- Economie réelle contre économie Financière (paru dans le Huffington Post)
- Avec les Zones de non-droit, les zones de non-devoir
- Sans être Reine, Royal...
- Le referendum et les derniers mètres
- J'aime la Poaisie
- Ne te hâte pas
- La science économique : entre saignées et clystères (paru dans le Courrier Financier)
Le problème des économies occidentales ...c'est le problème du Monde entier : Les pays Occidentaux ne peuvent plus bouger ? Conséquence : le Monde est coincé, les pays occidentaux étant encore,
pour quelques décennies, la principale zone économique mondiale.
Pas de chance pour le Monde, cela ne va pas fort chez les Riches. Et les commentateurs s'évertuent à avoir raison a posteriori. Les Etats : « Ils ont follement emprunté donc, ils sont fous
» !
Faut-il s'obstiner à réduire les déficits?
« Enfermez-les ! » : n'est-il pas évident que la solution est de réduire les déficits et que les pays cigales doivent crier merci et se transformer sur l'heure en fourmis... Pourtant, n'est-ce pas facile ? Le raisonnement de la ménagère qui tient son budget vaut-il dans l'ordre économique mondial ? Évidemment non, car la ménagère ne peut réussir qu'à une seule condition : les autres, autour d'elles, ne modifient pas leurs comportements. Si toutes les ménagères deviennent lucides en même temps, alors, elles s'enfoncent ensembles dans une folle dépression.
La multiplication des plans d'austérité a un effet multiplicateur... à l'envers. Avec des PNB à la peine, les déficits ne pourront pas être comblés et les dettes remboursées. Quand on connait les effets désastreux des causes prudentes et légitimes, ne devrait-on pas être porté vers la recherche de causes inverses qui produiraient des effets inverses.
A ce stade du raisonnement, il faut considérer la théorie et la pratique économique. La théorie Keynésienne est simple, les méchantes langues diront « simpliste ». La relance par la dette publique est d'autant plus efficace que la crise n'a pas vraiment détruit (comme une guerre l'aurait fait) l'appareil productif de base. Il est sous-employé. Une relance trouve donc son support pratique. Les capacités productives ressources humaines, matérielles, compétences et réseaux se réactivent, le multiplicateur d'investissement fait le reste.
Les failles de cette méthode sont connues, en particulier le risque qui, par les importations (fuite dans le système) conduit à exporter la relance, c'est-à-dire à lui faire perdre son efficacité. Or, ce qui est vrai pour le cas d'un seul pays, ne le devient plus pour plusieurs, surtout quand ils forment institutionnellement un ensemble. La théorie redevient alors « praticable » s'il y a simultanéité d'actions entre les pays membres de cet ensemble. Pour autant, si la théorie parait simple la pratique, mérite réflexion.
Telle qu'évoquée plus haut, la décision de relance, implique simultanéité d'action (et de pensée) entre les pays concernés... est-ce imaginable ? Et même, est-ce pertinent ? Si le Luxembourg décide tout seul d'une relance...il ne se passera rien, ni pour lui, ni pour ses associés de l'ensemble ! Tous ne pèsent pas le même poids.
Si l'Allemagne déclenche un plan de relance, il se passera quelque chose. Au nom de l'efficacité est-il nécessaire que tous les pays associés partent en même temps? S'agit-il d'une course en ligne ou d'une course de relai ? Le fait que le Luxembourg parte en même temps que tout le monde est-il si important ? Le raisonnement énoncé plus haut dit que non. En revanche, si tous les « petits » décident de rester l'arme au pied, les fuites évoquées plus haut risquent de se cumuler pour nuire à l'efficacité du dispositif.
On en vient alors à l'idée que ce qui vaut est un processus de relance échelonné, le plus apte et le plus puissant démarrant le premier, puis d'autres un peu moins forts, jusqu'aux plus petits ou aux plus fragiles. Evidemment, le risque est que celui qui est parti en premier découvre que personne ne le suit...la question à ce niveau est politique.
Economie réelle contre illusion financière
Avant d'évoquer la politique, évoquons l'intérêt de l'idée soulevée plus haut : elle repose sur le principe de transmission des mouvements économiques réels en milieu ouvert et sur le fait que les espaces économiques présentent des irrégularités, sources aussi bien de blocages que d'accélérations. Ce qu'on évoque est à l'opposé de la théorie monétariste des espaces économiques et de l'hyper-libéralisme sur lequel elle est fondée. Les forces des marchés sont parfaitement incapables dans les manifestations extrêmes de crise économique de constituer les ferments d'un rééquilibrage.
La preuve est fournie par l'histoire : aucun pays n'a eu la bêtise politique et sociale d'aller jusqu'au bout de l'idée de l'autorégulation des crises par « le laisser-aller, laisser-faire » de la vulgate ultralibérale. En revanche, l'observation montre que les mouvements économiques se transmettent, finances libérées ou pas. L'observation montre aussi que l'ensemble des mouvements économiques se propagent dans des espaces plus ou moins fermés, plus ou moins interconnectés, plus ou moins homogènes tant dans leur constitutions internes que dans leurs rapports avec les autres. La constitution de l'Europe a tourné, à ses débuts, sur l'idée de l'homogénéisation des espaces économiques jusqu'au moment où le triomphe de l'ultralibéralisme a fait confondre espace économique et espace de marché pour conduire à l'idée illusionniste de l'efficience des marchés financiers dans la structuration des espaces réels.
Les illusions du monétarisme sont fortes, en témoignent les tentatives de relance par les flots de monnaies déversées par la FED, par la Banque d'Angleterre et la BCE. Elles s'inscrivent dans l'univers illusionniste de la finance omnipotente et de l'efficience des marchés. Une politique d'actions collectives structurées au niveau européen puis étendue au niveau mondial s'oppose au principe d'une relance monétariste. Elle s'appuie on l'a indiqué sur les forces que recèlent les inégalités entre les espaces, les macro-agents qui les charpentent et les macrostructures qui sont les éléments constitutifs d'une architecture économique. Par principe, le fameux couple franco-allemand est déterminant : sans lui, sans les relais que ses agents étatiques et entrepreneuriaux constituent, rien ne se passera en Europe. Ce sont donc bien des politiques, dites réelles qui s'imposent.
Economie réelle, « qu'est-ce que c'est ? » objectera la foule des croyants dans les vertus de l'ultralibéralisme : l'économie réelle c'est ce que vise tout projet économique, l'amélioration du bien-être et du standard de vie. C'est en Allemagne, la redécouverte que le niveau de vie individuel qui décline depuis dix ans mérite qu'on s'y intéresse un peu, c'est en France, l'idée que la dépense publique peut être accrue pour autant qu'on s'attache à son efficacité, c'est en Espagne, la constatation que la production industrielle mérite une considération bancaire et financière plus intense et plus forte que la production immobilière ou les grands projets publics etc...
On n'évoque pas la fin des austérités ici, on évoque l'idée que pour s'enrichir, il faut mieux s'appuyer sur les riches, utiliser les meilleures ressources de l'ensemble, le faire ouvertement dans une séquence et un déroulement dans le temps qui donne une idée précise du chemin qui sera suivi, des acteurs qui seront sollicités et des objectifs structurants qui assureront la bonne transmission des effets multiplicateurs.
On évoque de la politique, en effet, européenne dans un premier temps, parce qu'avant de faire compliqué (c'est-à-dire mondial) il faut faire un peu moins compliqué (c'est-à-dire européen) même si ce n'est pas simple !
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