Le sentiment de déclassement de nombreux Français masquait une vérité que peu voulaient connaître: la cinquième ou sixième puissance économique mondiale est un pays déclassé. L’ancienne première puissance politique, économique, militaire et démographique occidentale (selon les domaines entre les XVIIe et XIXe siècles) est devenue une puissance moyenne. Soit. Mais la promesse faite aux Français d’un État protecteur, éducateur, visionnaire et architecte, en un mot stratège, dont les premières dépenses publiques au monde sont acceptées du fait de notre contrat social, est rabaissée au rang de gestionnaire endetté et dépassé. Si la tiers-mondisation parfois dénoncée est excessive, la France est revenue à sa condition de pays méditerranéen aux côtés de ses sœurs latines, l’Espagne et l’Italie, littéralement fauchées par la crise du coronavirus.
Ils ne lisent même pas la peste
De François Ier à Charles de Gaulle, quelques séquences douloureuses mises à part, la France a longtemps échappé à sa condition: en s’appuyant sur le plus riche terroir d’Europe, de grands dirigeants ont sublimé la nation grâce au pouvoir d’attraction universel de Paris et, un temps, de Versailles: écrivains, intelligences, théologiens, artistes, beaux esprits et belles femmes avaient rendez-vous à Paris. Pour soutenir son rang, l’État dirigeait sous la Révolution et l’Empire la première armée d’Europe, puis bénéficiait d’une industrie à la pointe de la technologie mondiale. Si l’Angleterre a inventé l’industrialisation, lorsque éclot la deuxième révolution industrielle, au tournant du XIXe siècle, la France mène le bal du progrès technique: automobile (Renault), aviation (Ader), électricité (Bergès), cinéma (frères Lumière), armement (pneumatique, turbine à vapeur, camion), chimie (Pasteur), on fera grâce de la bicyclette et du soutien-gorge! Puis, d’une guerre à l’autre, le leadership politique et l’attractivité ont basculé vers l’Angleterre et les États-Unis, qui ont attiré les talents. La translation a été lente, car la France est le grand vainqueur de 14-18. Mais elle en sort si affaiblie dans sa chair que son abaissement est inéluctable, ce qui conduit à 1940. L’Allemagne, à défaut d’imposer son empire militaire, s’est ensuite emparée du leadership industriel dans les années 1970, quand la France a commencé à sacrifier par pans entiers son industrie. Puis l’Allemagne a été rejointe par l’Asie orientale, qui devait se substituer aux rétractions industrielles conjointes de la France, du Royaume-Uni et de l’Amérique.
La crise du coronavirus est l’ordalie (ce «jugement de Dieu», après que le suspect d’un procès médiéval eut été soumis par ses juges à la torture afin que Dieu se prononce) de notre nouvelle condition. Les puissances industrielles d’Asie sont à la pointe de l’équipement et de la réactivité. Ayant décrété que la mort de millions de personnes dans une épidémie n’était plus acceptable au XXIe siècle - même en Chine communiste -, elles ont, au prix d’une exceptionnelle préparation, jugulé la mortelle pandémie. Si l’opacité des autorités chinoises quant à la virulence du virus et à sa mortalité a favorisé la pandémie, cela n’enlève rien à l’exploit d’avoir cantonné l’épidémie à Wuhan (un Chinois sur trente). Mais Japon, Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Vietnam, Asie confucéenne et même Thaïlande ont réagi avec une méthode et des moyens qui en imposent. Tout le monde y est masqué, et la détection, systématique. Hors du foyer originel de Wuhan, le confinement total était dès lors inutile.
Quand l’épidémie a touché l’Europe puis les États-Unis, la crédulité l’a emporté. «Nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit, ils étaient humanistes: ils ne croyaient pas aux fléaux. Le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes en premier lieu, parce qu’ils n’ont pas pris leurs précautions», dit le narrateur de La Peste. Nous y voilà.
