Initial coins offering

Ces quelques articles sont ciblés sur des points d'actualité  sur les « Initial Coins Offerings » ou "ICO". Ils détaillent certains aspects de cette technique de financement des jeunes entreprises dont la pratique est exposée dans un manuel aux Editions Franel sur les "ICOs" destiné aux investisseurs et aux entreprises. 

 

Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et les sites en ligne,

 

ainsi que sur le site d'Arnaud Franel Editions.

 

Les articles ci-dessous ont été publiés par Sefi-Editions Franel. On les retrouvera en suivant ce lien 

- Initial Exchange Offerings (IEO) vs Initial Coins Offerings. (continuation)

- Avis aux investisseurs en ICO : se protéger contre les paillettes des White-Papers bidonnés

- Le rebond du Bitcoin s’explique-t-il par celui des ICOs ?

- La jungle des “IO” (initial offerings) s’épaissit aux Etats-Unis

- Ico: la rigueur s'impose

- A quoi servent les Tokens (ou coins)?

- Dans la jungle des tokens, coins, crypto-currencies, ICOs, ITOs et autres Fiat moneys.

- Les ICO : une nouvelle technique de financement disruptive

- Pourquoi réguler le marché des tokens ? 

La jungle des “IO” (initial offerings) s’épaissit aux Etats-Unis

 

L’explosion des émissions de tokens sous le régime des ICOs (initial coins offerings) a laissé pantois le monde économique et financier. Résumons : enfin, le capital et l’épargne étaient libérés après des siècles de soumission aux sachants, aux régulants et à l’entre-soi profitable des soi-disant « tiers de confiance » (les banques pour ne pas les nommer). Enfin, l’argent devenait accessible sans contrainte à l’entreprise jeune, l’entreprise en ses débuts (start up) et même l’entreprise en projet où rien n’est encore bien sûr si ce n’est qu’il y a du dynamisme, des idées et des jeunes qui « en veulent ».

 

Un peu comme le bitcoin, l’avenir était radieux et chacun serait « billionnaire ».

 

Les contes de fée sont charmants quand les fées et les princes charmants demeurent, les uns féériques, les autres charmants. Mais, la réalité est venue doucher les enthousiasmes sous la forme d’escroqueries multiples (les fameux Scam projects), d’incompétences caricaturales et de projets farfelus. La Security exchange Commission américaine s’en est mêlé, requalifiant les ICOs en IPOs (initial public offerings) et les tokens en securities, condamnant sévèrement tous ceux qui avaient cru qu’on pourrait « by passer » l’ordre et la réglementation.

 

Un vide s’est-il créé ? L’effondrement du marché des ICOs aurait pu en préluder la venue. Comme la nature, la finance a horreur du vide : l’imagination est donc restée au pouvoir et de nouveaux acronymes envahissent les colonnes des journaux spécialisés. On s’attachera à l’un d’entre eux dont on verra qu’il a toutes les allures du retour au bon vieux temps.

 

Deux nouveaux acronymes pour deux nouvelles techniques financières ? IEOs et STOs !

 

On fera rapidement un sort aux STOs, ce ne sont que des Security Tokens Sales. En d’autres termes, ce sont des Tokens qui acceptent leur statut de Securities, ce qui, en langue financière américaine, signifie qu’ils se soumettent aux règles imposées par la SEC à toute émission de «security » qu’ils s’agissent d’actions ou d’obligations. La fameuse révolution qui envoie promener les tiers de confiance et les institutions bancaires baisse pavillon et se soumet : la seule différence avec les « Securities », le porteur de token n’a toujours aucun pouvoir dans l’entreprise, ni ne peut, en principe, en recevoir intérêts ou dividendes.

 

Qu’en est-il alors des IEOs, Initial Exchange Offerings. ? Il faut reconnaître qu’ici c’est plus subtil : les Initial Exchange Offerings ne sont plus des initiatives, fatalement désordonnées, d’entrepreneurs audacieux, ils sont initiés par des « exchanges », ces plateformes qui proposent des services de conservation, valorisation, transaction, échange de monnaies cryptées.

 

On a dit que le risque essentiel des ICOs résidait dans les projets vaseux, tricheurs ou escrocs, les IEOs sont des ICOs filtrés par un « Exchange » qui va s’assurer de la qualité du projet, de ses animateurs et du respect des règles de KYC (Know your customer). Au surplus, il gérera l’aspect blockchain et smart contracts de l’ICO, et s’assurera de la bonne tenue des livres (cryptés) concernant les tokens, leurs échanges et leurs affectations qu’il s’agisse des comptes des investisseurs et du rattachements des tokens à leurs émetteurs. Les exchanges fourniront aux investisseurs les services de change, la conservation de leurs couvertures à l’émission, leur permettront de se retrouver dans le marigot des tokens où petites et grandes émissions se mélangent sans grande transparence.

