« Que de choses il faut ignorer pour agir. » s’exclame Paul Valery Tel Quel. Page 57.folio.), inventant sans s’en rendre compte la théorie de l’ignorance rationnelle.
Que vient faire cette théorie dans un abécédaire consacré à l’univers de la Bourse, de la Banque et de la finance ? N’a-t-on pas accumulé les prix Nobel sur le thème de la rationalité des décisions économiques? N’a-t-on pas multiplié les études sur les comportements de l’acteur essentiel du marché, l’homo oeconomicus, agent économique libre, transparent et atomisé dont les décisions et les actions sont ouvertement et librement confrontées aux autres agents qui lui ressemblent comme des clones?
La théorie de l’ignorance rationnelle s’appuie sur une idée : on est rationnel jusqu’au moment où cela devient trop coûteux de l’être. A ce moment-là, les décisions qu’on prend ne reposent plus sur un équilibre savamment orchestré de « pour » et de « contre ». Elles sont prises « au jugé » « au doigt mouillé », selon des habitudes ou une opinion commune auxquelles il n’est pas trop dispendieux d’adhérer et qui correspondent grosso modo à l’objectif qu’on vise. Cette théorie n’est pas une méditation sur le « jeté de dés », ni sur le «…. petit bonheur, la chance ». Les décisions issues de l’ignorance rationnelle ne sont pas des décisions hasardeuses ou aléatoires. Elles sont fondées sur les raccourcis, les habitudes et les images que les individus projettent, sur des échéances plus ou moins éloignées et qui se substituent à de l’information pure, parfaite et libre.
A ce compte, la théorie économique classique se trouve sérieusement chahutée, elle qui pose que les consommateurs se décident en comparant leurs préférences, les « utilités », dans le cadre de la gestion rationnelle d’une ressource limitée : leurs revenus. Le concept de l’Ignorance Rationnelle vient énoncer que les consommateurs n’ont pas nécessairement envie, ni le temps, ni les moyens, ni, donc, les ressources d’opérer des comparaisons pertinentes ou nécessaires. C’est pourquoi, ils acceptent de décider dans l’ignorance de leurs intérêts bien calculés et, par conséquent, bien compris.
Quel impact pour la finance, la bourse? Les marchés financiers sont présentés comme les exemples topiques de la pertinence de la théorie classique. Toutes les réglementations qui les organisent ont pour objectif d’assurer les acteurs économiques, des plus grands aux plus petits, que leur fonctionnement s’approchera le plus possible des marchés purs et parfaits que cette théorie décrit sous toutes leurs variantes. Elles s’efforcent de faire respecter la libre décision d’un agent économique parfaitement informé qui décide en toute logique et rationalité !
La théorie de l’ignorance rationnelle, théorie du moindre effort, explique pourquoi les agents économiques, plutôt que de peser et mesurer tous les éléments pouvant concourir à une prise d’une décision, préfèrent s’appuyer sur les recommandations de leaders de l’information ou sur l’habitude et la prégnance des événements ou, encore, sur l’analyse obsessionnelle des chiffres du passé, des courbes qu’on en tire et des projections qu’on en déduit, pour guider réflexion et décision.
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