Le temps qui passe, passe devant nous. On ne peut pas y échapper : On nous le met sous le nez. "On" ce sont les plateaux-télés, les micro-trottoirs, les réseaux, les dénonciations, les fausses informations, les manipulations. Le temps qui passe nous met en contact avec la bêtise institutionnelle et les penseurs attrape-tout.
En plein Coronavirus, j'ai eu envie d'écouter Marie-Caroline, la gourde qu'on envoie interviewer des abrutis dans la rue et qui, avec constance, rapporte à la rédaction de sa chaine d’information des contre-vérités consciencieusement enfilées comme des perles en plastique.
Il fallait aussi des êtres d’exception prêts à déployer des trésors de réflexion pour comprendre notre monde et faire progresser l'humanité dans la bonne direction. J'ai eu envie de mettre en scène de nouveaux Bouvard et Pécuchet.
Bouvard et Pécuchet des temps modernes, mes êtres d’exception, ont en commun avec les héros de Flaubert, qu’ils parviennent au fil du temps à obscurcir l’Esprit des Lumières. Je les ai nommés, Martenchon et Mélinez. Allez savoir pourquoi ?
De fait, les deux amis ne cessent de se répandre en dialogues respectueux de la liberté des débatteurs. Ils cherchent à débusquer les fausses évidences et les vrais mensonges.
Fins observateurs de la vie sociale et politique, usant de l’ironie tout autant que de l’humour, il leur faut sans cesse aiguiser leur regard et scruter les ridicules autant que les petitesses de notre monde. Sans ces stimulants revigorant les deux amis se sentent vite ennuyés. Or, il faut le reconnaître, ces derniers temps de campagne électorale ne sont pas très animés ni n’amusent ni ne stimulent.
Donc, la campagne présidentielle ne les amusant pas, Mélinez et Martenchon ont décidé d’appliquer aux candidats déclarés et à leurs idées, le crible intellectuel que Gustave Flaubert avait mis en œuvre dans ses « idées reçues » et les conversations de ses deux héros. Ils ont optè pour un passage en revue des candidats et des quelques paroles profondes illuminant leur participation à la compétition. Ils les ont agrémentés de remarques de tous les jours, d’opinions contradictoires et de quelques mots d’esprits, tels que ceux qui réjouissent nos concitoyens.
Par où commencer, sachant que les candidats à la candidature se sont multipliés au fil des temps précédant la fameuse validation des 500 ? Mélinez et Martenchon se sont décidés pour l’efficacité et la rapidité : ils ont donc laissé de côté les « petits candidats » ceux qui ne seraient pas capables de rassembler les fameux 500 votes de « grands électeurs » indispensables pour être retenus dans la « main competition ».
Ils les avaient tous rassemblés dans un même commentaire car il aurait été injuste que personne ne se souvienne que durant un instant (de rêve plus que de raison), ils avaientt eu la conviction de pouvoir distribuer bonheur dans les têtes et richesse dans les besaces de leurs concitoyens.
Ce travail de sélection n’avait pas été très joyeux pour nos deux amis tant les candidats recalés avaient eu l’air las, fixant leurs regards à leurs pieds, contemplant le désastre d’un combat mal achevé, amers d’avoir perdu une bataille avant de l’avoir commencée. Ils les avaient vus, abandonnés, ici, dans la contemplation d’une estrade déserte et, là, d’une main dépouillée de son micro. Debout sur la barricade, ils se détachaient dans la lugubre pâleur d’une lune indifférente. Ils savaient qu’ils allaient disparaître sans bruit et s’enfoncer dans quelques recoins de la presse provinciale. Tentant pour la dernière fois un triste sourire, ils nous feraient souvenir de la ritournelle « trois pt’its tours… ».
Est-ce bien juste de commencer par des histoires qui n’ont pas commencé ? Les jeux n’étaient pas encore faits que nous les avions décidés « perdants » ? Mais enfin, l’histoire de France n’est-elle pas encombrée de défaites annoncées qui deviennent des triomphes ? Soyons loyaux ! Dans 5 ans, peut-être, l’un d’entre eux sera victorieux ?