 

Avantages les plus évidents : pour les investisseurs, être protégés contre les ICOs « bidon » ou douteuses, l’exchange apportant non seulement ses compétences mais aussi sa réputation et sa notoriété ; pour les entreprises : être déchargées de la gestion encombrante des blockchain, token et smart contract corrélés entre eux, bénéficier d’un marketing de lancement appuyé sur les services d’un tiers de confiance réputé.

 

Vous avez bien lu, « un tiers de confiance réputé ».

Au fond, il n’y a plus qu’à attendre que les banques d’investissement laissent tomber ce titre honni de banque et adoptent le joli nom d’exchange. Le mot révolution aura retrouvé son contenu sémantique initial : un tour sur soi-même.

 

 

ICO: la rigueur s’impose

 

Le marché des ICO a littéralement explosé dans la seconde moitié de 2017 et s’est transformé en une éruption financière au cours de l’année 2018, jusqu’au moment, à la fin de cette même année, où s’est produit un retournement impressionnant.

 

On dira qu’il y a là un avantage (les anglais disent que la lumière point toujours derrière chaque nuage) et que le marché s’est assaini. On dira aussi que les investisseurs ont « grandi ». Les arnaques pures et simples qui ont fleuri, fort heureusement pas si nombreuses, ont refroidi les enthousiasmes d’investisseurs inexpérimentés ou naïfs. Le pire est venu d’opérations mal montées ou pire encore d’opérations reposant sur des enthousiasmes sans fondement : ICO qui recueillent des millions de dollars pour des projets ou même des concepts et non pour la mise en œuvre de vraies entreprises en cours de lancement ou qui viennent de se lancer et qui recherchent des fonds pour accélérer leur croissance.

 

Il faut aussi compter sur le cas de ces investisseurs dont les objectifs étaient purement court-termistes et qui cherchaient à répliquer les performances du bitcoin et de quelques monnaies cryptées dont les cours avaient explosé. Prompts à s’engager, s’efforçant d’acquérir les tokens en tant qu’early adopters avec des bonus très attractifs, ils ont été aussi les premiers à se dégager, provoquant des ventes en séries.

 

Il n’en demeure pas moins que la technique des ICO a permis de lancer ou de refinancer des affaires passionnantes et prometteuses. Les exemples « phares » sont bien sûr, Telegram, Dragon Coin et autres Bankera. Il s’agit de millions de dollars ? Ce sont on l’a dit les « phares ». D’autres sont moins voyantes tout en ayant bien réussi leurs levées de fonds et en ayant offert des résultats sympathiques pour leurs détenteurs de Tokens.

 

Quand on dit que les investisseurs ont grandi, on veut pointer trois traits qui aujourd’hui structurent l’approche des projets.

 

Ils sont justement soucieux de leur sérieux et ne se comportent plus comme des joueurs n’attendant de l’ICO qu’un résultat rapide permettant un retrait tout aussi rapide que fructueux. Les projets sont toujours aussi nombreux, la prudence qui est venue aux investisseurs, conduit à des sélections de plus en plus drastiques.

 

Sérieux du montage face aux exigences des régulateurs et tout particulièrement dans le domaine dit du KYC. Il n’est plus question de brandir le drapeau libertarien et de chanter les louanges de l’anonymat. Les régulateurs, un moment décontenancés, ont « repris la main ». La Security exchange commission en tête.

 

Sérieux des réponses aux contraintes technologiques liées à la mise en place des blockchains et de la gestion des tokens. Elles sont suivies de prés par les investisseurs pour que l’amateurisme des débuts n’aient plus d’effets délétères sur les porteurs de tokens et sur la réputation managériale de l’entreprise.

 

En d’autres termes le marché a subi un choc sévère. Il en tire les conséquences. Les investisseurs sont moins enclins aux coups de tête et aux coups de chance. L’encadrement des ICO est devenue plus ferme. La main est maintenant du côté des entreprises. Ce sont elles qui font la qualité des dossiers. Du sérieux de leurs propositions dépend la capacité de ce jeune marché à remplir son rôle : apporter des capitaux de façon rapide et souple au profit des nouvelles entreprises.

