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Il faut profiter des moments où tout parait basculer pour essayer d'arracher les mauvais clous et enfoncer les nouveaux. Le monde est frappé d'un mal dont on pensait qu'il était de mieux en mieux combattu : la pauvreté, et tout particulièrement, la pauvreté relative, celle qui déboule dans les « pays pauvres » via les écrans de télévision, via les images internet, via les Youtube, Facebook et autres Google. Les pauvres se sentent de plus en plus pauvres au fur et à mesure qu'ils voient les riches vraiment très riches. Alors, les pauvres s'en vont de chez eux pour trouver le bonheur chez ceux qui ont l'eau à domicile et des supermarchés où il suffit de lever la main pour atteindre de quoi se nourrir.
Et pendant ce temps-là, dans les pays « riches », Les bourses, les produits financiers, les salles de marché ne sont plus ni les lieux de production, ni les supports, ni les acteurs de diffusion de la richesse. La vaporisation des cours, les prédateurs Madoff, la réduction en confetti de banques et de compagnies d'assurance ont fait de ces producteurs de fortune des trafiquants de rêves nébuleux ou de visions délirantes.
La richesse avait des repères, autrefois !
La richesse des nations s'étalait dans toute sa simplicité monétaire. La plus riche était vraiment très riche, avant la crise les Etats unis concentrait plus de 30% de la richesse du monde, après la crise c'est à peine différent. Le moins riche, était très peu riche ! Et il l'est toujours, le Tokelau, avec un PNB de 10 millions de dollars.
Cette comparaison n'a pas grand sens ! On l'avait bien compris, même avant la crise! On avait déjà raffiné ! Les petits pays qui ne représentaient pas grand-chose sur le plan global pouvaient se faufiler sur le podium en utilisant d'autres critères. Par exemple, le Luxembourg avec 65 600 dollars par habitant pouvait être fier d'avoir les habitants les plus riches du monde....plus riche de toute évidence que le Burundi avec 96 dollars par an et par habitant !
Ainsi, dans le monde d'avant la crise tout était simple et stable, les valeurs étaient valorisées convenablement et les comparaisons faisaient raison.
Coup de tonnerre dans un ciel serein, l'un des pays les plus riches (par habitant) du monde, un pays à qui tout souriait, qui se couvrait de 4/4 et de montres à complication, s'est réveillé un matin, de l'année 2008 presque pauvre ... L'Islandais qui « valait » 54 000 dollars se réveilla brutalement avec à peine 27 000 !!! Au niveau d'un vulgaire espagnol !
Et que dire de la richesse patrimoniale ? En utilisant toujours les mêmes moyens de valorisation, les ménages dotés d'un patrimoine valorisé à 61 000 USD faisaient, avant la crise, faisaient partie des 10% les plus riches sur la terre. Il y avait un lot de consolation pour ceux dont le patrimoine dépassait 2 200 USD: on les comptait parmi les 50% les plus riches ! Encore un coup, Monsieur le Bourreau : 10 % des adultes pèsaient 85 % du patrimoine mondial. En 8 ans les chiffres ont bougé à la marge.
Revenons en arrière : Cette Islande si bien notée était-elle si riche qu'un simple mauvais coup de vent pût en disperser richesses et valeurs du jour au lendemain ?
N'y a-t-il bien d'autres choses pour parler de la richesse? Routes, Hôpitaux, traitement des déchets, lutte contre la pollution, transports collectifs...toutes choses pas nettement différenciées par une pure valeur boursière et monétaire.
Décidément, les repères d'autrefois pour mesurer la richesse, le PNB, le revenu ou le patrimoine d'un pays ou de chaque habitant, ne parlent pas bien de la richesse! On sait qu'ils ne parlent pas du bonheur. Sont-ils devenus absurdes ?
Un Islandais dont le PNB individuel est divisé par deux est-il deux fois plus pauvre? L'écart qui le séparait de l'habitant du Burundi s'est-il resserré d'autant ? Un Islandais pèserait 270 fois plus qu'un Burundais quand ça va bien et seulement 135 fois quand ça va mal...pour l'islandais!
Mieux compter la richesse
On a amélioré la façon de compter la richesse et de définir des critères objectifs de bonheur sur la base d'une comptabilité plus fidèle. Il faut aller plus loin : sans évincer l'énonciation des richesses, des patrimoines, des valeurs mobilières, les mettre en comparaison avec leur emploi.
C'est de la vraie comptabilité que d'identifier les fonds et leur origine, la destination des fonds et les formes qu'ils prennent.
Cette comptabilité dirait que tel pays, qui se range parmi les plus riches et dont les habitants se flattent d'être parmi les plus fortunés, ne peut soutenir cette prétention durablement s'il n'est pas en mesure de décrire et valoriser la richesse qu'il a créée, non seulement chez lui, mais aussi chez les autres.
Elle dirait que le Burundi qui n'a pas de revenu est un créancier net du monde. Elle dirait qu'en termes comptables le Burundi montre une situation nette dramatiquement négative.
A l'inverse, les Islandais, si pareille comptabilité avait existé auraient dû constater qu'en face de leurs ressources, de leurs patrimoines et de leurs comptes en banque, il n'y avait rien d'autre qu'eux-mêmes, fermés sur eux-mêmes, autistes, reposant sur un morceau d'ile confortablement à l'écart du monde et de ses conflits.
Ils prélevaient sur le monde comme ils avaient eu l'habitude de le faire sur les troupeaux de baleine...
Il ne faut pas casser le vieil instrument de mesure ! Le décompte de la richesse, les PNB, les revenus nets par habitants, les patrimoines valorisés selon un étalon commun, doivent être maintenus dans les conditions antérieures : c'est la jauge de l'égoïsme des nations.
Il faut compléter l'instrument et introduire de nouvelles données à mesurer. Face aux richesses acquises et accumulées, il y aurait, tout ce qui a été apporté aux autres, les dons, les investissements, les dépenses en infrastructures, mais aussi les avantages tarifaires pour les exportations des plus faibles. Il y aurait les équipements sanitaires et les ressources destinées à lutter contre les pollutions.
Et si ce n'était pas moins qu'un impôt redistributif mondial ?
Le vrai mouvement sera lancé quand l'idée aura été acceptée que la richesse des nations réside dans l'enrichissement auquel elles ont contribué, globalement et non au profit de leurs ressortissants.
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