- FIAC 2017, un bon cru
- Art Elysées Paris 2017
- Hoon Moreau, en toute élégance
- Daniel Aron, chez Photo 12
La FIAC 2017. Belle édition, réellement, pas de gros trucs vulgaires comme on aimait à en mettre partout, sauf parait-il une prostate géante ( ?) je ne sais où, ni par je ne sais quel imbécile soutenu très certainement par la gôche caviar. (On doit tout montrer, même l’ex Président Hollande en petite tenue - ce qui renvoie les Walking deads dans leurs buts !)
Non ! Décidément, c’est une belle édition. Des propositions nouvelles, des images regardables et parfois un éclair (de génie ?). Que peut-on regretter ? Comment faire montre du célèbre esprit français, ronchon et de mauvaise humeur ?
Pour moi, le vrai grand regret, c’est la quasi absence de l’art contemporain français. Je ne parle pas de l’art du siècle dernier. Il n’est pas mal représenté par Dubuffet. Il y a bien quelques Soulages et ici ou là de vieux de Staël et même des Poliakoff défraîchis. Du côté des « jeunes », deux ou trois tableaux de Des Grandchamps méritent leur accrochage. Je n’ose pas parler des Estève et des Le Corbusier. Bien sûr, dans la liste qui suit, vous en trouverez, mais ils sont bien minoritaires.
Les galeries françaises ne sont pas à l’honneur. Elles paraissent reléguées dans des encoignures ou des voies de traverses. Les prix sont élevés à la Fiac, de plus en plus : le « business model » des galeries tricolores n’est peut-être pas assez solide. Il y a bien Perrotin et son travail de recherche-développement de l’art. Templon est bien effacé. Les autres, se sont installées dans l’antiquité. Car, réveillons-nous, ce qui a été peint pendant le « siècle précédent », « il y a un siècle », l’a été au XXème siècle, cet ancien siècle moderne qui nous annonçait un an 2000 heureux et largement mécanisé, un âge de loisir et de rêverie sur base de revenu universel et de paresse généralisée. Le siècle précédent couvre des productions autrefois contemporaines, aujourd’hui modernes et qui virent anciennes à une vitesse accélérée.
Alors, exposer Arman, Buffet et les autres fait penser aux antiquaires des années 1950 qui misaient massivement sur les meubles Régence. A l’époque les jeunes faisaient les audacieux en proposant du biedermeier. Il ne reste qu’à espérer… Après tout, la célébrissime galerie Werner n’hésite pas à exposer encore et encore des artistes qui, s’ils ne sont pas totalement du siècle dernier, en viennent directement que ce soient Schwitters, Lüpertz, Penk et Bazelitz…
Espérons que le sursaut de la France va irriguer au fond, jusque dans la création artistique.
Quoi donc à voir ?
(chaque numéro: renvoie à l'ordre des photos ci-dessus)
1-Photos : David maljkovic
2-Gouache, crayon, cire : Jannis Varelas (galerie Krinsinger)
3-Peinture : Martha Junkwirth (idem)
4-Photo, peinture : Thomas Hirschhorn
5-Gouache : Amy Sillman (capitain Petzel)
6-Acrylic, craie, etc : Secundino Hernandez
7-Huile sur toile : Daniel Richter (regen project)
8-Photos Mika Ninagawa (Tomio koyama gallery)
9-Photos Peter Downsbrough (galerie Thomas Zander)
10-Un Français : huile Jean-Michel Alberola (templon)
11-Un autre (ouf !) : peinture : Vincent Gicquel (galerie Thomas Bernard)
12-Pauline Curnier : encre et acrylique sur papier
13-Collage et technique mixte : Orlan (Espavisor)
14-Jet d’encre sur toile : Michael Williams
En l’espace d’une semaine, les foires, expositions et grands déballages d’œuvres d’art se sont succédé.
On a commenté la FIAC, commentons son pendant pour bourses modestes (relativement) Art Elysées Paris. On commencera par un coup de fureur : le site indiquait que le dernier jour l’exposition s’achevait à 18 :00. Je suis arrivé à 16 :45, on ne pouvait plus entrer madame la caissière avait rangé son fourbi et la « direction a donné instruction de ne plus accepter de visites, en conséquence ». Du pur foutage de gueule et l’expression est modérée. Avis aux exposants : il arrive qu’un collectionneur suive un coup de tête et c’était ce jour-là, à cette heure-là qu’il pensait faire affaire. Refoulé par des décisions administratives, le collectionneur fera fatalement la gueule et ne pensera même plus à son intention première. Tant pis pour tout le monde.
J’ai repéré des artistes qui m’ont beaucoup plus, les photos ci-dessus les illustres.