 

 

 

Dans la jungle des tokens, coins, crypto-currencies, ICOs, ITOs et autres Fiat moneys.

 

 Cette chronique a été publiée dans le blog de la gestion du patrimoine

 

C’est qu’il n’est pas limpide qu’un « Initial Coins offering » se traduise par l’émission de tokens qu’on obtient par échange avec des « crypto-monnaies » ou, éventuellement, mais aussi avec beaucoup d’hésitations, avec des « fiat money ».

 

Ces questions viennent de l’émergence de la finance « autre », celle qui est cryptée, qui est « distribuée » et qui est régie par les règles du minage et des preuves « POW, POS » etc.

 

Les monnaies cryptées, comme le bitcoin ou l’ether, ou encore le cardano, le litecoin etc, sont des monnaies alternatives au sens où aucune institution n’est en charge de les émettre et encore moins de les protéger. Elles n’ont ni cours légal, ni cours forcé et, renvoyant au libéralisme à l’américaine, n’ont ni dieu, ni maître, c’est-à-dire qu’elles ne sont sous l’ombrelle ou la protection d’aucune banque qu’elle soit centrale ou non. Elles vivent leurs vies sous la dénomination de « coins » (pièces en anglais) ou de Crypto-money et même parfois de crypto-currencies ).

 

Elles s’opposent, dans tous les sens du terme, aux monnaies classiques, émises selon les règles et organisations monétaires publiques, dénommées, à l’anglo-saxonne, « fiat money » ou Fiat, en raccourci (« monnaie souveraine » en Europe pour marquer que la création monétaire est une manifestation de pouvoir de l’Etat.

 

Depuis deux ou trois ans, les monnaies cryptées ont connu un développement financier fulgurant sous le nom d’Initial Coins Offering (ICO) décalqué de « Initial Public Offering » qui signifie « introduction en Bourse ».

 

Les ICO, sont des animaux financiers étranges puisque, dans leur version la plus pure, ce sont des appels de fonds lancés par des entreprises en direction d’investisseurs privés ou institutionnels, sous la forme, non pas d’actions, ni d’obligations ou de leurs variantes, mais sous la forme de tokens (en anglais, jetons), informatiques. Cela conduit certains spécialistes à recommander l’acronyme ITO (initial tokens offerings) plutôt que ICO, le terme « coins » étant source de confusion entre « instruments monétaires » et des « instruments financiers ».

 

En définitive, les tokens sont des instruments financiers, nouvelle manière et c’est bien ce qui les différencie des instruments financiers classiques (actions et obligations), car ils ne confèrent à leurs souscripteurs aucun droit sur l’émetteur.

 

Pour les obtenir, aux Etats-Unis tout particulièrement, on ne les achète pas, on les échange contre des … coins, ou crypto-money. En clair, une entreprise qui émet des tokens dans le cadre d’une ICO, reçoit des coins en compensation de son émission. Le souscripteur, quant à lui, ou bien disposait d’un stock de coins de (bitcoin et autres) ou bien devra s’en procurer en changeant des « fiat money » contre de la crypto-money°.

 

Ainsi, pour clarifier cet embrouillamini terminologique, peut-on dire que :

 

-      Les « Crypto-money » (ou le français, crypto monnaie) est une catégorie de monnaie privée (bitcoin, litecoin, monero, cardano, ether)

 

-      Les « fiat moneys » sont des monnaies souveraines c’est-à-dire publiques (euro, dollar, rouble etc)

 

-      Un « coin » renvoie à la monnaie cryptée (crypto-money) comme un billet de banque renvoie à la monnaie souveraine (ou Fiat money)

 

-      Un token, est un instrument financier (financial instrument) comme c’est le cas d’une action ou d’une obligation. A ce titre, il est un « crypto-asset » qu’on peut traduire en « crypto actif » ou « actif digital ».

 

On verra dans un article prochain que les questions de terminologie ne s’arrêtent pas là : les tokens sont une catégorie dont les sous-catégories sont multiples correspondant à des droits ou obligations qui peuvent leur être attachés.

 

° On notera que dans certains pays, des tokens peuvent être émis contre remise de fiat-monnaie ou monnaie souveraine directement.

  

Pourquoi réguler le marché des tokens ?

 

  

 Cette chronique a été publiée dans le blog de la gestion du patrimoine

 

L’argent doit aller à l’initiative et à l’entreprise, directement sans intermédiaire, sans tous ces soi-disant « sachants » qui vont prétendre sélectionner, filtrer, conditionner les apports et diriger les épargnants vers ce qui est raisonnable c’est-à-dire vers ce que ces intermédiaires jugent « correct », « pertinent », « banquable ».

