chroniques du mois de mai
- De l'art et de l'or
- Et périr pour Palmyre
- Les retraités quittent la France
- Les prix ont-ils encore de la valeur?
- Anticiper les forfaits des drones rustiques
Le marché de l’art enchaîne les records. En mai 2015, «Les Femmes d'Alger», un tableau de Pablo Picasso, est devenue l’œuvre d’art la plus chère jamais adjugée: 179,36 millions de dollars. Le précédent record ? Un triptyque de Francis Bacon pour 142,4 millions de dollars.
Ce n’est pas la partie émergée de l’iceberg: les œuvres dont le prix de vente excède le million d'euros sont chaque année plus nombreuses. Selon Artprice, un site réputé, il y aurait «quatre fois plus d'enchères millionnaires qu'il y a dix ans». A partir de 2004, les 100 millions de dollars avaient été touchés ou près de l’être. Picasso, déjà lui, Giacometti, Munch, Warhol, faisaient partie des heureux élus.
On ne criera pas à la financiarisation de l’art ou à sa monétisation. On ne protestera pas contre les milliardaires du net, les collections du Golf et les musées chinois. On s’attristera: de nombreuses œuvres ne sont plus aussi accessibles qu’auparavant. Pire: ce sont toujours les mêmes qui empochent les plus-values. On s’interrogera: que faire ?
Que faire pour participer à la bonne soupe des plus-values artistiques (les vraies, les monétaires)? Que faire pour accéder à la possession d’œuvres au firmament du marché. Récemment, une idée amusante a mal tourné: une entreprise de gestion de fortune, Aristophil, proposait des placements en livres anciens sous forme de copropriété, un sous-jacent de qualité, et garantissait un rendement de 8%. Un peu plus tard, on annonçait que 18 000 investisseurs s’inquiétaient du sort de leurs 750 millions d'euros de placements.
Mauvaise formule et mauvaise gestion mais idée à creuser. Alors, allons-y! Dans ces temps où la France doute d’elle-même faisons preuve d’innovation et de créativité. Imaginons, par exemple, une Sicav de capitalisation «Monet». Elle achètera des œuvres de Monet. Franches comme l’or! Ça ne peut pas baisser. Vous voilà propriétaire de quelques «Monet» de rêve. Vous trouvez qu’un portefeuille n’évacue le risque que s’il est diversifié? Trop de Monet, c’est risqué: alors, imaginons un portefeuille «Impressionniste» dans lequel on trouvera des Monet, Boudin, Pissaro, et autres Renoir et/ou des fonds investis dans ces artistes: ce serait un fond de fond artistique. L’intérêt, vous l’avez bien compris, se trouve aussi dans la liquidité: vous n’êtes pas copropriétaire mais porteur de parts. A moins qu’on s’essaie à la formule du tracker.
Et la protection contre le risque de perte en capital? Voilà une très bonne question et voici un exemple de réponse: on sait que lorsque la demande pour l’ancien croît, la demande pour le moderne diminue, les prix allant dans le même sens. Il suffit donc de se couvrir : lorsqu’on détient de l’Ancien, on achète un produit structuré sur un sous-jacent de moderne. Voici donc que vous êtes non-seulement l’heureux propriétaire d’un tableau de rêve mais vous pourrez aussi en tirer des revenus autrement plus passionnants que les obligations souveraines ou le livret A.
Des risques? Banals: les faux tableaux, les faux experts etc. et alors : «Qui n’essaie rien, n’a rien».
Il faut signaler les statistiques qui viennent de sortir sur la population européenne en 2060: entre Angleterre qui sourit (on lui prédit 80 millions d’habitants contre 64 aujourd’hui) et Allemagne qui pleure (ils étaient 80 millions, ils seront 70), n’oublions pas la France qui ricane : les Français seront 76 millions, contre 66 millions actuellement
Evidemment, les débats font rage. Citons les violents : « Ces statistiques, c’est du n’importe quoi, c’est une manœuvre pour rabaisser l’Allemagne qui réussit tout pendant que les minables pataugent » ou « elle est normale la progression de l’Angleterre, elle reçoit tous les jeunes Français brillants… ». A l’opposé, les Français qui croient en la France sont convaincus que c’est la France qui aura 85 millions d’habitants, grâce à un taux de reproduction élevé (2,1) et une durée de vie allongée (2 ou 3 ans gagnés)… A ce compte, les chères têtes blanches challengeront le nombre des chères têtes blond.