Nos deux amis, Mélinez et Martenchon, n’ont pas voulu s’abandonner à ces humeurs carnassières et pour oublier ces moments sans joie lancèrent fièrement à la cantonnade leur travail de portraitistes : «Commençons par une femme ! Commençons par Anne Hidalgo ! Conjurons un sort si fatal !»
« Eh quoi ? » Ne devriez-vous pas donner la primeur à Emmanuel Macron », entendirent-ils dans le fonds d’un plateau-télé.
Sans sourciller, ils répondirent que le Président ayant été portraituré en sorte qu’il soit visible dans tous les lieux publics de France, un nouveau portrait serait non seulement superflu mais provocateur et constituerait un conflit d’intérêt entre le Président et le Candidat.
Puis, ils commencèrent leurs portraits dans le désordre alphabétique, Emmanuel Macron étant symboliquement le premier de la liste. Mais ils ne se précipitèrent pas. Douze était un chiffre qui ne pouvait pas être légèrement traité.
Ils sont douze candidats (y compris le Président)
Ce ne peut pas être un hasard que le nombre 12 aura marqué cette période si essentielle à la vie politique française : l’élection du Président de la République. On a envie d’entourer cet évènement de la mystique du comptage des heures : les douze coups de midi, les douze coups de minuit… ce serait réduire l’ampleur du sujet.
De fait, « douze » est un nombre qui, au-delà des sensibilités religieuses (les douze apôtres), judiciaires (douze hommes en colère), historiques (les douze tribus d’Israël), morales (les douze salopards), mythologiques (les douze travaux d’Hercule) etc. fait appel à l’intelligence la plus abstraite, celle qui nous différencie des autres animaux de la création : la mathématique.
Ci-dessous, on en a listé les apparitions mathématiques de "Douze". Vous verrez que les douze travaux d’Hercule comparés à la présence de « douze » dans la science la plus pure, ne sont que de douces plaisanteries.
Foin de timidité, il faut se jeter dans les eaux pures de la science des chiffres.
Le nombre 12 est un nombre composé, hautement composé, pratique, un nombre Harshad, un nombre oblong, un nombre de Pell et la superfactorielle de 3 : sf(3)= 1! × 2! × 3!,
12 est un nombre sublime car le nombre de ses diviseurs et la somme de ses diviseurs, sont tous deux des nombres parfaits.
12 est aussi le plus petit nombre abondant.
12 est le 4e nombre brésilien et le 3e nombre composé brésilien car 12 = 225.
Un polygone à douze côtés est un dodécagone. Un polyèdre à douze faces est un dodécaèdre. Douze est un nombre pentagonal.
Le plus petit carré trimagique connu à ce jour est d'ordre 12.
Tout ceci est tiré de Wikipédia
Introduction éthique
Jean Lassalle, député du sud-ouest à l’accent de berger des Pyrénées, rocailleux et authentique comme une bergerie désolée, nous l’avait dit sur un ton enjoué : « l’Assemblée, c’est un vrai lupanar ». Tout était-il dit ? Non ! Alerte lanceur, il se contentait de la surface des chairs et des choses. Il ne disait surtout pas le pourquoi de ce qui enflamme les chairs et maintenant, les foules, journalistes en tête.
Il ne le disait pas car, on hésite toujours à toucher certains désordres : ça ne sent pas bon. « Les poissons pourrissent par la tête » dit-on souvent.
Comment se fait-il que tant d’hommes politiques, ces derniers temps, se voient dénoncés comme prédateurs sexuels, comme obsédés de la baise et collectionneurs de « bons coups » (mauvais, si on prend comme benchmark, les derniers mouvements de la morale) ? Voyons, prenons notre loupe, furetons, ramassons des indices et tentons des explications.
Tous nos abuseurs ont, pour le moment en tout cas, une sensibilité socialiste. Première pierre du scandale : c’est déjà loin mais sûrement les lecteurs se souviendront de la célèbre affaire de la « putain de la République » quand un fidèle ami (Pierre D) du Président Mitterrand s’était retrouvé devant la justice pour avoir trop profité de la tendre générosité d’une ravissante séductrice. Je crois me souvenir que la justice n’avait pas été tendre avec la séductrice. Elle avait poussé le bouchon trop loin or, le bouchon était ministre ami du Président. Ne parlons pas de celles qui n’avaient pas compris qu’un ministre fils de ministre (Pierre J.) et pilier de la Mitterrandie ne pouvait être un harceleur/passeur à l’acte sexuel.
