un monde révolu ou encore, une plongée dans l’accumulation des siècles. J’ai toujours été fasciné par Rome, l’empire, les routes, les constructions gigantesques et la précision millimétrique des aqueducs. J’avais ce rêve d’un palais gigantesque, bâti en un temps record pour Dioclétien, le dernier des grands empereurs romains, sur les bords de l’Adriatique, une mer en forme de cul de sac, en un endroit où il n’y avait rien.
Et là, une fois achevée la construction du palais, l’empereur retrouva l’image de Sylla et, renonçant à la pourpre, à l’or et aux triomphes, se retira dans son gigantesque palais où il mourut paisiblement.
Au fait, où est donc ce bâtiment qui fut la dernière résidence du dernier grand empereur romain ? Dans quel lieu ? En vérité, le palais fut construit dans un endroit inconnu de l’histoire, à deux pas de quelques cabanes de pécheurs et, d’une antique bourgade grecque à moitié abandonnée.
Habituellement, hors du Palatin, leur résidence romaine, les empereurs ne s’éloignaient pas trop de Rome. C’était donc bien un rêve que ce palais de nulle part, pour un illustre retraité. Ce dernier disparu, le rêve s’acheva et le palais s’endormit ; quand il se réveilla, le lieu s’était trouvé un nom : Spalata, le palais !!! curiosité de l’histoire le mot palais en latin vient tout droit du mot « palatin », nom d’une des collines de Rome ; clin d’œil de l’histoire, le lieu du pouvoir des empereurs à Rome était devenu le nom d’un lieu à l’écart du pouvoir.
La réalité n’aura pas eu raison de mon rêve. Spalata est devenu Split, charmante ville croate sur l’adriatique. Le palais construit pour un empereur est devenu une ville. Bousculées par l’histoire, les populations alentours y trouvant refuge s’installèrent progressivement dans le vide d’un palais abandonné. Puis, au fil de l’histoire, on a profité de temples et autres constructions élégantes et solides, pour en faire des églises et des maisons patriciennes. La nature urbaine ayant horreur du vide, les espaces réservés aux promenades impériales, s’emplirent de constructions, parfois hésitantes et sommaires, pour loger une modeste populace.
Ainsi, le rêve a-t-il pris une allure étrange, comme une poésie qui se lirait sur les murs, palimpseste sans cesse recouvert et toujours à relire où le mausolée de l’empereur est transformé en cathédrale, où, débarrassés des déchets, ordures et débris entassés pendant deux millénaires, les gigantesques sous-sol d’un palais gigantesque, ont retrouvé leurs voutes soutenues par des piliers antiques.
Le rêve devient une pensée douce et triste quand, la nuit tombée, une promenade dans la ville qu’est devenue le palais fait surgir de l’obscurité un passé compliqué. Le temps illuminé des touristes et des boutiques de pacotilles s’installe au détour d’une venelle, une colonne est devenue pilier, à un rostre s’accroche une réclame. Le péristyle transformé en place à tous vents retentit des stridences de musiques électriques; au fond de la place, l’entrée du palais, marquée de quatre colonnes soutenant fronton et architrave, est ouverte à tous les vents et à toutes les odeurs, pizzas et viandes grillées mélangées. Dans la nuit, sous la clarté électrique, les murs redeviennent murailles, les ruelles aux fenêtres vénitiennes seraient pareilles à de longs couloirs qui traverseraient l’antique demeure impériale mais les lions égyptiens qu’encadrent des colonnes antiques depuis longtemps n’attendent plus la venue du vieil empereur.
La Croatie autour de Split et de Dubrovnik
Une très bonne idée : visiter cette partie de la Croatie en bateau ; pas un grand. Pas un bateau à 2000 ou 3000 passagers. Un petit qui peut réunir max 40 personnes. Avec le bateau, aller d’iles en iles, d’iles en côte et des cotes vers les iles et découvrir que la Croatie est accompagnée dans sa course le long de l’adriatique par une chevauchée d’ilots en tous genres.
Le charme de ce voyage, ce sont les villes qui viennent de très loin et racontent des histoires anciennes où Romains, Byzantins, Vénitiens, Ottomans se sont sans cesse frottés, laissant leurs marques urbaines, leurs architectures militaires et la mer.
Une mer limpide à se baigner dans les ports, bleu profond près des îles. Et aussi, dans certaines iles, des mers intérieurs, où pas une vague ne bouge.
Dans cette fin du mois de septembre, encore beaucoup de touristes (mais, vous auriez du venir en août…) sans encombrement, ni bousculade.
Dans ces villes, sur ces plages, malgré les déferlements touristiques, pas un papier gras, pas un déchet alimentaire, pas de bouteilles en plastique. Tout est propre, resplendissant, les rues pavées de marbre sont exemptes de tous dépôts répugnants.
Peut-être n’ont-ils pas la malchance, comme à Paris, d’avoir des maires à claquettes couvertes de rimmel qui coule.
Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,
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