Il y a longtemps que nos dirigeants ne lisent plus La Peste ni de romans, sauf goût personnel. Même avant sa suppression officielle à Sciences Po, la culture générale était devenue un vernis mouliné en fiches de lecture afin que brillent de beaux esprits. Parmi les quelques citations incontournables pour préparer l’ENA, retenons la pensée de Rabelais: «Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.» Fallait-il pour autant écarter la science, les ingénieurs et les connaissances scientifiques de la formation de nos hauts fonctionnaires?
La France du XIXe siècle fit une place de choix aux corps techniques à la direction des affaires publiques, renforcée par la planification industrielle des années de Gaulle. Les X-Mines et les X-Ponts ont codirigé l’armée française, construit nos grandes infrastructures, recomposé notre territoire (pas toujours de manière très heureuse!), lancé les grands programmes d’armement, du nucléaire, de l’aéronautique (Airbus), du spatial et des satellites, du TGV… Aucune décision de politique publique ne s’opérait sans leur accord ou leurs recommandations. Ils étaient au cœur du pouvoir et de la décision publique.
Or dans le choix qui a présidé la création de l’ENA, en 1945, les humanités n’ont pas été la seule victime collatérale. Jusqu’aux années 1960, les énarques sont peu nombreux, et la direction de l’État est aux mains d’élites diversifiées, dont les fameux corps techniques. Mais au fil des décennies, notre «État de droit», considérablement renforcé par la désindustrialisation et la dérégulation financière des années 1980, construction européenne oblige, devient affaire de juristes: généralistes du droit public, spécialistes de la note de synthèse et du commentaire d’arrêt, conseillers d’État et inspecteurs des finances se suffisent.
Le Saint Graal se nomme droit public et finance !
Les plus brillants ingénieurs des corps d’État sont priés de pantoufler à la tête des entreprises publiques et privatisées et de s’adonner au jeu des chaises musicales à la tête de nos institutions financières. De cogérants de l’État, les corps techniques deviennent auxiliaires, raison pour laquelle les polytechniciens ne font plus carrière dans l’armée, ce qui est singulier pour une école militaire. Il en ira bientôt de même des normaliens, puisque le Saint Graal se nomme droit public et finance!
Au diable ingénieurs, officiers et écrivains: le développement déraisonnable de notre bureaucratie - conforme aux anticipations de Max Weber dans Économie et société (1921) - les a marginalisés. Cette rétraction de l’élite dirigeante s’est accompagnée de sa conversion, dans les années 1980, à l’économie financière post-dérégulation, qui a produit une montagne de dettes. Même notre précautionneux État gaullo-pompidolien désendetté en 1970 a atteint 100 % du PIB de dette publique en 2010. Et le malade national n’éprouve aucune amélioration: en atteste l’intensification des crises sociales et politiques récentes.
La France a d’abord cantonné ses ingénieurs aux sphères techniques, avant qu’on ne les déshabille une à une: planification, régulation, politique bancaire, industrielle et agricole, aménagement du territoire, prospective (que l’on n’écoute plus), réduction de la fonction publique d’État, notamment de l’armée, privatisations, fermeture des directions départementales de l’équipement (DDE) en 2009, etc. L’État est comme une volaille dont on a coupé les membres. D’où la tragique fuite des meilleurs - ou de trop d’entre eux - vers l’Amérique, et la conversion de nos polytechniciens à la finance.
L’industrie française est l’autre victime collatérale de cette épuration scientifique et technique. Voilà pourquoi, sans conception ni usines, la France ne peut plus produire assez de masques, de tests, de médicaments ni de machines. Après la guerre d’Algérie, la France a aussi écarté les officiers du pouvoir - on aurait tort d’oublier qu’ils étaient au cœur de la machine étatique sous les IIIe et IVe Républiques - et les a envoyés en opex avec des moyens de plus en plus dérisoires. Après Mitterrand, notre dernier président lettré, elle a marginalisé écrivains et professeurs, renvoyés à leur condition superfétatoire soldée à bon compte. Seuls les médecins ont gardé statut et revenus conséquents, car il faut bien se soigner!
