La coïncidence est étrange, ce sont deux noms qui se ressemblent si fort sur un plan formel et qui ont de malheureux traits communs quant à leurs vies, sur un plan personnel et sur, aussi, un plan humain, un plan social.
L’un, Bayou, embarqué dans une plainte à la « me-too », accusé de violences conjugales sous forme de harcèlement psychologique avec d’autant plus d’effets qu’il est député. L’autre, Bayrou, accusé de n’avoir pas su ou voulu savoir les comportements condamnables qui marquèrent, il y a près de 50 ans, une communauté éducative.
Dans les deux cas, si proches, si différents pourtant, un point terriblement commun, le lâchage des chiens : la violence des imprécations, la justice rendue en petits comités, la dénonciation sans preuve et le recours à la foule, aux fake news, au désir de faire mal et aux souhaits de morts politiques ou même physiques.
Dans les deux cas, devant la preuve fournie que les accusations étaient erronées, le silence. Pas d'excuses, pas de mises au point, pas de commentaires contrits reconnaissant qu’il est bien difficile de faire le départ entre vérité et erreur. Rien ! Le silence comme moyen de mettre les lâchetés sous le tapis.
Le tapis, bien utile pour la secrétaire nationale des Écologistes : il fallait mettre quelque part les blessures causées par l'attitude agressive de son parti et la tentative d’organiser des enquêtes parallèles sous sa seule responsabilité. Le plus incroyable, on le trouve lorsqu’elle lance que le parti « a subi un préjudice aussi ». Incroyable comportement du genre pervers narcissique où on accuse la victime d’avoir provoqué son tortionnaire. Et puis, il y a eu le « lourd rôle » des médias qui ont provoqué les « souffrances très fortes » de la secrétaire : elle n’en dormait plus! Le pire : Bayou ne s’en rendait pas compte tout à ses efforts pour se défendre, et, à la fin obtenir un non-lieu de la part de la justice de la république.
Et notre Bayrou là-dedans. Il n’avait rien vu, rien entendu, il avait même mis de côté l’affaire de l’école Bétharram…. Et là, mieux que la secrétaire nationale des écologistes, s’est déchainé, un Fouquier-Tinville de pacotille ! Le secrétaire national des socialistes « en appelle à la conscience du premier ministre qui doit démissionner ». Les menaces se multiplient, les appels à la démission explosent. Mais, voilà que le purin déversé par M. Faure ruisselle sur la tête d’Élisabeth Guigou qui dénonce alors une « misérable polémique politicienne ». Elizabeth Guigou, mise en cause ! Une tête pensante du mouvement socialiste, fidèle d’un autre François, Président la République. puis, c'est au tour de Ségolène Royal de se faire embarquer et de recevoir sa ration d'eau usée.
C’est alors que le silence redevient roi. En moins de deux jours, la caricature de Fouquier-Tinville, se tait. Probablement a-t-il décidé qu’ayant lancé ses fake-news vis-à-vis de François Bayrou, il pouvait passer à autre chose. C’est la version optimiste. En fait, il a probablement ramassé un gigantesque savon de la part des deux dames qui n’avaient pas prévu de passer leurs vacances de sports d’hiver à éponger les conséquences putrides des clameurs de leur successeur à la tête du parti socialiste.
Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose. Les seuls qui ont une chance d’y réchapper, ce sont ceux-là qui ont lancé les fake-news. Ils plaideront qu’on a bien le droit de se tromper. Ils diront « principe de précaution », « il valait mieux prévenir que guérir ». Ils se réfugieront derrière une des plus grandes pensées politiques françaises, très utile quand on a enfilé les imbécillités comme d’autres enfilent les perles : « N’avouez jamais ».
Nos dénonciateurs publics s’exclameront-ils comme Fouquier-Tinville lors de son procès : « J'étais la hache de la Révolution, punit-on une hache ? ». Il fut guillotiné le 7 mai 1795. On punit aussi les haches !