 

 

L’économie « digitale » et libertarienne exigeait de nouveaux supports : on a mis de côté les vieilles règles sur les obligations et les actions et leurs variantes. Ainsi ont émergé des tokens, des coins « vendus » aux détenteurs de l’épargne qu’il s’agisse de particuliers, d’entreprises, de fonds communs généralistes ou spécialisés. Comment les nommer autrement que « appels de fonds » puisque les régulateurs, ne considérant ces tokens ou coins ni comme des monnaies, ni comme des actifs financiers, n’ont pas de raison de les réguler.

 

« Pourquoi les réguler ? »

Si on en revient au propos de départ, tout est inoffensif : des offreurs d’épargne rencontrent des demandeurs de financement. C’est évangéliquement simple. Sauf que les bonnes intentions en finance pavent les voies de la banqueroute, du détournement et de la spoliation.

 

Du rêve à la réalité

 

Qui jugera de la pertinence d’un projet d’entreprise ou « d’une idée de projet » diffusée sur internet, sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, proposant à la « communauté », « une aventure passionnante », annonçant « des rendements élevés », « de brillantes valorisations de tokens » (comme le bitcoin ?) ou des « avantages futurs contre tokens actuels ? ».

 

Régulation? L’épargnant aura droit à ses tokens ou coins non pas en payant en bonne vieille « fiat monnaie » mais en crypto-currencies, soit l’échange d’un token contre un autre au lieu d’un achat ou d’une souscription avec les bonnes vieilles « fiat monnaies »: rien à voir avec les actions ou les obligations, ni avec les prêts « bancaires » ou du crowdfunding.

 

Mais voilà où le bât blesse : les crypto-currencies sont volatiles et viennent ajouter leur volatilité à celle des tokens et des coins. Au surplus, ces derniers peuvent prévoir que le retrait de leur détenteur se fera en crypto-monnaie non stabilisées. Si les tokens et coins sont vendus sur les marchés libres (ce qu’on nomme le marché de gré à gré « over the counter »), il faut qu’il soit animé et que la liquidité du marché soit assurée.

 

Un danger pour les épargnants

 

Enfin, entre les « gros investisseurs » et les « petits », qui garantira que les cours sont transparents, équitables et que leur formation ne sera pas l’objet de manipulation, de manœuvres entre initiés ? Personne évidemment puisque ces « nouveaux produits » ne sont pour le moment ni encadrés, ni régulés, ni supervisés.

 

L’enjeu, ce sont les épargnants : le taux d’échec des start-ups est important, les risques de fraudes le sont tout autant ainsi que les risques d’atteintes aux règles de transparence. Les victimes dans des opérations de ce type ne sont jamais les institutions, qui sont équipées pour en affronter les risques, mais les épargnants individuels.

Initial Exchange Offerings (IEO) vs Initial Coins Offerings. (continuation)

 

 

C’est un nouveau venu dans le monde des cryptos, des tokens, des coins et des ICO : il se nomme IEO pour Initial Exchange Offerings.

 

Quoi de neuf ? Les IEO sont à la fois une curiosité dans l’univers décentralisé, indépendant, distribué de la blockchain et des monnaies cryptées, et par ailleurs une solution à la foire d’empoigne, tournant à la gabegie et aux pratiques douteuses qui ont illustré les démarrages foudroyants des ICO.

 

Dans le livre qui vient d’être publié par les Editions Arnaud Franel, « des monnaies cryptées aux Initial Coins Offerings » on a décrit ce que les ICO avaient de séduisant, liberté, spontanéité, indépendance, technologie et ce qu’elles avaient de moins sympathiques, arnaques, amateurisme, désinvolture.

 

A l’origine des moins : le fait que les émetteurs de Coins se lançaient souvent dans des entreprises pour le moins complexes, entre l’invention de nouvelles activités et la gestion d’un service aux souscripteurs, la constitution d’une blockchain, sa gestion et sa maintenance, le suivi des tokens etc. Mais aussi, puisque le principe était de se passer d’intermédiaire, une fois les white papers rédigés et lancés vers le marché, l’argent devait arriver sans qu’aucune commission soit prélevée, sans qu’aucun empêcheur de danser en rond vienne gêner l’opération. Et finalement si tout était au mieux bidouillé, au pire bidon, c’était tant pis pour le souscripteur de tokens.