L’hôpital, bateau ivre
Mais le délabrement progressif de l’hôpital public et des métiers qui le servent, dont on paye la facture, révèle en quelle estime ils sont tenus. Car si la France a un budget santé équivalent à l’Allemagne, l’hôpital est un bateau ivre: bureaucratie et médecins hospitaliers sont en guerre ; cliniques privées et CHU se tirent le tapis ; les agences régionales de santé n’écoutent que Bercy ; rien n’a été pensé sur les conséquences du numerus clausus, l’absence de dossier médical individuel, les 35 heures, la féminisation du corps médical, liée à l’effondrement de la médecine de ville qui noie les urgences, l’héliotropisme du corps médical, la prévention et l’anticipation des crises sanitaires, la dépendance aux médecins étrangers sous-payés - mais ralliés par les élites africaines qu’il faut soigner -, la gabegie des soins pour nombre de pathologies inutiles, la vacuité du Conseil de l’ordre, la constitution d’un état-major médical ministériel déconnecté du soin, les pressions corruptrices de l’industrie médicale, etc. L’addition va se payer en dizaines de milliards d’euros et en milliers de vies humaines.
Mais si la France espère que le Covid-19 contraindra la Banque centrale européenne à mutualiser les dettes européennes, ce pourrait être le signal du départ de l’euro d’une Europe germanique exaspérée.
La France est devenue un énorme pourvoyeur de prébendes, subventions et rentes, grâce à un rendement fiscal exceptionnel assis sur notre économie de services mondialisée et à notre dette publique. L’espoir, comme dans les années 1920, reste de faire payer l’Allemagne - via les eurobonds -, dont on feint de s’étonner que les Allemands les refusent. Mais si la France espère que le Covid-19 contraindra la Banque centrale européenne à mutualiser les dettes européennes, ce pourrait être le signal du départ de l’euro d’une Europe germanique exaspérée.
Notre «État de droit» repose sur trois solides piliers. Les communicants agréés, médias officiels et officieux qui constituent un orchestre polyphonique redoutable pour porter la bonne parole de l’État, quand sa fonction est de guider les citoyens dans un monde qui leur échappe. Le ministère de l’Intérieur et ses corps (préfectorale, CRS, police, douanes, sécurité civile, pompiers), à la manœuvre sur tous les foyers d’incendies qui se succèdent depuis 2005: il leur revient de ramener au réel les citoyens que la communication n’a pas convaincus. Enfin, la bureaucratie «légale-rationnelle» (Weber), qui écrit ses ordonnances avant leur suivi juridico-administratif. Ce sera une contribution de plus à notre montagne réglementaire, auxiliaire du Moloch législatif qui régit notre pays. La loi claire, courte et précise a laissé place à un monstre kafkaïen qui détourne citoyens et intelligences.
Appareil déboussolé
Munis de cet attelage baroque, nous voilà confrontés à un ennemi que les Asiatiques ont désigné avant nous et que nos dirigeants ont dû faire leur. Comment transformer nos carences en arme de combat contre l’invisible virus? C’est à cette quadrature du cercle que nous invite la déclaration de guerre du président: l’urgence sanitaire est implacable, servie par des millions de bonnes volontés de ce peuple réputé frondeur, mais si obéissant - qui accepte tour à tour la dégradation de ses services publics, une pression fiscale record, l’obligation, pendant un ou deux mois, de marcher durant des heures chaque jour pour aller travailler faute de transports publics, l’annulation des examens de ses enfants et, désormais, l’injonction de rester enfermé chez lui…
Mais l’appareil qui nous régit est déboussolé. En quelques années, la France a transféré ses usines pharmaceutiques et une partie de son industrie mécanique en Chine ;l’État a bradé 1,5 milliard de masques sanitaires et fermé 100.000 lits d’hôpital (selon la Drees) ; faute grave et peu connue, il a liquidé les forces vives de la médecine militaire (Santé navale Bordeaux, fermeture d’hôpitaux militaires, dont le Val-de-Grâce, et de la plupart des spécialités, etc.) Quand l’Allemagne aligne 30.000 lits d’urgence, la France en avait 5000, et l’armée ne peut plus en construire que quelques dizaines au lieu des milliers nécessaires.