C’est une question qui mérite qu’on s’y arrête : les chères têtes blanches, seniors-retraités, comment vivront-ils ? Et voilà, qu’on découvre que les vieux s’en vont aussi ! La France se viderait par les deux bouts ! Comment atteindra-t-elle, les chiffres qu'on lui attribue. Les plus jeunes s'en vont pour échapper aux scléroses françaises, les plus vieux pour aller les soigner dans des pays ensoleillés. L’avenir et le passé français, main dans la main, quitteraient un présent attristant.
Un chiffre vous dira tout : 1 242 391 retraités français résidaient à l'étranger et dans les TOM, soit 9 % de l'ensemble des retraités. Cela ne fait que croître. On aurait pu compter sur la consommation des seniors pour l’emploi des jeunes. C’est tout l’inverse ! Les vieux désertent l’économie française ! Cyniquement, on pourrait estimer que, puisque les jeunes partent aussi, tout ceci s’annule.
Mais on devrait surtout dire qu’on aurait pu le prévoir ! Ils ont été nombreux par centaines de milliers les Portugais, Espagnols, Italiens, et puis Marocains, Algériens, Tunisiens, tous ces gens qui sont arrivés à partir des années 1960. Ils sont à la retraite ou vont y parvenir. Et ils reviennent chez eux. Ils avaient adopté la nationalité française? Ce n’est quand même pas ça qui empêche de voyager!
Et puis rien ne dit qu’ils ne gardent pas un petit pied à terre en France, pour revenir de temps en temps voir les enfants et se faire soigner. Ils auront gardé leur vieil appartement, là où ils ont vécu pendant tant d’années, avec un petit loyer sympa parce que c’était social. C’est devenu leur résidence secondaire. Quand ils n’y sont pas, ils rendent services à des amis en leur louant pas cher leur petit appartement. Ça paye le loyer et les charges. Même si ce n’est pas bien lourd, il n’y a pas de raison. Combien de résidences secondaires : 200 000. Peut-être un peu plus.
C’est une erreur de dire que les retraités quittent la France. Ils ont des attaches. Ils y tiennent.
Un drone est un appareil relativement sophistiqué qui peut fonctionner tout seul via une programmation appuyée sur des données satellitaires (GPS) ou dirigé par la main de l’homme.
Quand on n’a pas les moyens de se payer un drone (niveau intellectuel bas, ressources énergétiques pauvres, population mourant de faim), il suffit de se payer un drone humain. Un summum de technologie rustique. Pas de puces. Je veux dire des électroniques. Pas de contrôle du cerveau, il faut choisir un cerveau déjà lobotomisé à coup de sourates ou de choses de ce genre.
Ce drone doit être équipé de la gamme des couteaux suisses modernes : un Iphone, un Smartphone Samsung parce qu’il y a eu des promotions, des puces (électroniques évidemment), des kalachnikovs de différentes origines et un flingue israélien (les Israéliens adorent vendre des armes ultraperformantes aux antisémites). Voilà un drone rustique, le Samsung sert à le diriger, à lui donner l’heure, le jour et les instruments pour faire son boulot de drone. A l’inverse du drone télécommandé qui plane au-dessus de nos vies, le drone rustique ne vole pas (sauf les bagnoles des autres). Le drone moderne a besoin d’électricité pour se propulser et exécuter ses missions. Le drone rustique bouffe de temps à autre mais pas de tout. C’est pourquoi, on n’en trouve pas beaucoup en Allemagne : trop de cochonnailles.
Vous vous posez avec angoisse cette question : comment identifier ce drone avant qu’il ait perpétré ses forfaits. Ici, élargissons le débat aux nouvelles techniques anticriminelles.
