- Le Beau a-t-il pris ses quartiers dans la Chapelle Sixtine?
- Drawing Now 2016
Le salon du dessin contemporain
Jusqu’au 4 avril 2016.
Carreau du temple
Le dessin contemporain a acquis depuis une bonne dizaine d’année ses lettres de noblesse sous la forme d’un salon spécialisé : Drawing now.
Il est un autre salon, qui se tient à la Bourse. Il est surtout orienté sur les œuvres anciennes même s’il accepte sur ses cimaises des dessins modernes ou plus récents encore.
Drawing now est une entreprise intéressante en ce sens que le dessin exposé est contemporain mais aussi parce que les artistes exposés sont contemporains. On y verra certes des auteurs « vénérables ». on y verra de jeunes auteurs. c’est délibéré de la part des organisateurs puisque un niveau leur est spécifiquement réservé.
Si l’entreprise est belle et bonne, cette année je lui ai trouvé un petit air triste ! En fait, je n’ai pas été saisi par les œuvres exposées. Je les ai trouvées trop souvent répétitives. Il y avait aussi des tendances à l’académisme. Ne pas comprendre ce mot comme une assimilation des dessins exposés au « Grand Art » des temps anciens, mais simplement comme exprimant cette idée toute simple : certains mouvements picturaux ont atteint une reconnaissance et une acceptabilité par les regardeurs, tels qu’ils sont devenus des voies nécessaires, des expressions incontournables, des thématiques inévitables. Il y a un académisme post-cobra, post-Warholien, post-néoréalisme et des artistes qui préfèrent circuler sur des autoroutes plutôt que sur des chemins de traverse.
Ce phénomène qui n’est pas propre au dessin, s’aggrave pour ce qui concerne ce dernier par une double ambiguïté. La première est celle tourne autour de son rapport avec la photographie. Il est intéressant de relever que, plus fréquemment qu’on ne croit, une forme de compétition se noue entre dessinateurs et photographes. Elle tient peut-être à ce que les uns et les autres sont concernés par l’intime, par la lecture d’une œuvre, par la performance de sa finition et le rendu des détails.
La deuxième ambiguïté réside dans le fait que l’une et l’autre ont lutté contre la peinture en conquérant le droit au format de grande taille, voire au très grand format. Or, à s’étendre sur des surfaces « considérables » l’une comme l’autre se sont mis en risque de la banalité. Quand pendant des décennies ou des siècles on a chuchoté à l’oreille des regardeurs, quand on leur a promis l’intimité et la connivence, il peut être difficile de monter sur l’estrade ou les tréteaux et de hurler cette intimité et cette connivence au moyen d’un mégaphone devant une foule de regardeurs distants et sur-sollicités.
Tous les dessinateurs ne sont pas victimes, et de cette contrainte de l’immédiateté de l’intemporalité, et de cette capacité à l’extrême précision que la photographie leur inflige.
En revanche, il arrive que certains d’entre eux se perdent dans des discours filandreux à force de chercher à couvrir des m2 en pagaille!
Est-ce ce sentiment d’ambiguïté qui m’a retenu ? Ou l’impression que je ne voyais pas d’œuvres si nouvelles ou si originales ?
Il est vrai que je n’ai pas retenu de très nombreux auteurs.
Voici quelques artistes que j’ai vraiment appréciés:
- - Tim Plamper.- Chez Galerie Suzanne Tarasieve. (Mais je n’ai pas retenu de très belles aquarelles ou dessins d’Immendorf ou Lüperz. Maîtres incontournables. Mais déjà des ancêtres !!!)
- - Marcel van eeden
- - Michael ryan gal. Chez Anna marra.Rome
- - Thomas Tudoux. Chez Galerie Mélanie Rio
La foire va bientôt fermer.
Vite foncez. Et ce n’est pas trop cher !!!
Le syndrome de Stendhal a fait l'objet de nombreux commentaires mais de peu d’études cliniques sérieuses. Ce serait la pure invention d'un esprit confondu par la beauté des œuvres des quinquecento et seicento italiens. Dans la réalité, personne ne se met en danger à se mettre en contact avec la beauté.
Je viens de laisser derrière moi la Chapelle Sixtine et les œuvres admirables qui ornent ses murs et sa voûte. Je n’ai assisté à aucune pâmoison alors que les regardeurs se comptaient par centaines. Ils se contentaient de regarder. Ils se tordaient le cou. Ils se renversaient en arrière ou déployaient des miroirs de poches ou encore, bravant les interdictions, essayaient de se selfiser avec la voûte de Michel-Ange en toile de fond. Pas d’émotions avec crises de larmes, ni commotions, yeux révulsés…
Et pourtant… ils avaient été soumis à rude épreuve. Aujourd'hui, on n’accède pas immédiatement, à la Chapelle Sixtine. Il faut d’abord plonger dans le temps de Rome quand elle était païenne. Avant la sidération devant les plafonds de la chapelle on aura été subjugué par une collection fantastique de marbres romains et grecs comptant parmi les plus beaux. Les sens et l’esprit auront été soumis à la contemplation de plafonds à caissons dorés, de fresques exceptionnelles sur les murs de salles d’apparat ; on aura admiré des cours emplies de lions égyptiens, de pierres gravées, de chars en marbres.
Est-ce là ce qui explique une atmosphère sourde où la sérénité paraît l’emporter sur l’admiration ? La Chapelle est admirée en silence. Un silence religieux ? Ou un silence qui en dit très long sur ce que beauté veut dire ?
D’où vient que ce lieu saisisse à ce point les regardeurs. Tous les regardeurs. De toutes sortes. Beaucoup d’Italiens, des Européens, des Asiatiques, des Moyen-orientaux. Tous les peuples sont là. Et tous regardent en silence. S’ils sont là, s’ils ont fait des queues incroyablement longues, s’ils ont franchi des océans pour regarder en silence, ce n’est évidemment pas par hasard. Offres de Tour operator ? Ceux-là ne font que répondre à une demande ! A une attente aussi. Un désir.
Et surgissent alors des questions graves : que viennent voir, quelle sidération les saisit, tous ces regardeurs issus de civilisations étrangères à celle qui s’est illustrée dans la composition et la réalisation de la Chapelle Sixtine ? Poser cette question n’est-ce pas poser celle de la sidération qui saisit un Européen devant Angkor Vat, le Taj Mahal, les Pyramides d’Egypte… ?
Y-a-t’il dans certains lieux quelque chose qui parle de l’Homme au sens de son Humanité ? Les regardeurs y trouveraient de la Beauté parce que ces lieux répondraient justement, précisément à quelques choses essentielles. La Beauté de ces lieux émanerait de leur reconnaissance et de l'harmonie retrouvée entre les regardeurs et l’objet de leur regard.
Elle viendrait de l’harmonie vivante entre la conjonction de connaissances enfouies au plus profond de nos esprits et les convictions qu’elles portent et l'espoir qui en fait rêver sans cesse.
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