Cela aurait pu être un soliloque. Ou à un petit opuscule sur « (pour) quoi photographier. Il faut savoir prendre de la distance avec soi-même. Je me suis proposé ici de commenter les belles photos que je pensais avoir prises. Je les ai prises, c’est certain, pour autant sont-elles belle ? C’est moins certain. Elles sont souvent l’illustration de l’habitude de penser tout autant que de l’habitude de regarder. Photos prises parce qu’on sait qu’elles seront belles. Parce qu’on ne leur demande pas plus que ce qu’elles ont à offrir. Un souvenir, la suspension d’un moment agréable comme les bulles du champagne charment par leur preste montée vers la surface. Suivre ce lien pour voir les photos et lire les quelques commentaires qui en ont été faits.
Voici des photos qui nous renvoient à la vérité de l’acte de photographier, à son intimité aussi. J’ai aimé les prendre. Je l’ai aimé sûrement parce que j’étais, en Italie, là où j’aime être depuis de très longues années. Mais voici qu’à la différence des photos de Bologne ou des architectures de théâtre de quelques villes des Marches, j’ai éprouvé le besoin de prendre des paysages, des pans de mur, des baies et des criques, voire même, le pire sûrement des montagnes dans des lointains bleutés et parfois un peu brumeux.
Photo-souvenirs, photos pour maintenir une flamme. Photos qui comme des braises refroidis sous la cendre, attendent qu’on souffle un peu pour reprendre vie et dispenser lumière, chaleur, gaieté ? Ou photos-notations, photos-stylos, les mots ne suffisent pas toujours. En tout cas, pour aller un peu plus vite, des images prises à l’arrachée. Vite, une photo, il faut garder ça, c’est si près de, je suis sûr que je pourrais en faire quelque chose… comme on ramasse des fleurs sur les bords du sentier, on herboriserait des images. Autrefois, elles terminaient comme telle graminée, telle feuille ou comme les pétales d’une fleur, entre des pages, les plus solides possibles, les moins susceptibles d’attirer ou de retenir l’humidité. Les albums de photos étaient pareils aux gros herbiers.
Quand on herborise on ramasse un peu de tout. On ramasse des plantes parce qu’elles frappent sur l’instant, parce qu’on ne se souvient plus qu’on les a collectées en triple ou quadruple exemplaire. Si on les a ramassées si souvent c’est qu’elles plaisaient ! C’est évident. On les jettera nécessairement. Passent les doublons, au-delà, c’est du domaine du bégaiement ! Même chose pour les photos, avec, en pire le fait que les images qu’on prend ainsi, sans trop y réfléchir, ont déjà été prises, cadrées, encadrées, posées et exposées. Ce sont les photos qui chatouillent la rétine, celles auxquelles on prend un plaisir sans cesse renouvelée. Elles sont plaisantes comme le filet d’eau froide qui rafraîchit le visage en pleine canicule ou comme ces tâches de coquelicot qui tranchent sur la blondeur d’un champ de blé ou au beau milieu des foins.
On photographie alors, instinctivement, pour retrouver ce qui satisfait, ce qui caresse et repose. Cessons un instant de théoriser. Des exemples ! Que diable des exemples ! Regardez-donc, ces photos de mer. Je n’en suis pas mécontent. J’ai vu pire. Ces nuances de bleu qui se superposent en couches sont des Rothko au sucre et à la crème fraîche ! Elles sont imprégnées de calme ce qui n’appartient qu’aux grandes étendues d’eau paisible, aux champs immenses et monocolores, aux vastes étendues de neige ou de blé. Toutes ont en commun la ligne horizontale, une ou deux qui sont nécessairement parallèles. Toutes ont en commun, une plénitude, l’apaisement voire l’abandon des passions, le silence. Combien de photos prises devant la mer tranquille et la longue ligne qui la sépare du ciel ? Des milliards sûrement ! Combien de photos qui n’hésitent pas à ajouter à ces espaces complémentaires, l’épaisseur moutonneuse d’un banc de nuages ou le trait austère et blanc d’une plage courant tout au long de la partie basse de la photo.
Ces photos-là ne peuvent pas être ratées. Le bouton de l’appareil s’enfonce de lui-même. Il sait que ces bandes horizontales sont préférables à toute autre. Il a l’expérience : comptez donc en comparaison les photos qui reposent sur des bandes verticales. Vous en trouverez peu. Beaucoup moins face aux milliards des lignes horizontales. Se tenir droit ne repose pas. Un trait vertical divise. On ne peut plus parler des couches, mais de tranches. La verticalité renvoie donc au couteau, à la hache et au tranchoir.
Venons-en à d’autres exemples : beaucoup de photographes se sentent seuls en face des immensités. Peu nombreux sont ceux qui ont des héroïsmes de peintres romantiques allemands et vont chercher tout en haut des sommets l’air pu et la hauteur des sentiments. Quelqu’un (de méchant) a dit que ce n’est pas parce qu’on pense à deux mille mètres qu’on pense mieux que les autres…(c’était à destination du célèbre Saint Ex !!!). Fort heureusement, escalader les pentes de l’Annapurna n’est pas encore à la portée de toutes les bourses, sinon, les réseaux seraient saturés de « chaines de montagne par un beau coucher de soleil estival, automnal, hivernal).
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