Pour écrire mon bouquin « Paris méconnu, raconté par ses rues », j’ai compulsé une documentation abondante depuis des commentaires sur Paris à la fin du XVIIIème siècle et jusqu’à une belle brassée de livres divers sur la capitale qui sont écrits les uns après les autres chaque année.
Je n’ai pas toujours été très satisfait de ces promenades dans les livres de tous ces gens qui faisaient des promenades et les commentaient. Pour ce qui me concerne, je m’étais imposé deux règles : la première éviter les sites, les rues, les places trop connues, la deuxième, ne pas se prendre au sérieux en errant de numéros de rue en numéros de rue pour en retrouver, au travers les siècles, les occupants, évidemment nobles et illustres.
Dans les faits, cette contrainte-là m’était d’autant plus facile à respecter que les hommes illustres se
sont toujours débrouillé pour habiter des lieux où on trouve des hommes illustres, ce qui, pendant des centaines d’années, les a écartés de la « périphérie » de Paris, et plus récemment
des territoires annexés par Paris à partir de 1860. La périphérie faisait vraiment trop « ailleurs » pour que les hommes illustres les honorent de leurs présences, les territoires ont
longtemps fait« zones » plutôt qu’autre chose : le petit peuple y habitait.
Or, c’est connu, le petit peuple ne donne pas son nom aux rues qu’il habite et personne ne pense à aller installer un grand écrivain ou un grand peintre ailleurs que dans le centre de Paris (quitte à déloger quelqu’un qui a commis l’erreur de ne plus être dans le bon sens de l’histoire ou qui n’est purement et simplement plus en cour).
Ce faisant, je m’avançais dans des rues qui avaient de drôles de noms, souvent ceux des propriétaires des parcelles qui avaient décidé d’y tracer une rue ou un passage pour faire de bonnes petites opérations immobilières… sans compter les rues fleuries, les rues fruitières, les pinardières, les rues à carrière et les rues à usines.
Les promenades auxquelles j’ai invité mes lecteurs étaient finalement très simples : on avançait en général dans un Paris récent, neuf, par endroit il n’avait que 150 ans d’existence, moins dans d’autres lieux où on comptait péniblement une centaine d’années.
Ils n’avaient pas beaucoup de quartiers de noblesse, ne serait-ce que parce qu’aucune noblesse ne s’y était jamais installée. On ne pouvait pas se plaindre de beaux monuments malmenés par des brutes ignares. On ne pouvait pas dire : « rendez-vous compte, à cet endroit-là précisément, il y avait un merveilleux hôtel particulier, construit au XVIème siècle, agrandi au XVIIIème, transformé en usine par un capitalisme sans foi ni loi et qu’on vient de détruire pour y poser une crèche ou un Ephad ou toute autre chose de ce genre.
On ne pouvait pas dire non plus, en pleurant sur une enfance trop éloignée, que le moloch de la promotion immobilières, avait réduit à néant le charme d’antan ; les petites venelles, les passages aux pavés inégaux et les maisonnettes emplies de charme, les immeubles de bric et de broc où, de fenêtres à fenêtres, les femmes du peuple, s’entretenaient de leurs maisonnées.
Hélas, je ne compte pas les ouvrages où, le promeneur revenant en enfance, se plaint amèrement de la disparition de son Paris, celui des gavroches, des rues à caniveau central qui évacuait des liquides à l’odeur indéfinissable mais naturelle…
Disons-les choses froidement, ces commentaires nostalgiques sont des escroqueries à la mémoire. A l’auteur du charmant paris de son enfance, peuplé de parigots et d’enfants des rues, il faut opposer un ouvrage exceptionnel sur les chiffonniers à Paris. Lisez-le en vous bouchant les narines, en évitant de boire de l’eau courante, en reniflant bien la viande qu’on vous sert dans un charmant bistroquet. Lisez-le en pensant que les rues de Paris sont des cloaques jusqu’à la fin du XIXème siècle. Pensez au charme « naturel » de la « mobilité » hippomobile, pensez aux milliers de charrettes, de bus, de transports de gravois et de fruits et légumes tirés par des chevaux ou des ânes, pissant et chiant toute la journée dans les belles rues de Paris pleines de leur charme d’antan. Pensez que même dans les beaux quartiers le tout à l’égout n’était encore qu’un rêve et qu’il convenait donc d’évacuer la production humaine de déjections en tout genre, permettant à tout un chacun d’en humer le parfum. Nos nostalgiques ont du vivre dans des univers bien protégés et ne pas risquer d’être incommodé par des ordures pourrissant dans les rues et par des éclaboussures d’eau croupie. Ils n’avaient pas non plus à affronter l’insécurité permanente qui faisait du centre de Paris un dédale de coupe-gorge où le soir même la maréchaussée ne s’aventurait pas.
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