Avançons un peu vite dans le film des évènements : voilà notre héros de l’audace et de la prise de risque (Nicolas H). Pendant des années, il aurait sévi en sautant sur les minettes, en les enlevant en hélicoptère et en cherchant à les envoyer en l’air. Continuons avec un ministre du Budget (Jérôme C.) sévère sur les comptes et mais prêt à tout pour la Culture (Aurélie P.). Il est vrai cependant qu’un ministre devenu éleveur d’abeilles (Arnaud M.) s’était piqué de la même ministre et en avait fait son miel.
On pourrait continuer et se souvenir des interviews si bien balancées de Bernard Pivot dont les Oh !!!! et les Ah. !!! Et les « mézalor, c’est vraiment vrai ce qu’on racontait, que ça marchait à tous les coups ? » provoquant les remarques désolées des interviewés : « Vous savez on n’y peut rien, le pouvoir les rend folles, on est un peu des victimes ».
A ce moment, dans le lointain, l’image un peu floutée de cocasses funérailles montrait, pleurant derrière le cercueil de celui que les petites filles surnommaient « tonton », deux femmes concurrentes qui ne lui en voulaient plus ; et plus loin, en arrière une cohorte de harcelées plus si jeunes mais tout aussi larmoyantes.
Qui aurait eu le culot d’aller ramasser leurs confidences, leurs plaintes et leurs souffrances ? Qui aurait eu l’indécence de tancer ses ministres, fidèles suiveurs et pâles copies du « séducteur florentin » comme aimaient à le surnommer, intellectuels et journalistes jaloux de ses « succès » entre bigamie au long cours et petites passades minaudières. Avec François Mitterrand, l'Élysée devint libertin : « Tout le monde se sautait les uns les autres »*
Alors, pourquoi en faire supporter le fardeau, aux socialistes fidèles, ceux qui en suivaient scrupuleusement les préceptes et qui félicitaient « tonton » pour ses « bonnes fortunes ».
* Une histoire érotique de l’Élysée, l’historien Jean Garrigues
Ils ont eu raison. Anne Hidalgo n’a pas « tout d’une grande » loin de là. « Ne te fais pas si petite, tu n’es pas si grande » lui répétait-on, quand, petite (au sens de l’âge) elle n’osait affronter le monde des grands (au sens de la taille). On dit que cette insuffisance lui est finalement une sorte d’atout : Dans les grandes réunions, elle est trop petite pour qu’on la remarque, et même dans les petites, on la voit à peine. Ses opposants ricanent en la disant « Plus proche de la déflation que de l’inflation » ! Ils prétendent qu’elle joue « petit bras ».
Venir d’Espagne sans château à vendre et être propulsée sur le devant de la scène par les socialistes en passe de la quitter, ne peut pas être un bon plan. Elle aurait été Pécresse on l’aurait entendu murmurer que la France vaut bien une messe, et qu’essayer ne peut être condamné. Mais elle n’a pas fait ses études dans une prestigieuse école religieuse.
En revanche, elle aurait pu jouer dans des films des années d’avant-guerre, errant en noir et blanc dans les ruelles glauques du Paris misérable qu’elle affectionne. Un jour, alors qu’elle déployait son plan pour la France, j’ai cru qu’en fermant les yeux, je retrouverais l’accent de ménilmuche. J’espérais Edith Piaf ou, au pire, Mireille Mathieu. Son accent nasillard pareil à celui des débuts du parlant et un regard noir alourdi de coulures de rimmel, tous deux venant en droite ligne des temps du muet, rompirent l’illusion.
Le pire n’était pas encore entré en scène : elle se prit à vouloir Hispaniser. Elle voulut montrer qu’elle était une enfant de l’immigration espagnole…. Comme si ça ne se voyait pas, comme si un citoyen français nommé Hidalgo pouvait revendiquer une ascendance marocaine !
