- Peut-on faire payer la gratuité?
- A la recherche de la bêtise artificielle
- la bêtise sociale? Elle est sous vos yeux, comme un arc-en-ciel
- Bloquez les Tous, la bêtise reconnaîtra les siens
C’était il y a vraiment longtemps. Je me souviens de ce professeur de mathématiques qui nous initiait aux joies du raisonnement par l’absurde. Cela tombait bien, l’époque était à l’absurde, Ionesco et sa cantatrice, Genet et ses prisons, et Antonioni qui faisait déambuler Mastroianni sur des plages incertaines au gré de vagues paresseuses.
Laissons de côté ces enchantements moroses et les dérélictions qui les accompagnent et revenons dans notre aujourd’hui. Pourquoi faire retour vers l’absurde ? pourquoi, se souvenir d’un prof. de math et des raisonnements par l’absurde ? Sûrement pas pour retrouver le charme de Monica Vitti ou d’un Belmondo peint en bleu. Mais surement oui, pour s’attaquer à une question qui est en train de prendre des allures civilisationnelles : L’intelligence artificielle. Est-elle ou n’est-elle pas ? Et si elle n’était pas, en souffrirait-elle ? Et si elle en souffrait comment pourrions-nous le savoir ? Et aussi comment pourrions-nous faire face à pareille détresse ?
Reconnaissons qu’on est ici en plein « absurde » : imaginer une intelligence artificielle sentimentale dont le psychisme s’effondrerait à l’idée qu’elle pourrait ne pas être…. Totalement absurde. Pourtant, n’est-ce pas une expérience de pensée intéressante? L’absurde n’est-il pas une manifestation de la pensée pure, c’est à dire sans limite? L’absurde ne serait-il pas la pensée qui va au bout d’elle-même ?
Essayons de penser l’intelligence artificielle. On pourrait objecter que si l’intelligence artificielle pouvait aller jusqu’au bout d’elle-même, elle se cognerait contre l’homme : l’absurde serait alors total. Et quelques intellectuels interrogeraient la situation créée à l’occasion de cette expérience de pensée et découvriraient qu’il est aussi difficile de faire rentrer l’intelligence artificielle dans la tête de ceux qui l’ont produite que de faire rentrer une pâte dentifrice dans son tube.
Propos absurdes et en fait, très rationnel, car reposant sur les rigueurs de la syntaxe et de la rhétorique. Oublions-les. Mais relançons l’idée du prof de math. A condition de ne pas se tromper d’absurde et de croire que parce que les termes du propos ne sont pas classiques, ils sont absurdes. Il faut pour que l’absurde morde sur la réalité, frapper un grand coup.
S’il est possible d’identifier une intelligence artificielle qui serait le propre des machines par opposition à une intelligence naturelle qui serait le propre de l’Homme (avec le rire peut-être), il doit donc être possible d’identifier une bêtise artificielle qui serait le contraire de l’intelligence du même ordre, comme la bêtise naturelle est le contraire de l’intelligence naturelle.
Dans ces grands moments de la pensée en marche, je ne cesse ruminer ces vers : « Mais rendre la lumière suppose d’ombre une morne moitié ».
Le voilà donc mon raisonnement par l’absurde : si je ne peux pas définir la bêtise artificielle comment pourrais-je jamais identifier l’intelligence artificielle? Et vice versa : comment puis-je penser l’intelligence artificielle si ne peux même pas faire tourner une bécane qui pense bêtement?
Aussi ai-je demandé à quelques grands spécialistes de l’intelligence artificielle de me donner des exemples de bêtise artificielle. Des vrais. Pas des bêtises qui viennent de l’homme, quand par exemple, il essaie de mettre une machine moderne en marche et que ça foire. Ceci n’est que de la bêtise humaine amplifiée par des instruments ou des outils. Je leur ai demandé de la vraie bêtise artificielle. Ils sont à l’œuvre et travaillent d’arrache-pied, car ils ont compris que s’ils n’en trouvaient pas, ils devraient se contenter d’évoquer l’intelligence artificielle comme on invoque les dieux.
Sans pouvoir l’expliquer.
Même par l'absurde.
J’ai lancé, la semaine dernière, un appel à la recherche sur la question de la bêtise artificielle. S’interroger sur celle-ci n’impose pas qu’on lance des études sur l’existence d’autres bêtises, individuelles ou collectives car, dans la plupart des cas, aucune étude n’est vraiment nécessaire pour démontrer leur existence : la bêtise sociale, pour ne prendre que celle-là, offre à l’observateur, sans discontinuer, sa propre démonstration (étalage serait peut-être plus approprié).
On partira d’un exemple simple : les épidémies de rougeole qui avaient à peu près complètement disparu en France, se multiplient depuis quelques années avec le cortège qu’on croyait oublié d’enfants ou d’adultes qui trépassent. Bel effet de la bêtise sociale : la vaccination s’accompagne parfois d’accidents ? Alors opposons-nous à la vaccination ce qui est une parfaite bêtise sociale : la rougeole est une maladie hautement contagieuse, l’individu qui, au nom de son droit absolu à ….(complétez avec le mot grandiloquent que vous affectionnez : liberté, choix, conscience), refuse la vaccination, non seulement prend un risque pour lui (bêtise individuelle) mais pour les autres (bêtise sociale). Imaginons qu’un audacieux veuille retrouver les beaux effets de la vaccination : les routes seraient bloquées par des types en rouge.
Autre exemple : les motos. Parmi elles, des belles qui atteignent parfois des niveaux absolus d’esthétique maitrisée. Splendides mais stupides comme la dernière des pin-up, elles pétaradent autant que l’autre se tortille. Symbole de la bêtise sociale ? En vrai, ce symbole-là, est porté par les municipalités promptes à faire taire l’auto mais respectueuse du droit absolu des motards à polluer le monde par décibels interposés et production de fumées infectes. Ils sont plus dangereux que les autres véhicules, c’est leur Droit absolu ! L’édile a surtout peur qu’ils viennent pétarader et polluer en masse à la moindre annonce de réglementation. Le motard est aussi intelligemment à gauche que M.Mélanchon : La bêtise sociale vole de concert avec la bêtise politique. Ne chatouillez pas le motard, il bloquerait la place de la Bastille et trouverait des camions pour bloquer le reste. Et il se ferait passer pour un écologiste actif primaire en portant des gilets verts.
Le dernier exemple en date est celui du prix de l’essence. On sait qu’en dix ans le poids unitaire des voitures s’est accru 100 à 150 kg : plus grandes et plus spacieuses, elles accueillent des conducteurs toujours plus obèses. Elles ont donc à charrier pas loin de 200 à 250 kg en plus (en comptant les enfants, obèses par éducation). Conséquence évidente (sauf aux yeux des personnes atteintes de bêtise sociale) la taille des réservoirs a progressé pour répondre aux besoins accrus de consommation, les prix ont suivi. La facture a augmenté sans même un coup de main des saoudiens ni une menace de Trump. Pour réparer l’injustice faites aux gros SUV, pour qu’on leur rende leurs droits à polluer, bloquons les villes et les autoroutes. Et mettons, des gilets jaunes.
Un vrai arc-en-ciel…
Que devrait être une intelligence sociale ? Une façon individuelle de penser le bien de l’ensemble de la collectivité.
Qu’est-ce donc que la bêtise sociale ? Une façon collective de dépenser pour le confort des individus.
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