 

L’idée des IEO est très simple dans son principe et très commode dans son application : le lancement de l’ICO n’est plus éxécuté par le « team » à l’origine du projet et/ou de la start-up. Tous les travaux « ancillaires » sont délégués à une entreprise, « l’exchange » qui va exécuter les démarches légales (KWC), vérifier la plausibilité du White Paper, s’assurer de la bonne création des tokens et de la réception des fonds et, avec le « team », définir la gestion par blockchain et traiter des échanges, affectation, dépenses des tokens.

 

Il est intéressant de relever que cette nouvelle façon de procéder a reçu un accueil enthousiaste. Les « exchanges » multiplient leur offre d’IEO. On raconte leurs prouesses, tel « exchange » a réussi à récolter 30 millions de dollars en un quart d’heure, tel autre a tout simplement refuser de lancer un ICO, trois jours avant la date limite, le « team » ayant modifié sans prévenir une condition substantielle du White Paper.

 

Pourquoi une si belle image ? tout simplement parce qu’ayant beaucoup à perdre s’ils se trompent ou sont trompés, les « exchange » se montrent exigeants vis-à-vis des initiateurs, tant en ce qui concerne leur sérieux, que celui de leur projet et des conditions de sa mise en place.

 

 

En somme, dans un monde qui veut tuer les intermédiaires (bancaires, évidemment), on les voit revenir au grand galop ! Avec leurs juristes, leurs financiers et leurs commissions. Ce sont des « exchange » aujourd’hui. Ce seront peut-être des banques demain !!!

Avis aux investisseurs en ICO : se protéger contre les paillettes des White-Papers bidonnés

Dans un récent article paru dans Decrypt /Cryptocurrencies/Apr 22, 2019

 

Sous le titre de « Confessions of a White-Paper writer”

L’auteur, Ben Munster, écrit une description glauque du monde des « rédacteurs de White-Papers ». Pour commencer, il précise que la plupart des White-Papers sont sous-traités à des écrivains qu’on pourrait comparer à des écrivains publics ou des rédacteurs de billets publicitaires selon des tarifs qui selon les compétences, les desiderata des commanditaires et les subtilités qu’il faut introduire dans le document sont payés en 1000 et 5000 dollars pour leurs travaux.

 

Revenons sur cette affaire de white paper.

 

A quoi servent les White-Paper dans le monde disruptif et révolutionnaire des ICOs ? On a envie de dire que c’est le socle sur lequel est posé la proposition « offering » de levée de fonds. Il n’y a là rien d’informatique, il n’y a rien de blockchain, ou de crypto ou coins, tokens et autres nouveautés.

 

Le White Paper n’est qu’un document "littéraire" comportant une certaine dose d’éléments juridiques. Dans certains pays, la France par exemple, le White-Paper peut être "qualifié" au sens où son sérieux et sa pertinence vont être jugé par des organismes extérieurs à l’équipe à l’origine de l’ICO.

 

Ce document va présenter l’affaire, le projet qui justifie l’appel de fonds aux yeux des investisseurs. Ce n’est pas un document publicitaire. Il ne s’agit pas de vanter une savonnette ou un soda. Le White-Paper est l’instrument par lequel les lanceurs de l’ICO, justifient l’investissement qu’ils soumettent aux souscripteurs de coins.

 

Dans mon livre à paraître aux Editions Franel SEFI, on a abondamment insisté sur la responsabilité des lanceurs de l’ICO vis-à-vis des propositions, prévisions et annonces que ce document contient. En France, par exemple, cette responsabilité ne pourra pas se résumer à une idée disruptive où l’épargnant est un investisseur libre (enfin) de placer son argent où il le veut, dans les conditions qui lui plaisent et en suivant une « love story » ou un « story telling » qui flatte son imagination ou son égo.

 

Les white papers bidonnés.

 

L’auteur de l’article cité, en préambule, constate que malgré quelques rappels à l’ordre et quelques mésaventures d’épargnants égarés ou floués, les auteurs de White-Paper sont  « incités en permanence à fabriquer des informations et à les exagérer sur fonds d’une paresse alarmante de la part de ceux qui les emploient » (traduction de l’auteur).

 

Que les White-Papers soient écrits par des gens dont le métier est d’assembler en un document cohérent des informations de nature économique, technologique, juridique, financière etc n’est choquant en aucune façon. Quand on insiste sur l’importance du White Paper vis-à-vis des souscripteurs on ne dit que ce doit être absolument une production du team de lancement.

