Photographe de guerre en Ukraine, Guillaume Herbaut est de la veine des Stanley Green, Mac-Cullin, Capa. 

Comme dans le travail des uns et des autres, ce ne sont pas tant les images "déreliction morose" qui frappent que les doses incroyables d'humanité et d'inhumanité à leur plus extrême expression. Et quand on dit humanité ou inhumanité, il ne faut pas oublier ce qui appartient à l'horreur pure ou ce qui appartient au ricanement. Ce qui ne peut pas ne pas nous faire pleurer de honte et ce qui nous pousse à un éclat de rire irrépressible.

Les photos que j'ai choisies, illustrent bien, ces ruptures sans effet esthétique, ou, quand on croit en percevoir quelques uns, on les voit toujours au service du cocasse ou du grotesque.

Pour exemple, ces photos magnifiquement posées, qui n'ont (à priori) rien de guerrières. L'une fait penser à un défilé de mode, calot rouge crânement posé sur un top model juché sur une table de travail dans une salle d'Etat-major Russe. Une autre qu'un défilé de mode ne refuserait pas: une charmante jeune femme, compagne d'un seigneur de la guerre Ukrainien, qui se présente très sérieusement, encadrée non moins sérieusement par ses gardes du corps. L'un d'eux, porte un fusil de guerre dans une main, une rose dans l'autre. 

Est-elle ironique la photo de ce soldat qui sourit malicieusement dans un décor de Disney? Est-elle humoristique, caricaturant la photo célèbre de Don Mccullin qui, au temps de la guerre du Vietnam capté un GI effondré.