Enfin, elle s’efforça, sur quelques plateaux-télé, de montrer qu’elle avait beaucoup de points communs avec Albert Camus, dont la mère aussi avait été femme de ménage.
3)Valérie Pécresse
Elle nous est présentée comme une excellente élève sortie d’une excellente école religieuse dotée d’un excellent parcours qui s’est traduit par une excellente position publique. Chez Valérie tout est bon. On hésitera cependant à ajouter comme il est de tradition « Comme dans le cochon ».
Mais ça ne marche pas. Certains incriminent ses idées, toutes excellentes mais qui, répétées trop souvent, lassent. Au fond, certains attendraient de cette excellente candidate qu’elle soit moins souvent excellente. Trop d’excellence, c’est trop, comme on est finalement écœuré dans un dîner au cours duquel trop de foie gras est servi avec trop de truffes et trop de cheval blanc (ou noir, a dit Martenchon qui ne se souvenait pas bien de la couleur du grand cru).
D’autres pensent que l’abus d’excellente éducation religieuse a eu trop d’effets sur sa gestuelle : elle discourt en regardant le ciel, comme s’il était son vrai interlocuteur, elle ouvre les bras comme pour accueillir les repentants, toute prête qu’elle est à leur ouvrir les portes du paradis, elle sourit de façon extatique sans se rendre compte que la présidence ne lui viendra jamais comme Jésus est venu à Marie.
Son programme, on le dit excellent mais on n’a pas bien compris. Elle prétend que le sens de son message est brouillé : M.Macron, en embuscade, aurait copié sur ses devoirs. Elle aurait bien voulu dénoncer son petit camarade. Elle avait levé le doigt pour le signaler à la maîtresse. Hélas, Dupont-Moretti, le chef des maitres et des maitresses aurait délibérément tourné la tête vers le tableau noir. Il en est résulté un sentiment d’injustice qui voile insensiblement ses propos et en réduit l’impact sur les foules qui l’écoutent. Et pourtant, ce ne sont pas de grandes foules.
Mélinez et Martenchon n’ont pas voulu qu’on tombe dans une sorte de « Valérie Bashing », après tout, ont-ils fait remarquer, n’a-t-elle pas montré que la modernité ne lui faisait pas peur et qu’elle savait se servir d’une photocopieuse.
4)Jean-Luc Mélenchon
On ne saura jamais les efforts auxquels Robespierre se livra pour paraitre sympathique à tous ceux qu’il n’avait pas encore guillotiné. Peu importe! Ce dont on doit se souvenir, c’est que cela avait assez bien marché. Danton lui-même s’était laissé prendre. Curieusement, Mélenchon qui est vraiment, il ne cesse d’y faire référence, un homme de gauche, fait penser à un Chirac en plus petit, (qui n’était vraiment pas un homme de gauche) il sourit à pleine dent.
Il a réussi à faire passer un message subliminal qu’on dira en anglais : « don’t read my lips ». De fait, on y lirait des choses qu’on n’oserait pas raconter aux petits enfants par des nuits sans lune. On notera qu’il a fait de louables efforts pour ne plus trop postillonner. Cela lui a joué des tours pendant l’épisode du Covid : il doit gérer des dépôts de plaintes. A trop se baigner dans les foules, il a fini par éclabousser tout le monde et répandre le virus comme les socialistes répandent les impôts sur le « grand capital » .
La grande habileté de Mélenchon : il met des lunettes 3 D pour cacher qu’il n’a, en vérité, qu’une seule dimension. On a vu son avatar hologrammique suivre de près les meetings de Valérie, afin, lui piquant ses idées d’éviter de répéter en boucle une doxa marxiste plus ou moins bien digérée. Cette performance technologique lui a permis de laisser tomber son look gilet de laine et veste de chasse et de se promener à la rencontre des jeunes faisant la fête dans des metavers à décors gothico-féodalisants.
Par opposition aux autres candidats, c’est un redoutable compétiteur : il sait faire le drôle et faire rire l’assemblée. On se souviendra que Staline aussi en était capable, mais pas Poutine, ni Hitler. Dans tous les cas, ce n’est pas rassurant.
