- Brain drain ou essaimage?
- A quand le cadre gratuit?
- Le Fil rouge anglais de la grosse ficelle
- La destruction des monuments religieux de Tombouctou
Ceci n'est pas vraiment un soliloque. Il s'agit d'une réponse à Jean-Pierre Ganet. Contributeur aux Echos. Habitant au Brésil. Poête et Chef d'Entreprise.
@jean-pierre Ganet
Je ne vous aurais pas classé dans la catégorie « Emigré », mais plutôt dans celle de nos jeunes générations dont je disais qu'elles partent de plus en plus vers le "vaste monde"!
Sur ce point-là, particulier, de la société française, les attitudes ambivalentes se multiplient qui me rappellent, car je suis d'âge à me souvenir de ce passé-là, les cris d'épouvante que poussaient les Anglais dans le cours des années soixante (de l'autre siècle) au sujet du fameux "brain drain" pratiqué par les Américains, majoritairement, et les Australiens, subsidiairement. A cette même époque, les critiques de la société française (et ils étaient aussi nombreux en pourcentage de la population que maintenant) ne manquaient jamais une occasion de dénoncer l'abominable et absurde situation de la France: sa jeunesse timorée ne répondait pas à l'appel du large. A trop lui encombrer la tête de latineries et, plus odieux encore, de grecqueries, on ne laissait plus de place pour les langues vivantes, celles qu'on parle dans le "vaste monde", celles qu'il faut parler pour aller à sa conquête etc. etc.
Donc, tout le monde, c’est un point qu’il faut noter car dans notre beau pays c’est une chose rare, a compris la leçon et je suis particulièrement heureux de constater la virtuosité de mes jeunes concitoyens dans toutes sortes de langues étrangères. Je suis fier de voir que les jeunes (et moins jeunes) Français s’exportent. Que 100 000 Français, au moins, sont installés dans le bassin londonien et y travaillent pour le compte de sociétés françaises et britanniques. Que les mathématiciens français font de bons traders (avec parfois quelques plantages à 5 milliards de Dollars, mais cela prouve que quand on aime on ne compte pas !). Je suis impressionné par le nombre de jeunes Français qui vont en Chine et qui parle le Chinois. Donc tout serait parfait dans le meilleur des mondes ?
Eh bien non ! On entend maintenant ces voix étonnantes qui dénoncent l’horreur d’une France « qui perd ses jeunes talents ». Ils sont obligés d’aller à l’étranger car ils n’ont pas de travail en France. Si nous nous étions montrés plus dynamiques, si le chômage des jeunes n’avait pas frappé aussi aveuglément, en un mot si les gouvernements français avaient eu le respect de la France et de sa jeunesse, les nouvelles générations ne seraient pas obligées comme les Irlandais lors de la crise de la pomme de terre, comme les Allemands des crises frumentaires de 1850 et 1860, de fuir leurs pays pour aller vendre leurs bras (Allemands, Irlandais) ou leurs têtes (Français) à l’étranger, et même chez les Chinois !
Il faut, disent tous ces esprits qui regardent l’avenir dans les rétroviseurs, retenir nos jeunes, afin que, lorsque la reprise pointera son nez, notre armée de jeunes talents puissent venir à son secours et à son service. J’ai lu exactement le même genre de remarque chez les Espagnols et les Italiens. Je crains, pour ces jeunes générations à qui on demande d’attendre, qu’il leur arrive les méconvenues du Lieutenant Italien attendant les Tartares ou du héros de Julien Gracq, engoncé dans la même position !
Or, n’est-il pas évident que, lorsque l’émigration est choisie, lorsqu’elle n’est pas dictée par le besoin pur et simple de survivre, le départ d’hommes intelligents, formés et décidés vers les lointains rivages est un signe de vitalité de la société. N’est-il pas évident que l’abondance de Français à l’étranger, travaillant à l’étranger et y vivant se traduit par une image de leur pays d’origine, positive et riche.
Ecrit le 5 septembre 2012
Avant la rencontre Hollande / Cameron
Ils vont se rencontrer. A la loyale. Si c’est possible. Chacun essaiera de tirer le Tapis à lui. Ou de tirer le Tapis sous les pieds de l’autre. François et David. Faut-il rappeler à François que les David sont frondeurs ? Ce serait laisser François pense qu’il est un Goliath !
Que devons-nous rappeler à François avant cette rencontre ? Que doit-il avoir en tête ? A quoi ne doit-il surtout pas béer ? Voici quelques idées. Quelques recommandations.
Nous ne souhaitons pas que l'Angleterre coule.