Nous nous retrouvons confinés avec nos sœurs latines impécunieuses. L’Allemagne semble avoir les moyens d’endiguer la pandémie à coups de tests. L’Amérique de Trump et le Royaume-Uni de Johnson, que l’on savait en crise, dont les dirigeants ont été élus par la part abandonnée de leurs peuples respectifs, sont livrés aux maux qui nous accablent, mais délestés de notre montagne réglementaire.
Médecins et scientifiques, aidés par l’armée des invisibles, font fi des entraves pour sauver les dizaines de milliers de vies menacées. Tout sera fait pour revenir à la routine après la crise sanitaire. Mais le choc économique sera saignant. Et la reconfiguration de l’État ne sera pas une option.
Plusieurs amis, grâce leur en soit louée, m’ont fait passer un article paru dans un quotidien célèbre dont je ne citerai pas le nom par souci d’indépendance critique. C’est un article de poids écrit par une pointure, comme on ne dit plus dans notre monde en changement permanent. Peut-être pourrait-on dire qu’à regarder de près, l’auteur et le contenu, on devrait peut-être le classer dans la littérature Waouhhhh.
Foin d’introduction trop longue et de rotation autour du pot : Pierre Vermeren, a livré un « opus » qui marquera la pensée française pour les années à venir et qui, si on y réfléchit bien, l’aurait marquée bien plus tôt si son auteur, probablement submergé de travail, avait eu le temps de le rédiger il y a quelques années (et peut-être ce faisant, il aurait rendu son titre moins pertinent).
Car c’est un écrit « for all seasons”. Il parle d’un vieux pays. On aurait pu penser, à première lecture qu’il s’agissait de la première partie d’une pensée qui se serait inscrite en trois volets, (l’auteur est normalien, s’il avait été issu de sciences-po, il se serait contenté de deux parties). Ce premier volet aurait été la thèse…. De fait, ayant découvert qu’il n’y aurait pas d’autres parties, il m’a fallu reconnaître que celle-là était toutes les autres en même temps, mimant ainsi, longtemps après qu’il avait disparu, l’écrivain Raymond Roussel, inoubliable auteur de Locus Solus qui, pour ne pas perdre de temps et se consacrer pleinement à son œuvre, se faisait servir, petit-déjeuner, déjeuner et diner en même temps. Qu’il s’agisse d’écriture ou de nourriture, l’esprit et l’estomac s’en trouvent toujours un peu encombrés.
Je viens de laisser passer un message subliminal : l’auteur de l’article est normalien, mais aussi, il est universitaire et, comble du comble (j’imagine ici, la joie de ses parents, qui se sont probablement beaucoup sacrifiés pour lui) il est agrégé et docteur en histoire. Fatalement, comment pouvez-vous imaginer que, bardé d’un pareil cursus, le quotidien célèbre n’ait pas publié l’opus.
Toutefois à peine ai-je terminé ces quelques lignes, qu’un sombre souvenir accompagné d’un pressentiment sinistre a frappé, faisant tressauter la course de ma plume (ce n’est pas vrai car je frappe sur un clavier).
Brasillach, lui aussi, Normalien, Agrégé, écrivain.
Quel rapport ? Mon dieu ! Quelle infâmie que de rapprocher sous prétexte de scolarité deux hommes que surement tout oppose. Tout ? Pas vraiment, le spécialiste du Maghreb ne peut pas avoir oublié la célèbre et cependant bien triste histoire de la bataille d'Elhri, près de Khénifra qui fit de Brasillach un orphelin éploré.