5)Marine Le Pen
Elle s’affiche fidèle. Et c’est là qu’elle est vraiment très forte puisqu’elle a réussi à recracher maris et concubins comme des noyaux de cerise et à faire croire qu’elle demeurera toujours fidèle à la France. Elle a tué (métaphoriquement) son père, tout en conservant son nom, à titre conservatoire.
Si elle a dégagé le père (une révolution familiale "Dégage", comme en Algérie, un comble!), elle a cependant, en lui succédant, presque réussi à fonder une dynastie, celle des éternels candidats d’extrême droite à la Présidence. Cela fait presque un demi-siècle que les Le Pen occupent la rampe de lancement pour être satellisés autour de notre beau pays. Ils finiront par réussir, à l’ancienneté. ( Il y a la petite, Maréchal, qui vient, elle aussi.)
Plus elle vieillit, en tant que candidate à la Présidence de la République, plus elle devient lisse. On ne peut pas lui retirer qu’elle sait sourire (par opposition à Valery Pécresse qui ne peut pas se faire administrer l’hostie sans éviter une petite crispation à la commissure des lèvres).
On dit qu’elle s’est tellement policée qu’elle pourrait être reçue à Buckingham Palace et se tenir en bout de table avec élégance et décontraction. Elle saurait même, au Kremlin, dégager des litres de Vodka sans dommage. Autrefois, Eltsine, le dernier Tsar avant Poutine, appréciait la performance. Avec Poutine, cela ne marche pas. Il est sobre et misogyne.
Elle sait s’adresser aux foules. Le ton de sa voix n’est pas désagréable quoique très proche de sonorités « hommasse ». On ne commentera pas plus loin, il n’est pas dans notre intention de passer son intérieur au scanner. En tout cas, elle pourrait en tirer profit pour chanter des vers de mirliton dans une auberge rustique avec des tas de garçons en culotte de cuir.
6)Jean Lassalle
J’aime ses tonalités rocailleuses, son visage taillé à la serpe et ses mains qui vous étrangleraient des renarques* en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.
Il a un avantage sur ses compétiteurs : il peut exposer son programme de candidat avec simplicité et brièveté : à force de parler à ses troupeaux de chèvres et de brebis, il a appris à simplifier son vocabulaire et à construire des phrases de plus de trois mots max (sujet, verbe, complément).
Parfois, dans la phrase, il oublie le complément, suivant en cela la sagesse de ses chiens de berger qui ne se perdent pas en « ouah ! » superflus.
Pire son accent qui reproduit un éboulement de rochers dans les alpages, rend inaudibles ses idées électorales. Les méchantes langues disent qu’il n’en a pas : elles ont été écrasées dans les éboulements de rochers dans les alpages.
Ce que je n’aime pas : c’est son côté Frankenstein, un étrange balancement du corps quand il se déplace. Un crâne, genre boîte de cigare cubain « big size », traversé d’un truc bizarre. Des mains de récupération, bien recousues, on s’accorde à le lui reconnaitre. Ce qui est moins réussi : sa mâchoire qui rappelle trop nos ancêtres d’il y a vraiment très longtemps.
Je n’aimerais pas du tout le rencontrer en haut dans la montagne par une nuit sans lune même s’il y a des brebis pas loin.
*Une branche de Sapiens-sapiens qui combine deux espèces cousines : les renards et les Enarques
7)Éric Zemmour
Quand Eric Zemmour se lance dans un discours plein d’enthousiasme et de dénonciations, il me fait apprécier les sonorités rocailleuses de Jean Lassalle.
C’est plus fort que moi, tout au long du discours, monte le besoin irrépressible de me répéter le célèbre vers « pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ».
C’est le ton du discours « Zemmourien » qui me conduit à cette comparaison, osée, j’en conviens. Mais voilà, le ton est venimeux, le raisonnement reptilien et il ondule quand il se déplace. (Zemmour et non pas le raisonnement).
Faut-il, dans ces conditions comparer le sort du candidat Zemmour avec celui de l’animal de la célèbre controverse voltairienne : « Un jour, dans un vallon, un serpent piqua Jean Fréron et savez-vous ce qui arriva ce fut le serpent qui creva ».
Mais qui, de nos jours, endosserait le personnage de Fréron ? J’opterai pour Dupont-Aignan.