Nous demandons simplement à nos compatriotes fascinés par les tapis rouges anglais, les horse-guards « rouge tunique » et les drapeaux rouges sur les plages anglaises, mais, très content au demeurant de ne pas quitter le parapluie "sécu", de cesser de glousser d'admiration.
Ne venons-nous pas de découvrir qu'un Premier Ministre Anglais se fait sergent recruteur comme ceux des légendes militaires anglaises, errant dans les villages, barriques de bière et pichets à volonté, uniformes rutilants et matraques pour convaincre les hésitants afin de compléter les régiments de Monsieur Marlborough ou du Duc de Wellington ?
Il est temps de se souvenir de quelques constantes de la vie politique européenne de l’Angleterre. La nouvelle version de « I want my money back », c’est « laissez venir à moi les entreprises françaises….et les autres ». Il est temps de se rappeler que la meilleure politique de développement communautaire des Anglais a consisté à faire les poches de leurs voisins. Que, pour Albion, la fameuse « Union Européenne » n’est qu’un gâteau dont on peut se servir de larges tranches et un rassemblement de victimes consentantes à tous les abus anglais.
La vision anglaise de l’Europe aura été, depuis le jour où elle y est entrée, une illustration du célèbre « jeu à somme nulle » de la théorie des jeux : « je gagne ce que je prends aux autres ». Foin des images douceâtres et infantiles qui voudraient que l’Union de plusieurs pays donne un résultat supérieur à la pure et simple addition de leurs qualités et de leurs productions. Les rêves sont aux dépens de rêveurs. Rester éveillés permet de profiter des ronfleurs.
L'Angleterre financière a été très puissante et très forte, autrefois.
Elle l’a été à proportion de son Empire, de sa domination économique, de son commerce international et de son industrie. Déclinante dans l’ordre de la production, de l’industrie et de l’agriculture, l'Angleterre a fini par se vouloir déguisée en super-Suisse, en super-Singapour, en quintessence de Monaco, en combinaison pas subtile de supermarché du fric et d'atelier « tailored made » pour transactions obscures. Pour survivre, elle s'est faite dentellière, livrant des produits financiers dont la complexité tenait de la toile d'araignée et de la méduse à la transparence troublée et elle s’est faite blanchisseuse tant il est vrai que l'argent n'ayant pas d'odeur, entre les mains du « beau linge », des « beautifoul people » et des « riches de tous genres », il est toujours beau, blanc, pur et simple. Elle a joué de tous les atours de sa fameuse City, des souvenirs de chapeaux melons et de cols cassés. Elle les a modernisés un peu y ajoutant les larges bretelles des traders et les écrans colorés des ordinateurs.
L'Angleterre, dans sa version financière, s’est mise à ressembler à l'Islande: un système bancaire ayant perdu toute connexion et mesure avec l'économie réelle. Dirigeants confondant la production de monnaie avec la production tout court. Hommes politiques bercés par l’idée d'une économie libérée des gueules noires, des mains boueuses et des cottages délabrés. Ministres et Chanceliers pensant à une société où on ne touche plus à rien qu'à des claviers, on ne voit plus rien que des courbes animées en couleur sur des écrans et où on ne rencontre plus personne sauf des signes sur des mails. Plus rien que la trace des ordres de bourse passés au téléphone et enregistrés...de temps en temps, quand on a le temps et que cela ne révèle rien de trop grave. Lorsqu’il vaut mieux qu’on n’y voit absolument rien, elle a inventé le shadow banking. Lorsqu’il vaut mieux tirer plus vite que son ombre et ne pas réfléchir, elle a confié ses affaires au high speed trading.
La Francophobie latente de notre voisin a ses tabloïds comme véhicules de communication.
Eh oui, fange, vulgarité et pensées glauques. Les Anglais sont misérablement francophobes pendant que les Français, se sentent chatouillés, s’ils en tirent un sourire. Si ce n’était que cela, on ne jugerait pas, on laisserait le peuple anglais, à sa bière, à ses haines sociales et à son racisme de tous les jours. Il y a aussi un certain FT. Qui dit « l’économie » et la « finance » et clame ce qu’il faut tenir bon et vrai dans l’ordre des idées et de la pratique. Qu’on se le tienne pour dit, les idées des anglais ont pour objectifs de fournir des arguments à la pratique. Parmi les opinions que défend le FT, il y a que les idées qui viennent de France et les pratiques sociales ou économiques qui la caractérisent ne valent pas plus qu’un pet de marxiste.
