Le mot « photo-reportage » trouve dans le travail de cette jeune photographe une illustration pleine et entière.
Un reportage sur le monde qui nous est familier. Un monde qu’on connait, même si on ne veut pas le voir. On ne veut pas le voir parce que c’est fatiguant à la longue tous ces gens qui ont des malheurs. Pire, ce sont toujours les mêmes qui les accumulent. « Les emmerdements volent en escadrille a dit un Président de la République Française ». Le photo-reportage de Gwennaëlle Wit est un combat contre les yeux qui se ferment, les consciences qui s’endorment et les masses de silence qui engloutissent des milliers de gens, qui ne sont pas grand-chose mais qui se battent pour quelque chose.
Ses photos « parlent d’elles-mêmes. Self explanatory. Cela va sans dire ». Mais ce n’est pas vrai : il faut qu’elle trouve le moyen de dire, parce qu’une photo, ne dit pas qu’un cancer progresse sauf en phase terminale, avec pleins de drains et de poches de liquides pendues à de sinistres porte-manteaux. Une photo d’une personne atteinte d’un cancer du poumon ne montre pas les tâches sur les poumons. Une photo ne montre pas non plus l’inconfort que subit une personne, sauf de façon détournée.
La photographe, ici, nous dit que photo n’est pas nécessairement portrait, même défiguré, paysage, même atrocement pollué, ou maison, même partiellement effondrée, elle peut être prise de documents, notes ou ordonnances. Papiers administratifs, documents qu’on n’a pas envie de lire, comme on le fait d’un papier, article ou livre. On les survole, comme on peut le faire d’une photo. Ils viennent, par leur en-tête, leurs couleurs, officielles ou sigles d’institutions respectables, indiquer un état « de la question ». Ils viennent témoigner qu’il y a à voir dans des situations que chacun préfère maintenir hors la vue.
Photos sensibles de situations odieuses. Violences sournoises faites à des vies qui ne cherchent qu’à vivre simplement des choses simples : bien élever ses enfants, se protéger contre les désordres et les maux de la vie. Photos de maisons rongées, papiers peints qui s’effilochent, carreaux de faïence qui prennent l’aspect de salpêtres spongieux.
Pas d’artifices dans les photos réunies. Coexistence forcée entre lumière du soleil, adoucie ou enrichie par les rideaux et les transparences de voilages, surmontant les tâches de moisissures et les carreaux disjoints. Pas d’acteurs, des habitants. Ils ne posent pas. Ils sont là parce que ce sont leurs appartements ou leurs maisons.
« Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » ? Le reportage adapte le dicton : « il n’y a pire aveugle… » et il s’assignerait la tâche ingrate de mettre sous le nez des regardeurs ce qu’ils devraient avoir vu, pour qu’ils ne puissent plus, une fois le reportage vu, s’en départir.
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