« Voulez-vous jouer avec Moa »…
Cette formule célèbre vient de prendre un coup de modernité après 100 ans de vie tranquille dans le saint des saints des citations "bon enfant". Il a suffi en effet que le futur (à ce moment-là) Président des Etats-Unis manifeste un vif intérêt pour les crypto-monnaies : notre citation a retrouvé sa place dans le cirque où elle avait trouvé à s’exprimer.
Il faut être beau joueur. Cela fait longtemps que j’explique que les crypto-monnaies sont des monnaies comme les assignats ont pu en être et qu’une monnaie dont le sous-jacent est issu de la soupe élémentaire des 0 et des 1 de l’informatique des premiers jours, ne peut pas prétendre au noble statut de « monnaie ». Encore aurait-on pu l’imaginer « actif financier ». Mais, faisais-je remarquer, quand « ça » ne vaut pas pour une monnaie, on voit mal pourquoi « ça » vaudrait pour un actif financier. Un actif financier qui ne repose que sur la consommation électrique des ordinateurs qui le minent ne peut franchement pas valoir grand-chose.
Et voilà qu’il me faut aller à Canossa ! Le bitcoin, aidé par les déclarations apaisantes de Donald Trump, comme le dodge coin, soutenu par les commentaires positifs d’Elon Musk, se sont envolés. 100 000 dollars, voilà ce que pourrait bien valoir le bitcoin dans les prochains jours. 100 000 dollars qui étaient annoncés par les bitcoinolâtres et qui ne seraient qu’un début, le vrai objectif étant le million… « et un peu plus pourquoi pas ? ». Alors, j’ai bonne mine avec mes commentaires critiques. N’aurais-je pas dû, au lieu de passer mon temps à produire des critiques hargneuses, investir dans ce bon vieux bitcoin qui faisait de la résistance. Perdant mon temps, j’ai perdu de l’argent, car, de moins de 20 000 dollars, le bitcoin est passé à près de 100 000. Un bitcoiner de base, expliquera simplement, tout en essuyant son couteau sur son jean avant un rodeo, qu’il fallait vraiment être un peu nœud pour ne pas voir la vérité financière qui se profilait à l’horizon.
Mais, moi aussi je suis résilient et j’en reviens à mon interrogation de fond : qu’ils soient à 20 000 ou à 100 000, à quoi, passant d’une valeur à l’autre, le bitcoin a-t-il servi ? La réponse est d’une simplicité évangélique : à rien. Basiquement, le bitcoin est une valeur stérile comme l’or ! Il ne produit rien et il ne vient de rien qui aurait pu être produit. Je suis convaincu qu’on m’objectera qu’il produit de la richesse, puisque, pour tous ceux qui l’aurait stocké à une valeur moyenne de 20 000, il a apporté un enrichissement 5 fois supérieur (les ploucs du bitcoin disent « il a fait 5 fois »).
J’admets la force de cette critique. Le prix d’une chose parle de l’état du marché, mais pas de sa valeur. Le bitcoin a montré que son cours, c’est-à-dire son prix, s’accompagnait d’une vraie valeur. Peu importe que cette valeur soit née de rien, elle est née, un point c’est tout.
Alors, je me suis enquis des valeurs mobilières qui auraient pu avoir des prix dans le style « il a fait 5 fois ». Pourquoi des valeurs mobilières ? Simplement parce qu’elles reposent sur quelque chose qui n’est pas rien. Des process industriels, des fabrications avec de vraies centaines d’ouvriers, des réseaux commerciaux, des marques etc. Et, sans faire de trop gros efforts, j’en ai trouvé des dizaines tant en France qu’aux Etats-Unis. Je n’ai pas eu la patience d’aller chercher en Grande-Bretagne ou en Allemagne, ni pour investiguer du côté du Japon, de l’Inde ou de la Chine… mais là où j’ai cherché, j’ai trouvé. Allons, jetons des noms à la face des spéculateurs. En France, Marie-Brizard, Safran, Nexans, Schneider, Publicis, Hermes…. Toutes des valeurs « qui ont fait 5 fois en 5 ou 6 ans ». Des petites et des grandes. Des qui sont dans la très haute technologie et d’autre qui sont dans le glamour etc.
Parlons des Etats-Unis : par exemple ce sont Amazon, Sales forces, Microsoft, Nvdmia, Synapsis, qui sur des périodes de 5 à 10 ans « ont fait » 5, 10, 30 fois.
Qu’en déduire ? Les forcenés du bitcoin comme des autres crypto-monnaies sont de purs prédateurs de valeurs. Ils s’acharnent à s’attribuer de la valeur fabriquée par les autres. Les entreprises qu’on a citées, se sont acharnées à créer de la valeur, c’est-à-dire des emplois, des brevets, des biens et des services. La progression parfois fulgurante de la valeur de leurs actions en dit long sur l’adhésion qu’elles ont su rassembler autour de leurs projets.
Conclusion : je n’ai pas perdu mon temps à ne pas investir dans le bitcoin et je maintiens qu’il est préférable d’investir dans quelque chose plutôt que dans rien, quelle qu’on soit la valeur.
Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,
Babelio, Amazon, Fnac, books.google, BOD librairie et l'éditeur: Arnaud Franel Editions
Panthéon au Carré est disponible aux éditions de la Route de la Soie.
Promotion est disponible chez Numeriklivre et dans toutes les librairies "digitales"
Au Pays de l'Eau et des Dieux est disponible chez Jacques Flament Editeur ainsi que
La Désillusion, le retour de l'Empire allemand, le Bunker et "Survivre dans un monde de Cons".
"La bataille mondiale des matières premières", "le crédit à moyen et long terme" et "Les multinationales contre les Etats" sont épuisés.
S'inscrire
chaque semaine "La" newsletter (tous les lundis)
et "Humeur" (tous les jeudis)
Il vous suffit de transmettre vos coordonnées "Mel" à l'adresse suivante
pordonneau@gmail.com