Le FT, comme bon nombre des thuriféraires de la pratique économique et financière anglaise, a tout justifié. Libéralisme exacerbé ou vulgate de la libre entreprise à l’Américaine, tout un corps de doctrine a été mis au service d’une politique de développement qui n’a voulu croire que dans la Banque, la City et la manipulation des milliards dans toutes les devises, de toutes provenances, y compris celles qui n’étaient pas claires du tout. Aujourd’hui, l’Angleterre a commencé à payer les faux-frais de cette politique à courte vue : les banques, ces héros d’un nouveau combat d’un certain monde occidental, championnes du libéralisme sont toutes, ou à peu prés, entre les mains de l’Etat et ne sont pas près d’en sortir. Les bonnes mœurs paraissent avoir été des souhaits non exaucés tant les affaires douteuses, blanchiment, tripatouillage du Libor, paris financiers insensés, se sont multipliées.
Au registre des records, la Banque Anglaise va bientôt être celle qui aura payé le plus d’amende pour non-conformité, pour réglementations internationales bafouées, pour manque de transparence et mauvaise volonté à comprendre d’où viennent les milliards qui affectionnent tant les coffres de la City. Vous avez dit blanchiment ? transferts occultes de milliards de dollars ?
Le pire est que les Français se font complices des dégoulinades théoriciennes anglaises
L’anglomanie n’est pas morte depuis que les Merveilleux l’ont mis à la mode.
La France vire-t-elle socialiste ? Toute une partie de l’électorat de droite « Emigre » intellectuellement, faute de pouvoir le faire « économiquement » et se joint en pensée aux super-riches, ceux à qui les anglais tendent le tapis rouge, suffisamment riches pour pouvoir se déplacer avec capitaux et combines. Nos naïfs restés coincés sur le sol français s’en vont chanter les mérites d’une société et d’un système anglais qu’ils ne connaissent pas.
La France vire-t-elle à droite ? La foule des « libéraux » pensent enfin se retrouver avec des amis, des complices en pensée et une communauté de principes qui remonte au Siècle des Lumières. Alors, on voit la France chanter les couplets des antiennes libérales anglaises les plus sommaires, celles qui, avec le fair play et le sens de l’humour, sont destinées par les britanniques à l’exportation dans les autres pays, chez leurs amis tout particulièrement.
Il ne serait pas encore venu le temps où les Français seront contents d’eux-mêmes comme les Anglais le sont. Conséquences de trop de défaites militaires ? Conséquences d’une vie politique fondée sur le déni de légitimité réservé au pouvoir en place ? Conséquences d’un manque permanent de considération pour celui qui crée, qui innove, qui s’enrichit ? Conséquences de la morale du statut (le fonctionnaire) prévalant sur celle de l’action (l’entrepreneur).
Il faut ardemment espérer qu’enfin un Président Français fasse cesser la naïve admiration que nos concitoyens portent à l’Angleterre.
Il est essentiel qu’il en soit fini de cette admiration abêtissante qui pousse les Français à baver devant les merveilleuses fabriques (Oxbrigde, Eton) où se domestiquent les futures élites, comme on produit dans les haras, les chevaux de course. Il faut qu’enfin cessent ces rêves « potteriens » qui polluent l’imaginaire des Français d'une surabondance de jeunes gens en uniformes amusants avec petites casquettes rondes et chaussettes blanches, milliers de petit lord Fauntleroy et de merveilleux barreurs de canoë qui se promènent en toges noires leurs diplômes à la main pour conquérir le monde (Ils parlent anglais, figurez-vous !). Il faut cesser de reprendre avec un air émerveillé, tous ces poncifs stupides qui ridiculisent la société française, parmi lesquels le pire n’est pas :« Les bons joueurs de Rugby ont autant de chances dans la vie (sous-entendu pour être recrutés par une grande banque de la City) que tous leurs condisciples bardés de diplômes ». Ces mêmes représentants de la haute société française, chez eux, dans leurs entreprises, ne parieront jamais sur le rugby mais sur les grandes écoles, leurs peaux d’âne et leurs réseaux.
Rencontrer David Cameron ? Si c’est pour parler Tapis, que le Président Français, ouvre les yeux et se persuade que le « Fil rouge », symbole de la Flotte de Sa Majesté et de l’uniforme des Soldats de la Garde a disparu. L’Angleterre est devenue officiellement une carpette… rouge.
11 juillet 2012
Emigration….
Beau retour à ce qui était banal jusqu'à ce qu'on invente les "nations" et qu'on aboutisse à la fameuse "Europe des nations".
