Peut-on interdire l'intelligence ?
Combien de petites « Rose » sont menacées ?
Le charme vital des rétroviseurs
Soudain l’ordinateur de vigie s’émut et cria « Hommes » ce qui lança l’alerte.
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On ne peut pas rester indifférent aux progrès incroyables de la connaissance du passé de l’humanité et du monde en général. Songez qu’on a retrouvé le compte de congés-maladie octroyés à des travailleurs égyptiens employés dans la construction des pyramides. Et aussi, un bulletin de salaire d’un légionnaire romain employé au siège de Massada bastion de la rébellion juive contre l’Empire. Passons sur les fouilles préventives qui ne cessent d’apporter des témoignages d’une France couverte de routes romaines, de sanctuaires païens ou chrétiens, sans parler des riches « villae » ou de villes oubliées. Du passé faisons table rase clamait la célèbre chanson. Tout faux. Nous passons le temps dans notre passé. Nous révons de faire revivre les mammouths laineux, les tigres des neiges (à dents de sabre). Nous tremblons délicieusement à l’idée qu’un virus congelé dans le sol russe pourrait revenir à la vie et nous nous interrogeons avec des frissons romantiques sur ce à quoi le monde pouvait ressembler il y a 2, 4 voire davantage milliards d’années.
Vivons-nous le regard rivé dans le rétroviseur ? Dépensons-nous autant d’énergie à comprendre l’avenir, à l’inventer et à le bâtir qu’à béer au passé ? En vérité, suivant les idées socialisantes en vigueur, si les choses, les organisations, les techniques pouvaient ne jamais changer alors on pourrait les organiser proprement. Hélas, les choses ne cessent de changer pareilles au sable fin qu’on ne peut saisir, aux secondes qui s’enfuient et même à l’univers dont on dit qu’il s’épand de plus en plus vite.
J’imaginais, il y a peu, lors d’un colloque sur la vie économique, l’exemple étonnant de l’abbaye de Cluny. Quasiment détruite comme on sait. Pas par la méchanceté ni la bêtise humaine. Par l’application sereine et paisible d’un raisonnement économique : ce gigantesque bâtiment, la plus grande église de la Chrétienté devant Saint Pierre de Rome, a été proprement démonté. Il ne servait plus à rien, personne ne trouvait d’intérêt à son maintien et encore moins à son entretien. C’est donc un tas de très belles pierres qui a été vendu à un carrier. Les pierres de Cluny ont été employées dans des maisons privées, des chateaux, d’autres églises, des caves pour protéger les barriques de vin, on a bâti des ponts avec ces pierres. Le matériau était bon, et franchement pour les ouvriers, c’était plus simple d’extraire des pierres déjà taillées que d’aller les arracher à flanc de côteaux ou dans des mines.
Oui, bien sûr, elle nous manque maintenant cette bonne vieille abbaye dont il ne reste qu’un morceau de transept.
A bien y réfléchir, cette histoire n’est-elle pas emblématique du rythme de la vie. Si on avait maintenu en état la fameuse abbaye, combien de villages, de routes ou d’ouvrages publics n’auraient du leur existence qu’à des dépenses considérables… et n’auraient pas vu le jour. L’avenir n’aurait-il pas été bouché pour de nombreuses activités ? A maintenir debout en activité, une entreprise qui n’intéresse plus personne, ne crée-t-on pas un obstacle pour les fameuses jeunes pousses. N’est-il pas frappant que nous entendions davantage de plaintes portant sur le lent effondrement d’entreprises autrefois glorieuses que d’applaudissements pour celles qui réussissent ? Il faut défendre l’emploi disent les uns qui, trop souvent, ne cherchent qu’à fixer sur place les troupes utiles à leurs manifestations. Il faut défendre l’ancien héros industriel, disent les autres. Il est trop dommage que soient démantelées ou vendues à l’encan les vieilles gloires du passé industriel. Où donc ont-elles démérité, les Usinor, les General électrique, les Bull ? pourquoi ne les a-t-on pas davantage protégées, elles qui faisaient notre admiration.
Quelque soit l’activité ou le thème, la vie regardée dans le rétroviseur, est plus ensoleillée, plus rieuse, plus collective. Il est vraiment plus sympathique que les gamins figés sur leurs smartphones, cet enfant au béret de retour à la maison avec son chargement de bouteilles de pinard. Rappelez-vous le regard joyeux des ouvrières à la chaine, elles avaient échappé aux travaux des champs.
Décidément ce n’est pas en fantasmant sur la bataille d’Austerlitz ni en s’attristant sur la chute de l’Empire romain qu’on trouvera les ressources nécessaires à l’invention du futur.
A tout réfléchir a-t-on vraiment le choix entre Mélenchon et Elon Musk ?
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