 

En revanche, il ne s’agit aucunement de « creative writing » !!! Il ne s’agit pas non plus de justifier qu’un projet qui se satisferait de 100 000 est légitime dans sa levée de fonds de 300 000 sachant que le « rédacteur » devra se montrer très créatif pour expliquer qu’il n’y a pas de surestimation alors qu’il sait que l’argent en surplus se retrouvera dans la poche des « innovateurs disruptifs ».

 

L’auteur de l’article soulève quelques points qui, s’ils n’avaient pas pour objectifs d’enjoliver ou d’exagérer pour abuser les souscripteurs de tokens, feraient plutôt rire : il cite ces rédacteurs de White-Papers qui sont installés au Nigéria, il évoque la finesse des White-Papers d’origine ukrainienne, qui ne savent pas toujours résister à l’introduction d’informations bidonnées dans les White-Papers pour faire plus joli.

 

La blockchain “instrument de marketing »

 

Evidemment, lorsque le White-Paper se doit d’être techno, lorsqu’il faut parler blockchain et crypto et toutes ces « choses de ce genre » les rédacteurs doivent être très créatifs. En effet, il est impressionnant le nombre de lanceurs d’ICOs qui usent et abusent de tous les poncifs des nouvelles technologies sans connaître le moindre mot au sujet de ces technologies, de leurs impacts sur la gestion des entreprises, des conséquences que leur mauvais emploi sur les souscripteurs de Tokens.

 

Il en résulte que certains de ces rédacteurs sont conduits à inventer des business models pour le compte de leurs donneurs d’ordre !!!

 

Dans notre livre sur les ICOs, on mettait les souscripteurs en garde car le pire vient quand le White-Paper reçoit l’onction d’un « influenceur » plus ou moins célèbre : « Plutôt que de trouver des experts et des conseils compétents, donc coûteux et trop peu réactifs par rapport à l’urgence du projet, on requiert d’un des hérauts des « cryptos » son « imprimatur ». Il donnera son onction et signera une notice adjointe au White-Paper, qu’il l’ait écrite ou fait écrire, par laquelle, il félicitera le Team « pour un travail extraordinaire, pour un projet au service des valeurs les plus essentielles du nouveau monde en train d’apparaitre et pour l’ambition internationale etc. ». Les méchantes langues disent qu’un certain gourou demanderait plus de 100 000 dollars pour approuver à très haute voix les projets qui lui sont soumis ; c’est moins cher et plus rapide que d’obtenir des avis motivés de conseils juridiques ou techniques.

 

Mais la sortie peut être délicate, effondrement des cours des tokens émis, illiquidité totale, mise en cause de responsabilité etc »

 

Et surtout, des souscripteurs grugés qui, le plus souvent, malgré les actions entreprises ? ne récupéreront pas un sou de leurs placements.

 

 

 

Le rebond du Bitcoin s’explique-t-il par celui des ICOs ?

 

Dans un récent article paru dans les Echos, on avait commenté la récente hausse surprise du Bitcoin :

« …le bitcoin s’est mis à remuer. La bête n’est donc pas morte et ne serait peut- être pas même moribonde ».

 

Pourquoi cette crypto-monnaie dont les qualités sont franchement usurpées en tant que monnaie et dont les cours se sont effondrés de 20 000 à 3000 dollars l’unité, se voit-elle à nouveau sous les feux des projecteurs, repassant en deux jours à un niveau qu’on n’avait pas vu depuis un an ?

 

La SEC (security exchange commission) aurait-elle fait quelques pas en avant pour la création de produits dérivés, de « futures » et d’ETF axés sur le bitcoin ? Le bitcoin a-t-il redoré son blason en se faisant plus consensuel et moins anti-système ? Finalement, au lieu de se faire pourfendeur des systèmes bancaires et financiers, n’a-t-il pas mis beaucoup d’eau dans son vin et demandé protection et soutien aux établissements dont il promettait la fin?

 

Il faut reconnaître qu’il y a un monde entre le bitcoin des débuts avec sa myriade d’early adopters et de geeks minant des BTC à qui mieux mieux sur leurs bécanes, et celui d’aujourd’hui où sa capitalisation est entre les mains de quelques grosses « baleines » et son minage concentré en une poignée d’entreprises chinoises.

D’où vient donc que le bitcoin ait retrouvé des couleurs alors qu’on voyait qu’il s’orientait vers des cours « zéro ».

 

Parmi toutes les causes de ce regain, il faut penser aux ICOS.