8)Yannick Jadot
Les néandertaliens comme les premiers Sapiens-sapiens étaient animés de principes et de convictions simples et solides comme les cavernes et les montagnes dans lesquelles elles étaient creusées: c’est ainsi que pour ne pas donner prise au vent, pour s’assurer d’un bon équilibre sur leurs deux jambes (bipédie conquise de haute lutte quelques centaines de millions d’années auparavant et dont ils étaient très fiers), pour limiter au minimum utile la consommation d’énergie etc. ils avaient opté pour une taille médiocre, genre 1m 40/50. On estime que, comparée au sapiens-sapiens moderne, leur consommation énergétique était réduite de l’ordre de 30 à 50%. Ils pouvaient se cacher plus aisément et se protéger des bêtes sauvages (et aussi des hommes sauvages). Donc leur petite taille leur permettait de survivre dans de bonnes conditions.
Ce faisant, ils ne se rendirent pas compte d'un effet à long terme qui aller ruiner ces bonnes dispositions : Sapiens-sapiens se mit à grandir ! De nos jours, il n’a toujours pas cessé de prendre des centimètres et devient de plus en plus difficile à installer dans un cockpit d’avion de combat, dans l’habitacle d’un char ou dans une tranchée moderne (avec WC et laverie automatique).
Yannick Jadot qui se présente à la présidentielle sous la bannière « écolo » est très exactement ce qu’il ne faut pas faire en écologie.
Mesurant 1m95, il consomme en oxygène et autres comburants 50% de plus que nos ancêtres Sapiens et Néandertal. Il en est conscient. Il aurait invoqué l’excuse d’irresponsabilité car n’ayant jamais décidé d’être grand, il s’estimerait victime des lois de la biologie. " J'y peux rien" maugréait-il déjà dans la cour de récréation quand ses petits camarades ne supportaient pas d’avoir un grand camarade ("c’est pas parce que t’es grand que t’es chef"). Certains de ses conseillers l'ont incité à puiser dans son expérience africaine et à se soumettre à des mesures drastiques pour qu’enfin on oublie qu’il serait bien mieux dans une partie de Basket Ball que dans une compétition présidentielle. Nixon et Mitterrand ne s'était-il pas fait raboter des canines au look par trop carnassier pour être électoralement supportable. Les conseillers de Jadot lui auraient suggéré le raccourcissement de certains membres.
Bien sûr, il ne s’agirait là que d’une plaisanterie de mauvais goût. (Mélenchon, peut-être ?)
9)Nicolas Dupont-Aignan
Ce candidat porte un nom très français ! En vérité, il l’est trop ! Il y a des milliers de Dupont en France. Ce qui tendrait à montrer que les Français ont un goût marqué pour les infrastructures routières et ferroviaires. On ajoutera aussi une petite pointe positive : un pont, c’est fait pour rassembler des gens séparés par des fleuves, rivières, abimes, canyon etc. Pour moi les plus beaux ponts sont celui de Millau et le viaduc du Garabit.
Là, je suis en train de disgresser. C’est à cause du charme de ce beau nom, « Dupont-Aignan ». Recentrons le discours sur le candidat et, tout d’abord, attachons-nous à son nom justement charmant.
Soyons simple mais rigoureux. On a dit en exergue que les Dupont sont très nombreux en France. (On a évité les pantalonnades autour du « t » ou du « d »). Aussi, pour éviter que les Dupont soient confondus avec d’autres Dupont, les intéressés se sont attachés à créer de la différence. Ils auraient pu se tatouer un petit dessin sur le front, ils ont, en général, choisi de rajouter quelque chose à leur nom : Dupont de Nemours, par exemple, futur grand chimiste, avait quitté la France pour échapper à la fatalité du nom. Il pensait qu’il y aurait moins de Dupont aux Etats-Unis qu’en France. Mais aussi, les Dupont de l’assemblée constituante en 1789 s’étaient empressés d’ajouter quelque chose à leur nom pour qu’on ne les confonde pas avec d’autres. Le procédé était d’autant plus utile que la guillotine ayant pris un rythme industriel, se nommer Dupont sans plus de précision pouvait avoir de fâcheuses conséquences. Imaginez l’horreur ressenti par un pauvre homme, fier de porter le si beau nom « Dupont » mais découvrant qu’on pouvait le confondre avec un autre Dupont, un réactionnaire celui-là, condamné au châtiment suprême. La France est ainsi : un Dupont condamné est un Dupont condamné. Donc qui qu’il soit, c’est un Dupont qu’on doit exécuter.