Les Etats-Unis et l’Allemagne ont mis au point des logiciels de détection du crime. Des tests menés à Los Angeles ont montré que le logiciel permettait d’anticiper les crimes et délits dans un endroit donné avec «six fois plus de précisions que les analystes humains». Le logiciel a déjà fait tomber la criminalité de 25%. Même les Suisses l’ont adopté.
Il faut que la France développe un logiciel d’identification des drones rustiques. Les logiciels de détection supposent qu’on les ait nourris de beaucoup de données. Vous pouvez contribuer en apportant des faits. Exemple : le type qui a détruit des tombes chrétiennes. Après coup, voici qu’on apprend que «l'homme répète en boucle des prières musulmanes, il bave ». Voici 6 données fortes : des hommes qui se promènent (1) en répétant (2) en boucle (3) des prières (4) musulmanes (5) et qui bave (6). Un lieu identifiable via ces 6 données devrait être bouclé par la police. Autre exemple : 6 données sont signifiantes : algérien, musulman, étudiant en informatique, diplômes inventés, achats compulsifs de Kalachnikov, meurtre d’une femme.
Ces données étant accumulées et corrélées, le logiciel n’aurait pas eu besoin de tout computer : une seule (la donnée maîtresse) aurait suffi pour désigner une zone à risque, y envoyer la police et faire échouer l’attentat.
Pour lutter contre les drones rustiques, vous pouvez agir vous aussi en enrichissant les bases de données des logiciels français de détection du terrorisme.
La liberté des prix n’est pas incluse dans nos libertés publiques pour un motif simple : pourquoi laisser les prix librement s’exprimer, ils n’ont rien
d’intelligent à dire.
Les prix ne voudraient rien dire ?
Quelques exemples pour dissiper les doutes. Que peut bien valoir une entreprise dont le prix de l’action dégringole de 50% en quelques mois ? Et le prix de l’argent quand il tourne autour 0% par an ? Et un baril de pétrole à 160 dollars qui s’effondre à 40 en quelques semaines? Pour augmenter de 50% un peu après.
Et le prix des bagnoles avec le système de bonus et de malus. Il nous dit qu’il faut lutter contre la pollution en Birmanie et que le prix de la voiture que j’achète dépend de l’âge de la précédente.
Les Français n’aiment pas les prix libres ? C’est parce qu’ils n’en n’ont jamais rencontrés et parce qu’ils ne voient à quoi ils servent
Et si les prix ne servaient à rien ?
Pour eux, la question n’est plus « la liberté des prix » mais « à quoi les prix servent-ils » ? On constate alors que les Français sont peu exposés aux prix en tant que
manifestation pratique de la liberté économique.
Ils ne paient pas leurs études. La santé leur est quasiment gratuite et, quand elle ne l’est pas, les prix des prestations ou des médicaments sont gouvernés par les administrations ad hoc. Ajoutons que bientôt, avec le tiers payant, l’essentiel des prix de la santé disparaitra de leur regard. Les prix des produits agricoles ? Si on les laisse en liberté ce sont des routes qui sont bloquées, des bâtiments publics incendiés etc.….Le prix de l’essence ? Ce n’est pas un prix mais des taxes !
La fin des prix ?
Ou bien les Français seraient en avance d’un train comme d’habitude ? Car les prix des biens et des services commencent à quitter la grande scène de la rencontre de l’offre et de la demande. Je veux écrire un article, il faut me documenter. Google. Gratuit. Je veux, raconter ma vie et partager celle de mes voisins en faisant passer message et photos et vidéo et tout. Gratuit. Et Zut ! Je ne sais pas si John Ford était Amiral ou contre-Amiral quand il est mort. Gratuit. Ces choses-là n’ont pas de prix.
Mais il y a aussi la version inverse : le prix existe mais il n’est pas le même pour tout le monde. Vous êtes redevables de l’ISF la baguette de pain est plus chère. Vous êtes vieux, c’est le prix de l’assurance qui augmente. Vous habitez la Creuse ? Le prix de l’alimentation est plus faible que dans la capitale. Ne parlons pas des loyers…
Si les prix n’ont plus de valeur et si les choses n’ont plus de prix, si enfin, les prix ne varient plus en fonction de l’offre et de la demande, sommes-nous toujours dans le même monde économique ?
Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,
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