Brasillach, brillant normalien (ils le sont tous, ce qui, entre nous, est anormal !) s’était, mis aux services des ennemis de la France. Il la détestait tout en prétendant vouloir la sauver. C’est qu’elle était mauvaise. Il fallait nettoyer des années d’incurie, des siècles de décadence (quand on décade pendant des siècles, c’est miracle qu’il reste encore quelque chose de nos jours ! des cendres peut-être…)
Pourquoi ce déferlement de choses désagréables à l’égard de quelqu’un qui ne m’a rien fait. (Pensez à Prévert : « Et pourquoi donc que j'irais pêcher une bête. Qui ne m'a rien fait… »).
Parce que justement, la bête m’a fait quelque chose. Lisant les propos du normalien, de l’agrégé, de l’historien, un sentiment, lent, oppressant, lourd m’a saisi. Terminant la lecture de cet opus, j’ai senti par vagues, me saisir une douleur particulière : j’avais honte. Non pas de honte à l’égard de la France que l’auteur s’est efforcé de présenter comme la folle du logis, animée par des malades mentaux, surdiplômés d’études imbéciles et qui, progressivement, depuis des siècles s’enfonce dans un marais putride. J’ai eu honte de tous ces types, confortablement assis sur leur fauteuil de prof., qui n’ont vécu aucun autre risque que celui de n’avoir pas traqué toutes les fautes d’orthographes dans leurs livres. J’ai eu honte de tous ces types qui font le lit des autres, des pays brillants, de ceux qui ont toujours damé le pion à cette morveuse qu’on nomme la France. J’ai eu honte parce que les gens comme Monsieur Vermeren pullulent et répandent leurs miasmes dans la société. Ne nous étonnons pas que les propos du bon professeur Vermeren conduisent directement aux « nique la France » qu’il connaît bien pour les fréquenter assidûment. Il en adopte même les principes. Songez qu’il désigne une France soumise à l’ordalie (dont il a la bonté de donner une définition : le prof d’histoire se sait entouré de demeurés, il faut leur mâcher la compréhension !). Le frère d’un imam violeur ne s’est-il pas écrié que le corona était la punition de dieu contre des nations impies.
J’ai eu honte parce que ce que je pensais être la marque d’un désordre mental temporaire, la France des années 40, est en fait entretenu, choyé, mis en valeur par une cohorte d’irresponsables à valeur qui ne sera jamais ajoutée.
Le fameux opus est un de ces exemples caricatural de la construction d’une pensée biaisée. Songez que nos dirigeants ne lisent pas la Peste ! Peut-être ont-ils passé trop de temps à lire la « trahison des clercs » de Julien Benda. Au fil de la litanie des horreurs françaises, j’entendais une petite musique qui, en sourdine, chantait « Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal ». Elle était haïssable, en effet, cette histoire d’une France qui n’a jamais été capable de réussir : on ne sait pas très bien comment elle avait pu devenir, mais pas longtemps, une grande nation. On le sait, grâce aux historiens contemporains, grâce à Vermeren : il n’y avait aucune raison, l’histoire des désastres français l’a surabondamment montré. Rendez-vous compte, hormis une petite période de 20 ans entre 1793 et 1813, tout n’est que déconfiture, batailles perdues, inventions gâchées, intellectuels dévoyés, ingénieurs qui ne s’ingénient plus à rien. Au fond, heureusement qu’un historien américain s’est occupé de Louis XI… les Français, lui avaient tellement fait la peau !!!
Donc, garbage in, garbage out….
La France n’est pas grand-chose car on n’y a pas mis grand-chose : sauf quelques normaliens historiens qu’on a formés pour qu’ils expliquent à leurs élèves que « pas de bol, les gars, vous êtes nés dans une nation de minus, qui obstinément sont restés minus depuis la nuit des temps, et qui fera de vous des minus ». On peut penser qu’un des élevés de l’ami Pierre, lèvera le doigt « je l’avais bien dit, la France, faut la niquer ».
