Soliloques sur l'Art, juillet 2024

Vera Molnar, Parler à l’œil

Hey! Ceramiques, à la Halle Saint pierre

L’ESPRIT SINGULIER collection Treger Saint Silvestre

Street Art Brut

Hey! Ceramiques, à la Halle Saint pierre

Auteurs

 

Dans l'ordre de succession des images, ce sont

 

Kim Simonsson, image de tête

Chris Anteman 2 images

Christina Bowell 3 images

Gérard Eli

Handriedan 2 images

Joseph Kurajhec

Kirten Stingle

Mélanie Bourjet 

Muriel Persil

Saraï Defendahl

Stephan Holz

Cette exposition est réellement surprenante. L'art brut trouve dans le travail de la porcelaine et de la faïence des occasions encore plus étonnantes que dans l'usage de la peinture et des techniques traditionnelles de la sculpture. 

 

"La trois D" des artistes en céramique est là pour donner aux créations des artistes une dimension à la fois plus "vraie" au sens où elles s'inscrivent dans l'espace, et y prennent une vie intense et complexe. Mais aussi au sens où couleurs, mouvements complexes, et représentations presque conformes viennent troubler les jeux du regard et du souvenir. 

 

Ce sont parfois des mondes qui dévoilent des vies accumulées en un espace minuscule, ce sont des monstres qui sont clairement prêts à vous sauter dessus, tant ils sont réalistes. 

 

Mais ce sont des aussi des images sorties de contes d'autrefois, de galanteries, ou des détournements de "bon-dieuseries".

 

La puissance d'évocation de ces figurines, parfois de belles tailles, repose sur nos souvenirs qu'elles subvertissent et les frayeurs qu'elles peuvent stimuler. 

 

Street Art Brut

 

 

Il en est qui ne sont pas vraiment des expositions. Elles sont difficiles à présenter, sauf sous forme d’images et de photos. Elles sont partout, concentrées dans les hauts lieux du tourisme (parisien et ailleurs). Pour moi, c’est au sortir de la Halle Saint Pierre, après avoir passé quelques temps avec l’Art Brut, que je me suis trouvé plongé dans un « Street Art Brut » : celui des devantures de boutiques pour touristes. Je n’ai pas pu m’empêcher d’en fixer certaines et de mettre en lumière de véritables œuvres « d’art brut », vous en jugerez vous-mêmes.

 

Vera Molnar, Parler à l’œil

 Exposition au centre pompidou jusqu’au 26 août

 

Je ne peux pas recommander cette exposition à ceux pour qui l'art est une détente, un moment où tout oublier et rêver. L'exposition qui présente les œuvres de Vera Molnar est vraiment très austère. Vera Molnar est une pure artiste conceptuelle et une exploratrice de l’art informatique (on dirait aujourd’hui « algorithmique »).

 

Elle a le mérite de s’y être appliquée toute sa vie et a reporté ses esquisses et ses recherches dans une masse impressionnante de carnets. On en voit quelques uns et c’est vraiment passionnant. Sur le plan esthétique, il convient, pour apprécier, d’oublier tout ce qu’on a appris ou aimé pour passer à un pur niveau cérébral. Passé ces quelques contraintes mentales, l'exposition est remarquable, en ce qu'elle montre que le travail d'un artiste poussé à l'extrême est proche de la recherche-développement. Travail démiurgique, celui qui pousse le regard plus loin, vers des visions inconnues. 

 

L’ESPRIT SINGULIERcollection Treger Saint Silvestre

 

A la halle Saint Pierre

2 rue Ronsard, 75018


L’art brut, du 12 mars au 14 août 2024

La Halle Saint-Pierre est un musée consacré à l'art naïf, l'art brut, l'art singulier et l'art outsider. Il est situé à Paris, au pied de la butte Montmartre dans une ancienne halle de style Baltard.

L’exposition , "L'esprit Singulier", propose un véritable tour du monde de la création d’art brut. On dit souvent que l’art brut, c’est l’art des fous. Le fait est qu’au tout début de la reconnaissance de l’art brut en tant que mouvement artistique, on trouve Dubuffet et ses recherches vers une esthétique nouvelle. C’est lui, qui parmi les premiers aura l’idée de montrer les œuvres créées par des personnes souffrant de pathologies psychiatriques au travers des modes d’expression qui leurs sont propres soit pour s’exprimer, soit pour communiquer ou pour livrer ce qu’elles pensent ou ce dont elles souffrent. Dubuffet constitua une collection d’œuvres en liaison avec des psychiatres et hôpitaux psychiatriques suisses. Progressivement, l’art brut a englobé « l’art naïf » et s’est largement ouvert aux artistes « non conventionnels ».
En France, les œuvres dites « art brut » sont proposées par un petit nombre de galeries dont la galerie Christian Berst passage des Gravilliers.

L’exposition en cours montre une remarquable collection d’œuvres rassemblées par deux passionnés, Richard Treger et Antonio Saint Silvestre, qui, conduits par leur désir, leur intuition et leurs émotions, ont réuni en quatre décennies plus de 1500 œuvres. Elles sont conservées au Portugal.

Ce sont des sculptures, des peintures, des photos qui sont « hors normes », caricatures sinistres, dessins grinçants, histoires étonnantes, sculptures « monde ». Elles vont de la recherche d’une précision et d’une minutie obsessionnelles à la pure et simple représentation du monde par des moyens qu’on dira enfantins tant les techniques et les sujets paraissent simplissimes.


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