Editeur: Mille et une nuits

21. (je) fais profession des choses muettes

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25. Echo de la Gazette de Théophraste Renaudot. N° 160 :  le sieur le Poussin, excellent peintre que le Roy a fait venir de Rome… et fut reçu par le sieur de Noyers, Secrétaire d’ État et Surintendant des bâtiments de Sa Majesté, et ensuite par son Éminence, avec des caresses  proportionnées à la grandeur du mérite et de la réputation acquis en son art.

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27. Je fus introduit, le matin suivant, par M. le Grand favori du Roi, qui en bon Prince, plein d’humanité, daigna me caresser et resta une demi-heure à me demander moult choses et se tournant vers ses Courtisans, il dit : « voilà Vouet bien attrapé »

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38. (sur Poussin)  le Génie du poussin veut agir si librement que je ne veux pas seulement lui indiquer ce que celui du Roi désire du sien.

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41. (sur Poussin) quoique M. Poussin soit homme d’un très grand talent et connu pour tel par beaucoup de ministres, toutefois, Le Vouet se maintient très ferme et est l’occasion chaque jour d’une concurrence fort ennuyeuse, car c’est un homme effréné, d’humeur violente, qui cherche son intérêt per fas et nefas…

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 42. (sur Poussin) … les agitations de cette cité (Paris) sont telles et si fastidieuses à qui est habitué à la vie de Rome, qu’il lui parait chose certaine d’être passé du paradis dans l’enfer …

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50. La négligence et le trop peu d’amour que ceux de notre nation ont pour les belles choses, étant si grandes, qu’à peine sont-elles faites qu’on n’en tient plus de compte, mais au contraire on prend souvent plaisir à les détruire.

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51. Que ceux qui prétendent que le Christ ressemble plutôt à un Jupiter tonnant qu’à un Dieu de miséricorde, devaient être persuadés qu’il ne lui manquera jamais d’industrie pour donner à ses figures des expressions conformes à ce qu’elles doivent représenter ; mais qu’il ne peut et ne doit jamais s’imaginer un Christ, en quelque action que ce soit, avec un visage de torticolis ou d’un père douillet vu qu’ étant sur la terre parmi les hommes, il était même difficile de le considérer en face.

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59. Il faut savoir qu’il y a deux manières de voir les objets : l’une en les voyant simplement. Et l’autre en les considérant avec attention.

Voir simplement n’est autre chose que recevoir naturellement dans l’œil la forme et la ressemblance de la chose vue. Voir un objet en le considérant, c’est qu’outre la simple et naturelle réception de la forme dans œil, l’on cherche encore avec une application particulière les moyens de bien connaître ce même objet.

Ainsi l’on peut dire que le simple aspect ou regard est une opération naturelle et que ce que je nomme le prospect est un office de la raison. Qui dépend de trois choses, à savoir : de l’œil, du rayon visuel et de la distance de l’œil à l’objet.

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63.  …..je tâche non seulement de représenter sur les visages des figures les passions différentes et conformes à leurs actions, mais encore d’exciter et de faire naître ces mêmes passions dans l’âme de ceux qui regardent mes tableaux.

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71. (la peinture) C’est une imitation faite avec lignes et couleurs en quelque superficie, de tout ce qui se voit dessous le Soleil: sa fin est la Délectation.

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72. C’est le «rameau d’or» de Virgile que nul ne peut trouver, ni cueillir s’il n’est conduit par le Destin. (Enéide Sur un arbre touffu se cache un rameau d’or, baguette souple couverte de feuilles….. Donc cherche, lève les yeux et quand tu l’auras trouvé, cueille-le de la main selon les rites ; en fait, si  les destins t’appellent, il se laissera facilement cueillir : sinon, nulle force ne pourra t’aider à le vaincre ni nulle lame tranchante à l’arracher).

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79. On peut ainsi parier de l’amitié et de l’inimitié des couleurs, et de leurs limites.

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80. La première chose requise comme fondement de toutes les autres, c’est que la matière et le sujet soient grands, comme seraient les batailles, les actions héroïques, et les choses divines. Mais la matière dans laquelle le Peintre doit se démener étant grande, le premier conseil est de s’éloigner autant qu’il le peut des minuties pour ne pas contrevenir au décor de  l’histoire en parcourant d’un pinceau rapide les choses magnifiques et grandes, pour négliger les détails vulgaires et légers.

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82. La Peinture n’est autre qu’une idée des choses incorporelles, et que si elle montre les corps, elle n’en représente seulement que l’ordre et le mode des espèces des choses: qu’elle-même est plus attentive à l’idée du beau qu’à toutes les autres d’où certains ont voulu qu’elle seule fût le signe et quasiment la marque de tous les bons peintres.

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82. La nouveauté dans la Peinture ne consiste pas principalement dans un sujet qu’on n’ait pas encore vu, mais dans la bonne et nouvelle disposition et expression, qui fait que le sujet, de commun et vieux, devient original et neuf.

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83. Mais qu’il (le peintre) pousse son esprit à rendre son œuvre merveilleuse, par l’excellence de la manière, que l’on puisse dire : «materiam superabat opus» le travail a surpassé la matière.

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84. Les couleurs dans la peinture sont comme des leurres pour persuader les yeux comme la vénusté des vers dans la Poésie.

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95. Je suis bon à faire du  nouveau, et non à répéter les choses que j’ai déjà faites.