- Maylis Seydoux Dumas : photo 1à 5. S’il y a tant de photos c’est inévitablement parce qu’il y a quelque chose de séduisant dans ce travail. un peu d’esprit « Des Grandchamps » ? En tout, c’est visible dans les œuvres que j’ai (mal) photographiées. Peu importe. Peinture intéressante.
- Soly Cessé : photos 6 et 7. Un conteur aux lisières des peintres cobra, de l’art brut et de l’hourloupe.
- Albert Pepermans : photos 8, 9, 10 , 11. Peinture nordique. Très intéressante.
- Claude Goutin : photos 12 et 13 : sculpture puissante terre cuite ou bronze
Photographier avec bonheur ou le bonheur de photographier?
Daniel Aron est à Tanger pour le plaisir de vivre une ville qu’il aime pour ses couleurs et ses croisements de cultures. Comme il est photographe, il aime raconter par ses photos les charmes et les douceurs d’une ville « unique ».
Il est venu exposer à Paris à la Galerie photo 12 installée au 14… rue des jardins Saint Paul.
Comment chroniquer une explosion de gaieté et de bonheur. Il faudrait commencer par le fameux « que du bonheur » que je déteste ? Ou, décrire des œuvres en les rapprochant qui des peintres orientalistes, qui des fulgurances chromatiques des post-impressionnistes ? Rien de tout cela. C’est une photo classique qui est proposée, avec une double qualité, un sens du cadrage impeccable et un goût pour les assemblages de couleurs les plus impossibles, et malgré cela tous réussis.
Pourquoi dire qu’il y a photographie du bonheur ? La réponse est évidente, Daniel Aron n’a pas laissé traîner son appareil dans les franges les plus misérables de Tanger. Il ne s’est pas repu de cette manne photographique qu’est la misère et qui fait vivre quelques photographes « de terrain ». Il a voulu saisir des instants qui sont ou magiques ou tranquilles ou rayonnants.
Des instants dont l’homme est l’artisan et l’habitant, des « intérieurs » comme on dit qui expliquent à qui veut bien l’écouter qu’il n’est pas nécessaire de vivre riche pour vivre dans l’équilibre, le charme et la douceur.
Comparer c’est souvent réduire. Ça commence toujours par « ça me fait penser à », « c’est comme … » etc…qui tombent la plupart du temps à côté de la plaque. Le goût pour la couleur, celle qui diffuse au travers de voiles légères et un peu transparentes qu’on trouve dans « drapeau », « le vent », « rosa », « crépuscule » m’a renvoyé vers le travail de Bernard Faucon sans que pour autant sourde aucune inquiétude. Ce sont des messages colorés qui font émerger des idées de vie, d’équilibre et de quiétude justement.
Goût pour les couleurs mais aussi affirmation ferme que la forme importe et qu’une œuvre ne naît pas vraiment, surtout les photos, d’un moment critique. Reconnaître la forme, la mettre en œuvre et lui donner toute sa dimension, c’est aussi concentrer tout le temps de la réflexion, de la préparation et de l’attente qui précède l’œuvre. « Djellabas » est un travail sur l’objet et son inscription dans l’espace, comme sont le « sèche-linge », « la tôle » et « petit déjeuner ».
Et puis, il y a les intérieurs, « Puzzle », « Hermès » à Tanger…et d’autres, où le goût pour les mélanges renvoie non plus à la peinture… mais aux odeurs, composites, subtiles ou lourdes.
Pour le fun, je veux dire un mot de « Pieds Nus » : des babouches déposées sur le pas d’une porte. On est là à des années-lumière des godasses de Van Gogh ou des pataugas de Stanley Greene pour ne reprendre que ces deux artistes : « les pieds nus » offrent une direction à suivre, quand les autres donnaient à voir la fin de l’espoir.
Hoon Moreau est exposée dans la galerie Sandy Toupenet au 30, rue de Lille, 75007, jusqu'au 4 novembre. Vite, le temps passe à une vitesse incroyable. Vite! Parce que le travail d'Hoon est à la fois très beau et très séduisant.
Je l'avais commenté il y a quatre mois à peine, ici même dans une chronique que vous retrouverez en suivant ce lien.
Se sont ajoutées quelques nouveautés, des lampes lianes, des lampes en forme de bronzes serpentesques et accidentés. Des cabinets et des bureaux associant, le bois, l'or et le bronze et ses ineffables tables d'appoint en forme de larmes ou de champignons selon l'humeur de leur propriétaire.
Un travail merveilleusement équilibré où les ruptures sont des sculptures. Bois brunis ou éclaircis, ors et bronzes qui viennent ponctuer les formes et leur apporter légèreté et lumière.
Et encore et toujours, cette table basse, miracle d'équilibre et de légèreté...
Belle exposition,
Très élégante.
Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,
Babelio, Amazon, Fnac, books.google, BOD librairie et l'éditeur: Arnaud Franel Editions
Panthéon au Carré est disponible aux éditions de la Route de la Soie.
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