 

On sait que la fantastique progression des levées de fonds de ce type, démarrée en 2016, pour exploser dans les premiers mois de l’année 2018 a connu un violent coup d’arrêt. Plusieurs causes à cette chute spectaculaire des apports en capitaux via les ICOS : la politique de hausse des taux d’intérêts par la FED qui a dissuadé la constitution de portefeuilles en monnaies cryptées par les fonds et institutions spécialisés provoquant une forte pression vendeuse. La méfiance manifestée à plusieurs reprises par la SEC vis-à-vis des monnaies-cryptées et à l’égard des ICOs a joué aussi un rôle.

 

L’attitude plus claire de la SEC depuis fin 2018, une « détente » institutionnelle ne sont pas à négliger : après que les émissions d’ICOs ont violemment chuté, on annonce que quelques lancements nouveaux sont sur le point de sortir. La demande de monnaies cryptées et, par conséquent, du Bitcoin en profiterait. Pour participer à ces nouvelles opérations, il faut bien sûr en détenir. Le marché est très étroit, la disponibilité des crypto-monnaies est faible, les prêts en bitcoin coûtent très chers, donc, pour mener de bonnes opérations en ICOs, il est préférable d’en avoir constitué des stocks.

 

On pourrait imaginer que la hausse du bitcoin est le symptôme d’un phénomène plus général : la relance des ICOS.

 

A suivre !!!

 

 

A quoi servent les Tokens (ou coins)?

 

 

 

Drôle de question puisque, justement, il n’est d’ICOs (Initial Coins Offerings) que parce qu’il y a des tokens… la preuve : de nombreux acteurs du secteur des ICOs en appellent à un changement de terminologie et proposent Initial Tokens Offerings (ITO) en lieu de place de ICO…

 

Bonnet blanc ou blanc bonnet… En fait, l’hésitation terminologique vient d’une ambiguïté liée à la pratique américaine des ICOs : on l’a exposée dans un précédent article en indiquant que les tokens émis dans le cadre d’une ICO « à l’américaine » étaient acquis aux souscripteurs contre échange d’une monnaie cryptée généralement dénommée « coin » avec toutes les variantes possible (bitcoin, litecoin etc etc…). Le token serait donc dans ces conditions une crypto monnaie secondaire, instrument de la collecte de fonds lancée par son émetteur, le coin étant la monnaie primaire destinée à acquérir les tokens émis. Oublions un instant ce mode « américain » de lancement des ICOs, dans d’autres espaces financiers et monétaires, les tokens sont plus communément achetés via des monnaies classiques.

 

Les tokens en vérité ne sont pas seulement, une espèce de crypto-monnaie seconde. Ils peuvent être assortis d’engagements de la part de l’entreprise émettrice. Ce sont alors des moyens d’accès à des fournitures de services privilégiées ou de promesses financières ; ce sont des moyens de paiement pour ces mêmes services etc etc….

 

Mais aussi, les tokens sont un moyen incontournable de fonctionnement de la blockchain.

Les ICOs sont, par principe, des techniques de financement qui impliquent la mise en place d’une blockchain. Celle-ci ne sert pas seulement à structurer l’offre des entreprises émettrices et les processus de mise sur le marché des produits et services qu’elles proposent. Elle est aussi le mode opérationnel de gestion des tokens et des garanties sur lesquelles reposent leur crédibilité en tant qu’instruments financiers.

 

Les tokens ont donc, une triple fonction : ce sont des instruments financiers représentatifs de l’apport des souscripteurs, ce sont des instruments d’échange et d’engagements de l’entreprise, et enfin, ce sont des ressources indispensables au fonctionnement de la blockchain mise en place par l’entreprise tant pour structurer son offre que pour gérer les tokens qu’elle a émis.

 

Les tokens, particuliers à chaque entreprise émettrice, sont donc aussi la rémunération des « mineurs ». La blockchain, « registre autonome décentralisé », exclut les traditionnels « tiers de confiance » garants dans l’économie classique en tant que teneurs de comptes, valorisateurs d’actifs financiers et places de marché. Ces missions et fonctions sont assumées par les membres de la « communauté » attachée à l’entreprise initiatrice de l’ICO ainsi que par toutes personnes ou organisations qui, par les calculs auxquels elles procèdent et les problèmes qu’elles résolvent, assurent actualisation, intégrité et indépendance des registres.

 

Toute peine mérite salaire, les mineurs sont rémunérés au moyen des tokens émis par l’entreprise et dont une part a été réservée aux acteurs de sa blockchain.