Le Président des Etats-Unis suscite des réactions à la hauteur de la démesure de certaines de ses décisions ou déclarations. Pourtant, il s’exprime en usant d’un langage que même un petit enfant comprend « this is no good, this is really bad, the guy is not a good guy, he is just a bad guy, Say thank you, etc. (En principe, c’est fort avisé de sa part : chacun a en mémoire cette étude qui concluait que dans son ensemble le peuple américain avait un QI correspondant à un enfant de 7 ans…). Il est cependant d’autres singularités qui font du Président un être à part.
On a observé de près le cas étonnant de sa passion pour les crypto-monnaies. Le Président ne s’est pas caché du fait qu’il pense, à haute voix, que ces dernières sont vraiment « good ». Cette opinion est nouvelle et reflète un changement dans le regard qu’il portait sur ces monnaies invisibles. Peut-être l’impossibilité de mettre la main sur une bourse solidement remplie de crypto-monnaies l’avait-elle conduit à penser que les cryptos en question, le bitcoin en particulier, étaient « Bad » ?
Donc, preuve, s’il en avait fallu une, que la pensée du Président n’est pas bloquée sur l’écueil du « Bad » mais peut se retourner et se diriger vers les plaines riantes du « Good » : l’approbation décernée au développement des crypto, à peine l’élection achevée, est une bonne (Good) nouvelle évidemment pour tous les gens qui rêvaient de courbes de prix tutoyant les nuages et d’arbres qui partent conquérir le ciel.
De fait, en deux temps trois mouvements, le Président a lancé le concept d’une réserve de crypto-monnaies qui viendrait soutenir les promoteurs de cryptos. Ne vous inquiétez pas, la réserve ne serait pas laissée entre les mains des technocrates de la Federal Réserve. Ne rêvez pas non plus, si vous avez quelques idées de monnaies cryptées à lancer sur le marché, il ne s’agit pas de faire plaisir à tous ceux qui ont de petites idées de monnaies nouvelles : la réserve ne portera que sur quelques crypto-monnaies, clairement identifiées dans les messages du Président. Pour la petite histoire : il avait oublié de mentionner le bitcoin dans sa liste ; heureusement quelques bons esprits lui ont fait savoir que, sûrement, c’était un oubli ! Aussitôt, le Président a rectifié et dans un deuxième message a réintroduit le bitcoin et une autre crypto-monnaie parmi les crypto-monnaies (Good) éligibles à la Réserve. Imaginez, les détenteurs de ces crypto, passés de la déprime boursière – Bad - à l’euphorie des cours - Good -). Ce qui prouve qu’on a toujours raison de chercher à faire plaisir.
Tout est donc « Good » dans un monde qui va progressivement être débarrassé des « Bad ». Pourtant, ne voit-on pas que quelques nuages gris et même noirs planent au-dessus de la tête du Président. Cette idée qui consiste à donner à un chef, un héros ou tout autre personne de cet acabit, le pouvoir de battre monnaie et de produire de la valeur d’un seul regard ou par l’entremise d’une opération manuelle, n’est pas nouvelle. Dans l’antiquité, on a vu des héros faire germer l’or par le seul miracle d’un don exceptionnel. Le président des Etats-Unis qui démultiplie les sources de richesse cryptées, assurant même leur promotion, et faisant bondir leurs cours, n’est que le parent lointain du roi Midas.
On connait l’histoire : Midas avait reçu de Dionysos le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touchait. On reconnait là, sous une forme un peu primitive, (l’or honnêtement, c’est un truc archaïque) le pouvoir de Donald d’annoncer par sa messagerie qu’une nouvelle monnaie est née et que cela va valoir plein d’argent.
Le côté « Bad » de cette vieille histoire ? Donald créant sans cesse de nouvelles monnaies, pour faire plaisir, parce que cela l’amuse, pour faire la nique à la Federal Reserve, va provoquer un choc de marché.
Un peu comme Midas, qui a failli mourir de faim puisque tout ce qu’il touchait se transformait en or. Dans ce même état d’esprit, la sagesse populaire serait bien capable de proclamer que « trop de monnaies, c’est "Bad" cela tue la monnaie, ce qui est très "Bad" ! Les seuls qui en profitent ce sont les hyper-riches, et ça c’est très, très "Bad" ».
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