Louis-Paul Ordonneau a cherché ce qui pouvait être vu à condition d’avoir envie de voir.
Ce ne sont pas des texturologies, ni des souvenirs d’eau, de nuages et de nymphéas. Il ne s’agit pas d’évoquer le dessous des choses, les sédimentations qui façonnent les sols.

Il suffit de vouloir voir et surtout d’aimer rechercher ce qui est à voir. Ce qu’on ne voit pas c’est ce qui ne nous intéresse pas. On passe à côté. On passe sans y penser. On passe sans voir et parfois même on piétine ce qui gêne notre cheminement jusqu’à le faire disparaître.

Pourtant, rien d’essentiel n’est invisible.

Le rien et le brisé ne sont pas nécessairement sinistres et sombres, ni invisibles. L’artiste en fait une belle démonstration par couleurs et par stridences interposées.

Et Louis-Paul Ordonneau de commenter :

« Se demander pourquoi on garde imprimé dans sa mémoire des souvenirs de prairies, de rivières, d’algues, de profondeurs. Peindre, pour moi, c’est plus que jamais descendre en soi parce que la surface du lac est pleine de feuilles mortes. Alors il faut plonger profond. Là, l’imagination n’est plus condamnée par des tourments ridicules, même si c’est au risque de rencontrer une neutralité qui fait aussi penser à du néant ».