 

Les mineurs auront le choix de conserver les tokens reçus comme des actifs financiers à part entière ou de les échanger sur des places d’échanges ad-hoc contre des coins et/ou, pourquoi pas, d’autres tokens émis à l’occasion d’autres ICOs, ou enfin contre monnaies sonnantes et trébuchantes classiques.

 

 

C’est dire que les tokens émis à l’occasion des ICO ont des fonctions très variées… Peut-on imaginer des tokens émis lors d’une ICO sans blockchain ? Difficilement, car, justement, il faudrait recourir à tout un système de tiers de confiance… qui ne serait pas gratuit et mettrait l’entreprise sous leurs contrôles !

Les ICO : une nouvelle technique de financement disruptive

Cette chronique a été publiée dans le blog de la gestion du patrimoine

 

Les ICO sont représentatifs d’une technique de financement qui vient à peine d’émerger et à qui son appartenance à l’univers « disruptif » des crypto-monnaies et de la blockchain confère beaucoup de vertus.

 

Il est vrai que tel que les ICO ont démarré, particulièrement aux Etats-Unis, elles ont offert aux jeunes chefs d’entreprise, aux « start-uppeurs » et lanceurs de projets, des ressources sans aucune mesure avec ce que les traditionnelles aides à la création d’entreprises ou à l’accompagnement des « licornes » et des « gazelles » pouvaient offrir.

 

Les Initial Coins Offerings ont donc tout ce qu’il faut pour participer à une nouvelle conception de l’esprit d’entreprise.

 

ICO : définition

 

D’où vient cet acronyme et quelle technique de financement recouvre-t-il ?

Le nom a été calqué sur l’acronyme IPO (Initial Public Offering. En français, introduction en bourse) à des fins de marketing, car les ICO n’ont rien à voir avec des introductions en bourse ! D’ailleurs, l’acronyme ne recueille pas l’adhésion de tous, celui de ITO (Initial Tokens Offering) revient de plus en plus souvent.

 

Au plus simple, une ICO, est un appel public à l’épargne de la part d’un entrepreneur sur la base d’une nouvelle entreprise ou même d’un simple projet. Les épargnants ou investisseurs intéressés souscrivent non pas des actions, ni des obligations mais des tokens (voir le précédent article sur la terminologie financière « crypto »), on dit aussi des crypto-monnaies.

 

Les avantages des ICO

 

La particularité de ces tokens dans leur forme la plus élémentaire est de ne conférer à leurs souscripteurs aucuns droits sociaux sur l’entreprise.

 

L’actionnariat de cette dernière n’est donc pas modifié, le bilan de l’entreprise n’est pas alourdi par des dettes qu’il s’agisse d’obligations ou de comptes-courants d’associés. On comprend combien cette technique est appréciée par les chefs d’entreprises qui ne se voient donc imposer ni nouveaux actionnaires, ni créanciers. Leur contrôle de l’entreprise reste donc intact.

 

Pour les souscripteurs, la récompense dans ce type d’investissement ne vient donc ni des intérêts reçus, ni des dividendes perçus. Ils s’attendent à ce que la valorisation des tokens sur les marchés des crypto-monnaies leur apporte de substantielles plus-values. Joue aussi un rôle appréciable le fait, en investissant, de devenir un membre d’une communauté qui œuvre pour renforcer un projet d’entreprise.

 

Les tokens en question sont échangeables sur des places de marché privées de gré à gré (OTC : « over the counter »). Ils peuvent être convertis en toutes monnaies, qu’elles soient « fiat » (souveraines, dollar, euro …) ou crypto (bitcoin, ether, monero, litecoin…).

 

ICO, blockchain et régulation

 

Qui dit « crypto », dit « blockchain » : c’est l’élément clef de la sécurisation des souscripteurs. Via cette technologie informatique, les tokens sont identifiés, inviolables, circulent sans risque et sans l’intervention (coûteuse) des Tiers de Confiance que sont les banques et les entreprises financières.

 

On verra dans un article ultérieur que, né aux Etats-Unis, ce mode de financement ne laisse pas les autorités américaines de régulation indifférentes. L’euphorie des débuts cède la place à des environnements qui sont plus encadrés.

 

De nombreux pays s’efforcent aussi de développer ce nouveau secteur financier et cherchent à le doter de cadres juridiques et fiscaux adaptés. La compétition fait rage entre pays européens et les Etats-Unis caracolent en tête.

 

 

 


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