Avant que le mot Nation ait ravagé la pensée politique et l’organisation de l’espace européen, le talent européen existait et nombre de militaires, talentueux, de savants, d'artistes se déplaçaient d'un pays à l'autre, d'une suzeraineté à l'autre, allant au plus offrant, quitte à s'enrhumer dans les brumes prussiennes, suédoises ou russes. L'idée qu'on puisse mettre son épée au service de tel ou tel royaume, valait comme celle de le faire pour sa plume, sa philosophie, ses drogues et ses calculs astrologiques.
Dumouriez, pensait Céline, sera finalement le premier "traître" à la patrie. S’était-il trompé de siècle, continuant à penser vivace et légitime le petit business de la vente de compétences sur le grand marché de l'Europe des Lumières? Il ne s'était pas rendu compte que le siècle avait changé, que les lumières s'étaient éteintes et que le soldat gratuit avait été inventé (cf Céline; la plus belle invention de la Révolution, le Soldat gratuit) et mis au service du combat pour les idées politiques, pour la nation et pour la race. Dorénavant, le Prince ou le Général qui avaient auparavant la bonne habitude de mettre leurs épées aux enchères devenaient des "Vendus".
Le Prince de Ligne était passé de mode. Sans emploi, il serait devenu un demi-solde. Ou bien, ayant compris qu’il fallait savoir défendre des idées plutôt que des Royaumes, des cliques plutôt que des lignées, il aurait pris sa carte de membre d’un parti, n’importe lequel, pourvu que ça marche. Et il aurait fait du fric d’une autre façon. Sans élégance. Mêlé avec les petits concussionnaires et les détrousseurs à dix balles.
Faut-il nationaliser les talents, les cantonner dans notre espace « national » et les réserver à la défense et à l’illustration de la patrie « économique, technologique, scientifique » ? Faut-il suivre ces protestations qui montent, contre l’exode des jeunes, contre les « brain drain » qui font partir en Chine, au Brésil ou en Inde « nos meilleurs diplômés », les purs produits de « nos » écoles , celles que le « monde nous envie » ? Faut-il accepter sans rechigner que ceux pour qui ont été avancées des sommes considérables en vue de les former et de les pousser vers les niveaux d’excellence les plus élevés. Sont-ils ingrats ces fils qui ne reconnaissent rien de ce qui a été fait pour eux et s’en vont de par le vaste monde encaisser les dividendes d’un capital qui leur a été si imprudemment confié?
Ou bien peut-on imaginer que les talents pourraient aller s'offrir dans l'espace européen mais aussi dans le "vaste monde" sans crainte d'être taxé de trahison. Aller au plus offrant et fournir du génie mathématique à quelques banques anglo-saxonnes, du talent aéronautique à quelques chinois, du savoir nucléaire à n’importe qui dans le monde émergents comme dans le monde encore immergé et du « savoir gérer les biens collectifs »?
On voit, ici ou là, revenir cet argument que l'exportation de « nos jeunes talents » est un poison pour l'économie « qui en aurait bien besoin ». On l’entend en Espagne : le chômage y bat son plein, la jeunesse est « jobless » ; commence l’exode de jeunes cerveaux bien faits vers les pays d’Europe du Nord en fort déficit démographique en grand besoin d’une main d’œuvre bien formée et compétente. On entend les hurlements de la presse qui dénonce une atteinte aux chances de l’Espagne du futur, celle qui, justement à cause du même déficit démographique doit regarder la jeunesse « bien formée et compétente » comme la prunelle de ses yeux. On entend ici ou là les mêmes protestations en France. En général, provenant des rangs de Gauche. Nos jeunes qui partent en Angleterre, faire les traders, nos jeunes qui partent aux Etats-Unis pour faire des logiciels…ne sont-ils pas une perte définitive pour la nation.
A quand le crime de trahison économique?
Pourtant, on n’a pas encore inventé le cadre gratuit qui va se faire tuer comme les sans-culottes de Dumouriez, pour du beurre.
La destruction des monuments religieux de Tombouctou est un signal fort parmi les signaux forts de la folie des peuples.
Le 5 juillet 2012
Les malheurs du monde ont fini par donner un fruit comestible : Le journal du même nom ne se précipite plus pour chanter à la face de ses lecteurs que les opprimés, sel de la terre et genre humain « qui sera demain », finissent toujours par chasser les oppresseurs pour créer un monde nouveau (et beau, et bon et bien).