C’est ainsi que vinrent enrichir les listes d’état civil, les Dupont de l’Eure, les Dupont d’Isigny etc. Oublions Dupont de Ligonnés. Ainsi rien d’étonnant donc à ce qu’une famille ait choisi Aignan pour créer une diversion.
Ces divers points d’histoire et de topologie ayant été posés, une précision linguistique s’impose. On entend souvent, dans les médias, tant audio que visuels, prononcer le nom Dupont-Aignan comme s’il était écrit en un seul mot « dupontaignan ». C’est une erreur. Quand bien même un tiret rejoindrait les deux mots, on ne doit pas déroger au principe de « non-liaison » et d’invariabilité des noms et prénoms de famille. On doit donc prononcer : « Dupont, (silence) Aignan » et éviter l’horrible « taignan ». S’obstiner dans l’erreur reviendrait, pour le prénom Pascal, à dire «Pascaux » au pluriel.
10)Philippe Poutou
On s’est gaussé d’Anne Hidalgo en soutenant que sa descente dans les sondages lui valait un pourcentage inférieur à l’intérêt du livret A ! Les sondages créditent Philippe Poutou d’un taux qui est strictement égal à leur de marge d’erreur : 0,5%!
L’homme qui sait « l’internationale » par cœur aura à cœur, durant sa campagne, de reprendre les mots célèbres « Nous ne sommes rien, soyons tout ! ».
Comme aurait pu le dire Raymond Devos : « un petit rien, c’est mieux que rien du tout ».
11)Fabien Roussel
Non, ce n’est pas le cadet de la bande ! C’est un communiste. C’est la règle en France. On ne fait pas « du passé table rase » (toujours cette bonne vieille « internationale »). Il y a des choses qu’on met au grenier après avoir les avoir laissés macérer dans la naphtaline pendant quelques années. Et au bout d'un temps de raison on les ressorts plutôt que d'en acheter des neuves. De même qu’il y a encore des royalistes légitimistes, des orléanistes et des carlistes pour représenter la tendance monarchiste, il y a des Roussel pour représenter le courant communiste orthodoxe. Plus tard d’autres candidats surgiront pour représenter le communiste vrai, le communisme Grand-Russe !
Je crains pour Roussel que, lorsque son dernier jour sera arrivé, il entende ricaner : « il est mort comme il a vécu, en sous-chef d’une équipe de komsomol ».
12)Nathalie Arthaud
Ceux qui l’aiment la croient en train de barrer un monstre volant au-dessus des eaux. Ceux qui ne l’aiment pas expliquent que, sur la route du rhum, elle ne s’était pas privée. Eh bien non ! Nathalie n’est pas Florence. Elle n’est pas « la petite fiancée de l’Atlantique », ni la fille de l’éditeur et elle n’a aucun rapport avec la clinique psychiatrique du même nom quoi qu’en dise ceux qui ne l’aiment pas.
En vérité, il est bien difficile de trouver des gens qui ne l’aiment pas. En dehors de la « mouvance ultra-gauche » personne ne la connait. (Sauf vous, mes lecteurs, à qui je viens d’en dévoiler l’existence).
Tout ceci est absurde. Nathalie Arthaud est une femme politique, candidate aux élections présidentielles ; on lui est déjà reconnaissant de n’employer que des mots simples pour aller vers des idées compliquées. Ces mots, vous l’avez deviné, ce sont ceux de « l’Internationale ».
Cette simple remarque vous fera sentir que la vie politique française repose sur une fracture musicale. Les seules idées qui agitent l’esprit français sont tout entières contenues dans deux textes essentiels : l’International et la Marseillaise : « Think global, sing local ».
Cela n’annonce rien d’heureux pour une campagne apaisée : Nathalie chante faux.
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