Drôle de nom pour une espagnole. Peut-être en harmonie avec son goût pour la révolte ou sa passion pour la Movida. C’est marqué sur les cartouches qui accompagnent cette belle exposition dans la galerie VU ?

Cela n’a pas beaucoup d’importance. On aurait pu tout aussi bien la nommer sœur artiste numéro 1. Cela n’aurait rien changé à ses œuvres. C’est d’elles qu’il faut parler en vérité.

Œuvres impressionnantes ancrées dans la violence des poses et celles des couleurs. Entre des images qui paraissent venir tout droit de l’Espagne surréaliste, de l’idée ancienne de l’art total où des objets en tous genres se rencontrent sur une table de dissection ; fruit d’un clin d’œil technique quand la photo a été passée à la peinture ou la peinture a été prise en photo.

Il y a de l’effet publicitaire dans ces œuvres anticonformistes, de la violence calculée et efficace, c’est-à-dire la moins dangereuse possible : environnée de citrons voilà une figure digne d’une belle publicité pour jus de fruit. Elle n’est pas dangereuse cette photo « mes voisins » qui joue une symphonie de couleurs vives, acides, cruelles de jaunes criards, de verts incongrus et de personnages statufiés.

C’est une belle œuvre où la provocation ne parvient pas à faire oublier un sens radical de l’assortiment des couleurs et une mise en page impeccable.

L’exposition dure tout le mois de février.

Aller voir absolument.

Hotel Paul Delaroche, 58 rue Saint Lazare 75009.