Comme notre bon Pierre connait la science de la casuistique : (commencer par des principes généraux, enfourcher les cas particuliers pour fonder une pensée opérante), nous avons eu droit aux considérations générales, puis nous avons été administrés d’une bonne purgation, enfin, on va nous mettre le nez dans un cas nauséabond particulier : l’hôpital.
L’historien du Maghreb, on s’en aperçoit vite, connait si bien l’hôpital qu’on a l’impression qu’il nous fait la description de ce magnifique tableau : « Napoléon et les pestiférés de Jaffa ». En tant qu’historien rien que très normal. Quand on ne connait rien à un sujet, il n’est pas interdit de s’appuyer sur d’autres connaissances, même si en fait de connaissances, il s’agit plutôt de souvenirs lointains. Mais l’animal est prudent : à peu près tout ce qu’il raconte sur l’hôpital est un copié-collé de toutes les infox qu’on peut lire sur tweeter.
Allez! Là je suis injuste! Tout ce paquet d’informations balancées en vrac a dû lui être fourni par l’un des nombreux collectifs de médecins (les généralistes de la Corrèze, les dentistes de l’Aveyron…) qui ont déposé des plaintes en rafale contre « un pouvoir qui ne pouvait pas ne pas savoir et qui a fait montre d’une impréparation cynique pour maintenir les travailleurs au travail et laisser le grand capital interlope et apatride accumuler des bénéfices insensés au détriment de leur santé ».
Je ne formulerai, sur le plan formel qu’une seule critique à l’encontre du bon professeur normalien agrégé : il nous a un peu roulé. Il annonçait un sujet sur « la crise sanitaire qui révèle les fautes de la France » et il a traité tout l’inverse, « les fautes de la France qui révèlent la crise sanitaire ».
Ce n’est pas grave me direz-vous l’essentiel est que le message passe. Quel est l’abruti qui a dit, « ce qu’on ne peut dire, il faut le taire ». Pas le professeur en tout cas.
Pour conclure, il y a de si belles choses dans ce pays, qu’il mérite finalement qu’on lui inflige des professeurs dont l’arrogance est égale à l’irresponsabilité sociale.
Quelqu’un a dit que Dieu, ayant créé le monde, s’aperçut d’une anomalie : il avait créé un miracle de beauté, d’intelligence et d’élégance. Ce n’était pas acceptable. S’il laissait les choses aller, il aurait toute la planète sur le dos. Alors, pour compenser, il inventa les Français.
PS : le professeur qui ne se soucie pas de détails (et c’est normal, il est spécialisé dans le Maghreb où on compte plus sur le charme des événements que sur leurs fastidieux décomptes) ne s’est pas aperçu que le corona-virus tue massivement les vieux.
« Le portrait type de la personne décédée du Covid-19 en France est ainsi dressé dans le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France : l'âge médian des décès se situe à 84 ans (75 % avaient 75 ans et plus), 56 % étant des hommes ».
En vertu de quoi, deux observations : 1) le nombre de décès en 2020 ne sera pas plus élevé que d’habitude. En effet, les maladies respiratoires sont la principale cause de mortalité en France avec 45000 morts sur 600000 au total et sachant que 50% des décédés en France ont plus de 83 ans. 2) cette observation valant assez généralement, il n’est pas étonnant, par exemple, que le nombre des décès dus au corona virus en Vietnam soit infime : la durée moyenne de la vie chez les vietnamiens est de 75 ans.
En d’autres termes, dans certains pays, on ne peut pas mourir du coronavirus tout simplement parce qu’on est mort avant (d’autres choses).
Au fait, on dit qu’on ne sait pas pourquoi il y a si peu de coronavirus dans les pays dits autrefois sous-développés… L’arrogance des pays développés les poussent à dire que c’est parce qu’ils ne savent pas compter. La réalité est peut-être qu’en moyenne, ils meurent tellement de tas de choses horribles qu’ils n’ont pas le temps de devenir assez vieux pour mourir du corona.
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