BOA, 11 rue d'artois, 75008
Il y a cet oiseau, à peine visible, posé sur des branches si fines qu’elles paraissent prêtes à se briser sous le poids de cet oiseau, minuscule, à peine visible tant il est petit. Il y a cet oiseau et tout serait dit ? que dirait cet oiseau, qu’a-t-il à dire qui invite à l’écouter ? peut-être ne s’agit-il que d’évoquer la fragilité ? l’oiseau, à peine visible, nous dit, quand on a réussi à le voir, qu’il est là pour évoquer la fragilité. Sa fragilité. Celle de l’arbre sur lequel il est perché. Un saule ? Un arbre qui a perdu ses feuilles et à qui il ne reste que de fines ramures courbées, attirées vers le sol, vers l’eau peut-être.
Le temps est aboli dans cette photo, la fragilité ne va pas bien avec le temps. L’oiseau parait, si on parvient à voir ce détail, tout renfermé sur lui-même. Il parait qu’il ne bougera pas. Trop fragile pour risquer une plume dans un vol dangereux. Il a interrompu l’écoulement du temps. Byunghun Min a capté un moment pur de fragilité atemporelle. Un oiseau qu’on peine à discerner et qu’on n’a de chances d’apercevoir que parce que justement, rien ne peut bouger. Tout, l’arbre, ses branches, l’oiseau est trop fragile pour cela.
Cet autre oiseau, en plein vol, seul, dans le lointain, la brume voile des arbres, des rochers, des montagnes, tout parait disparaître, sauf lui qui vole comme on pourrait nager dans une brume qui s’accroche et recouvre et fait disparaître le monde dans lequel vole l’oiseau. Mais, dans une autre photo, au contraire, tous ensemble rassemblés, les oiseaux font disparaitre le monde tant ils sont nombreux et saturent l’air de leur présence. Sont-ils présents ? Le photographe n’a-t-il capté que ce qui reste après que tous ces oiseaux par leurs vols, leurs présences frénétiques ont fait disparaître. On ne voit plus rien que le mouvement. On ne voit pas d’oiseaux si ce n’est leur vol. Rien de matériel, rien de physique, on voit la frénésie du vol de milliers d’oiseaux. On voit la vigueur du mouvement et rien d’autre. Tant d’oiseaux devant le photographe. Tant d’oiseaux qui volent devant et autour du photographe. Comme s’ils étaient attirés. Il faut penser à Jacques Prévert. « des oiseaux par milliers volent vers les feux (du phare)… »
Et enfin, une dernière photo dont on ne sait si elle représente des oiseaux posés sur une eau si grise qu’elle ne peut être distinguée d’une brume, d’un air saturé de pluie. Posés sur un sol indiscernable ou en vol d’un mouvement lent, ils sont les uns blancs et les autres noirs, et piquent l’atmosphère que le photographe a saisie, comme autant de petites pierres qui auraient été jetées. Cailloux blancs qui marquent le chemin. Cailloux noirs qui diraient la fin du cheminement.
Allons, disons-le crument : Byunghun MIN, ne fait pas de cadeaux. Pas de titres pour nous aider. Les photos ne sont pas dévoilées au moyen de mots courts et bien choisis. Elles sont là, posées, accrochées sur un mur, sans titre, sans nom, sans commentaire. C’est au regardeur de se les approprier, de les faire siennes et de laisser jouer une musique dont les notes ont été posées par le photographe, dans le désordre.
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