Soliloque sur l'art, mars 2025

Maximilien Luce, au musée Montmartre

 

On le présente en général comme un aimable suiveur de tas de gens. Il a fait du pointillisme comme Signac, il a fait de l’impressionnisme… comme les impressionnistes, il n’est pas loin de la peinture populaire montmartroise, il était anar, il suivait bien les mouvements du réalisme industriel etc.

 

Maximilien Luce est un de ces peintres sympathiques, qui ont bien peint les bords de mer du Sud et de l’Ouest et les bords des rivières de l’ile de France. Il a de fait bien appris la leçon pointilliste, jusqu’au moment où il la laisse tomber pour donner dans une façon un peu plus classique. Il est vrai qu’il a su en tirer partie dans ses représentations industrielles nocturnes. Plus généralement c’est un peintre de la nature et de l’industrie, cela vaut d’être noté car cela ne va pas spontanément de soi.

 

En revanche, peintre des choses et de l’air du temps, il n’est pas très bon quand il peint les hommes et les femmes au travail. Les corps devraient être tendus en tirant des câbles et on a l’impression qu’ils tirent sur des bouts de ficelle. Une femme donnant le sein à un enfant, laisse une drôle d’impression tant l’enfant ressemble à un vieillard (mais ne lui jetons pas la pierre, les Italiens de la Renaissance ont mis beaucoup de temps à bien savoir peindre les putti). Pire peut-être, sont les mains peintes par Luce…

 

Allons, il faut quand même aller voir cette exposition, le musée Montmartre est un lieu magique et son travail de musée est très bien fait.

 

 

Jacques de Loustal, la lumière amicale

 

Peinture sympathique que celle de Loustal !  Il livre les différents clichés d’un voyage. Et tout dans son travail, est voyage dans des mondes qui n’existent pas tant ils paraissent simples, dans leur conception, simples dans leur apparence. Ce sont des a-plats, sans reliefs ni profondeurs. Les couleurs, toute simples et pures viennent d’une palette limpide où elles sont prises sans mélanges, sans combinaisons subtiles.  Ce sont des images simples sans histoire, qui présentent leurs apparences et les offrent à la couleur, sans risque d’un impair tant la colorisation est assurée et classique. Le temps dans ces images ? Où est-il puisqu’il n’y a quasiment jamais d’ombre, qui puisse indiquer une heure, un morceau de saisons ni une orientation. Il ferait toujours midi mais ce n’est même pas trop vrai. Il fait un temps clair de printemps ou de matins d’été que rien ne vient troubler.

 

 

On parlerait de naïveté ? ou plus réellement de scènes de tous les jours qui n’ont pas besoin de commentaires, de subtilités de dessins, de complications d’ombres et de semblants de mouvements. Rien ne se passerait donc ? tout se passe dans le regard du regardeur à qui l’artiste propose, les ingrédients d’un moment de vie. La lecture, sans un regard pour le spectacle enchanteur d’une perspective où chantent piscine, animaux paisibles et bord de mer tout au fond. Une autre liseuse au sein d’un paysage de rêve est concentrée dans sa lecture, entourée d’animaux en tous genres, sans rapport avec le lieu, il y a même un poisson volant. Tout au loin dans une mer tranquille un bateau passe, appel au voyage ? et en arrière-plan un gros chat noir fait comme une référence à un tableau du douanier Rousseau. Quant au tableau à l’arbre bleu, il a des accents de Brayer, le tronc de l’arbre sombre contrastant avec de lumineux alentours.

Hoon Moreau, extraire la lumière et faire parler la matière

Hoon Moreau, Attractions

Chez Magna Gallery

25 Rue de Beaune

 

Hoon Moreau est très difficile à saisir, j’entends le travail d’Hoon est difficile à saisir tant l’artiste balaie le monde sous tous ses aspects ; elle serait parfois plongée dans ce qu’on nomme maintenant « sculpture fonctionnelle », créant des meubles à faire rêver ; elle ferait aussi apparaitre comme sur des tableaux des mondes qui ont dû naître dans des dimensions intergalactiques ; elle serait chercheuse de beauté ou de mystères et attaquerait la matière jusqu’à ce que celle-ci lui livre ce qu’elle recèle de richesses cachées et de profondeurs insondables.

 

Ce serait peut-être trop et on aurait poussé le compliment un peu trop loin ? Tout ce qui vient d’être écrit est pourtant vrai : je n’insisterai pas sur la créatrice d’objets utiles qu’elle fait beaux, l’exposition chez Magna Gallery, n’est pas sur ce thème. Ce qu’il y a de passionnant dans le travail qu’Hoon Moreau présente dans cette exposition, tient au rapport qu’elle entretient avec la matière. Elle nous dit qu’il y a dans sa recherche beaucoup de rapports à l’univers au sens le plus général du terme. Pour moi, je la vois, années après années, construire des passages vers les mondes mystérieux de l’intime et du rêve. Construction a un vrai sens de « réalité » car, ce qu’elle fait émerger vient de matériaux qu’elle contraint à l’expression de ses visions. Du bois, qu’elle gratte et découpe, et réduit, qu’elle recouvre d’encre de chine, qu’elle obscurcit et aussi éclaire. De l’or qu’elle introduit dans la profondeur de ces créations et qui les transfigure. Construction au sens du travail le plus manuel, au sens de l’inscription de l’esprit, des idées et des rêves dans la matière. Mais aussi, extraction à partir de la matière de tout ce qu’elle contient de liens vers les mondes et les espaces au-delà de nous.

 

 

Tel est le sens qui saisit le regardeur en face du travail d’Hoon Moreau et de son regard. Magicienne ou artiste ? Mais n’est-ce pas un peu la même chose ?

Agnès Hostache, Quand la gaieté se met en couleur

chez Huberty et Breyne

Quand la gaieté se met en couleur

Les formats présentés dans la galerie sont de petites taille. Il semble bien que ce soit le cas pour la plupart des œuvres de l’artiste. Le format A5 (14,8 x 21 cm) est privilégié, mais il en est de plus petit.

 

Pourquoi a-t-on le sentiment que le travail de l’artiste fait la part belle au collage ? pourquoi, après avoir regardé une dizaine d’œuvres ou plus a-t-on l’impression d’avoir plongé dans l’univers de Matisse ? et pourquoi, penser à des œuvres cubistes ou parfois surréalistes.

 

Parce que l’œuvre d’Agnès Hostache parait comme une sorte de travail de synthèse, avec comme trait commun, un goût pour « le tranquille » par opposition au œuvres d’intranquillité qui noient le regardeur dans des accents fiévreux, des couleurs en catastrophes et des thèmes noirs.

 

Les œuvres de l’artiste sont toutes marquées par une paix des couleurs, des formes et des thèmes. Tout d’abord, ce qui parait fort simple mais qui est à mon sens le plus compliqué : la couleur. Tout est parfaitement équilibré, quelque soit la décomposition des formes, la nature des objets et la présence de personnage. Certaines compositions sont quasiment abstraites et le « sentier des douaniers », ses arbres violets et rose conduit vers des miracles de rouge et de jaune. On a aussi des miracles de complications, accumulations d’objets sur d’improbables bureaux « Wilfried » où tout se trouve à sa place dans un désordre très équilibré.

Et parfois, c’est une pure construction abstraite « allongée » qui réduit un corps à des aplats simples ou un moment de la journée en couleurs symboliques : « coucher de soleil ».

 

L’œuvre d’Agnès Hostache est un magnifique regard heureux sur une existence faite d’un peu de tout et de rien.   

 

 


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