On hésite maintenant à applaudir, tout de suite, sur le champ, avec un grand sourire niais, aux libérations, aux libérateurs et à tous les saints de toutes les révoltes populaires. Les journaux sont devenus comptables. Ils attendent de voir ce que rapporte un grand mouvement populaire avant de l’imputer sur la ligne « revenus et produits » de cette antique et noble institution sociale qu’on nomme « Révolution ». Donc, les libérateurs Touaregs n’ont été que chichement chantés! Au bout du compte, les touaregs, conquérants de leur espace de liberté, ces quelques arpents de désert en cours de sur-désertification, se sont finalement comportés comme une bande de pillards profitant comme d’une aubaine du déferlement d’armes et des mercenaires sans solde venu de l’ex-Lybie Khadafiste.
Il est beaucoup plus frappant de les voir expulsés de leur « conquête », cette indépendance à laquelle les peuples rustiques s’obstinent à rêver. Impuissant face à l’arrivée des autres mercenaires, à qui ils ont d’ailleurs revenu une partie de leurs armes, ils se sont fait dire le grand mot des révoltes récentes : « dégage ! » par les soldats de la révolution religieuse musulmane.
Il est surtout frappant de voir la rémanence au travers des siècles, de l’extrémisme et de ses méthodes. Les Islamistes fondamentalistes salafistes etc etc…. sont les tenants de la « vraie foi », « des vraies paroles », de la « bonne lecture de la vraie foi et des bonnes paroles », pour tous les temps passés, présents et à venir. Ce qui n’est pas la vraie « foi etc.. » ne peut être ni exposé, ni érigé, ni a fortiori, professé et doit, par la vertu des conséquences logiques et de Dieu le tout-puissant, être, détruit, démoli, massacré. « Les ennemis de la vérité religieuse sont les ennemis de dieu. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens ». Claquent depuis la nuit des temps, ces hurlements, appels à la destruction des hommes et des idées.
Faut-il reprocher aux Musulmans, ce que des chrétiens ont été capables de faire, ce que des Révolutionnaires, élevés dans l’esprit de Rousseau et de Voltaire on pu faire avec la conscience et la conviction de bien faire ? Faut-il faire revenir à nos mémoires que les destructions d’églises, de monuments religieux ont été un jeu récurrent dans l’histoire européenne et que des bandes de « croyants » ont ravagé l’Europe méridionale et centrale, appelant le règne de dieu sur terre et détruisant monuments et lieux saints, symboles d’un pur égarement. Ne sont-elles pas merveilleusement romantiques ces ruines d’églises conventuelles et ces squelettes de cathédrales qui parsèment le doux pays d’Angleterre, traversé il fut un temps par une autre de ces fureurs de croyants ?
La violence pure des purs croyants est à craindre absolument. Il n’y a pas ici de leçons de l’histoire. Les cataclysmes humains des siècles passés n’ont jamais rien appris aux générations qui suivaient, même dans de courts laps de temps. La Chine en fut victime à deux reprises en moins d’un demi-siècle, soldé par des millions de morts.
Il est, dans ces moments paroxystiques, des signes sans aucune ambiguïté. Les destructions de mosquées, de tombes et de bibliothèques à Tombouctou sont de ces signes, comme l’ont été la destruction des statues de bouddha en Afghanistan, comme toutes les tentatives de destruction d’édifices religieux banals ou exceptionnels. La sinistre formule « quand on parle de culture, je sors mon revolver » n’est pas simplement une boutade minable d’un Nazi cinglé : c’est l’oriflamme intellectuel de tous les mouvements extrémistes. La culture, c’est la production de l’homme et l’assurance de sa survie à l’encontre de toutes les lois darwiniennes. Tuer la culture, c’est prétendre qu’il n’est de production de l’homme que d’une seule façon, une seule technique, une seule méthode. Comme on produit les animaux domestiques.
Il ne faut pas se rassurer en pensant que ces mouvements sont le fait de paysans ignares et endoctrinés ou de citadins en marge, désocialisés par les acculturations successives du chômage et de la violence sociale. Il ne faut pas considérer, au nom de cette diversité que la culture recouvre, qu’il n’y a là qu’une pensée comme les autres qui ne trouve, dans l’instant, que cette façon brutale de s’exprimer mais qui s’assagira et redeviendra convenable. Les millions de morts du Cambodge sont-ils devenus convenables avec le temps ? Les bibliothèques qui partent en fumée ne sont-ils pas des siècles jetés dans les ordures ? Le regard halluciné du croyant massacreur vaut bien le regard bleu acier des belles brutes blondes. Faut-il lui laisser le bénéfice du doute ? Attendre que les chambres à gaz aient refroidi pour commencer une discussion plus sereine ?
On dira que la bêtise humaine est une ressource absolument inépuisable. Les dangers qu’elle comporte sont à sa mesure, incommensurables.
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