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« J’ai de la chance, quand je commets une faute, il y a toujours quelqu’un pour s’en apercevoir » Confucius
Image lumière noire
Peut-on, les morts se multipliant, maintenir l’état d’émotion profonde du début de la pandémie quand de belles rides pensives et choquées gravaient les visages des gens de communication aux heures de prime time ? Ne voit-on pas qu’à force d’empiler les chiffres « glaçants » (comme ils disent dans les talk-shows) du massacre pandémique, la banalité vient à l’emporter ? Les médias s’efforcent de maintenir le flambeau de l’indignation, de la stupeur et de l’effroi. Ils pimentent leurs messages d’anathèmes et de condamnations. Ils travaillent la dramaturgie. Ils multiplient les acteurs, sachants et non-sachants, pour porter le combat contre les « ils » … (Qui auraient dû faire…), les « on » …. (Qui se sont montré en dessous de tout), les « Pouvoirs »… (toujours publics … Sans cesse menteurs et incompétents). Ils dessinent des graphiques où le noir et le rouge l’emportent sur le bleu et le vert. Et aussi des videos « hard » en direct du lit des mourants pour réveiller des publics lassés et blasés. Nous n’avons plus d’arènes, les hôpitaux font l’affaire.
Les temps passant, ce qui était un scandale, devient un manquement, puis une difficulté tout comme les congères que les épisodes neigeux empilent sans prévenir sur une autoroute ou comme un glissement de terrain qui, après des semaines de pluies torrentielles, emporte maisons, ponts et routes sans parler des malheureuses victimes. Nous sommes entrés dans la dernière phase, celle où on s’exclame, « que la vie n’est pas nécessairement belle et heureuse » et où on conclut « qu’il faut faire avec… ». Certains indices trahissent que ce moment est en passe d’advenir : les imprécations contre « ceux qui nous dirigent » finissent pas s’atténuer, les piques s’émoussent, les condamnations sont assorties d’excuses qui, à force, pourraient bien être absolutoires. Les chroniqueurs se font modestes et en viennent à philosopher : peut-on vraiment lutter contre les éléments quand ils se déchaînent ?
Une pandémie qui s’éternise et tue avec toujours autant, sinon plus, d’efficacité, finit par faire partie du paysage. Elle intéresse toujours les gens dont le métier est de s’intéresser aux pandémies, les autres, ceux qui ont des tas d’autres choses à faire finissent par ne plus voir ce détail de la vie courante. Détail mortel, comme tant d’autres, mais détail car, les grandes émotions, les grands enthousiasmes, les grands moments d’affliction durent autant que les roses. Ils consomment trop d’énergie pour s’inscrire dans le temps long. Encore heureux s’ils continuent leurs existences exceptionnelles dans des œuvres exceptionnelles, poèmes, peintures ou musiques.
Grâce à elles, on ressentira pendant quelques instants des intensités émotionnelles oubliées. Comme une recharge énergétique, afin de pouvoir revivre en un éclair, un déferlement instantané d’émotions violentes d’autrefois. Une fois que c’est passé, on passe à autre chose, les vacances à planifier, l’école des enfants et quelques masques pour les gestes barrière.
« On s’habitue à tout » aux pandémies comme au reste.
Alors que les morts s’ajoutent aux morts, aboutissements sans grand intérêt de vies banales, quelques décès contrastent et, au sein de cette affaire grisâtre, on parvient, ici ou là, à glisser un peu de brillant. La mort du Duke, par exemple, vient comme une bulle de lumière éclater au-dessus d’une sombre mélasse. Il y a quelques jours, c’était la mort de Madoff. On ne peut pas comparer, ce serait malséant. Pourtant, Madoff n’est pas un mort ordinaire. C’est presque un mort de conte de fée. Comme celle du Duke, la mort de Madoff, rompt la banalité des morts pandémiques. Il a été une pandémie à lui tout seul (pas le Duke). C’était avant les crypto-monnaies, les bitcoins et les autres choses automatiques et informatiques.
Cette mort marquerait-elle la fin des désastres bricolés et artisanaux ? Peut-être la mort des catastrophes du genre covid ? Demain, les catastrophes viendraient, sans prévenir, au hasard des machines programmées pour tout prévoir. Et « Liker » ou « disliker » ne serviront de rien. Le mieux sera de débrancher.
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