12      Tout le monde tien le beau pour le beau

C’est en cela que réside sa laideur

Tout le monde tien le bien pour le bien,

C’est en cela que réside son mal.

 

Car l’être et le néant s’engendrent.

 

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13      Son œuvre (du Sage) accomplie, il ne s’y attache pas

Et puisqu’il ne s’y attache pas,

Son œuvre restera.

 

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14      Le gouvernement du saint

Consiste à vider l’esprit du peuple,

A remplir son ventre,

A affaiblir son ambition,

A fortifier ses os.

 

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18      Le Saint se met en arrière

Il est donc mis en avant.

 

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20      « L’œuvre une fois accomplie, retire toi » telle est la loi du ciel.

 

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21      Ton âme peut-elle embrasser l’unité

Sans jamais s’en détacher ?

 

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21      Produire et faire croître

Produire sans s’approprier,

Agir sans rien attendre,

Guider sans contrainte,

C’est la vertu suprême.

 

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22      On façonne l’argile pour en faire des vases,

Mais c’est du vide interne

Que dépend leur usage…….

………………………

L’Etre donne des possibilités,

C’est par le non-Etre qu’on les utilise.

 

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23      C’est pourquoi le saint s’occupe du ventre et non de l’œil.

 

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27      Qui sait par le repos passer peu à peu du trouble au clair

Et par le mouvement du calme à l’activité ?

 

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32      Rejette la sagesse et la connaissance,

Le peuple en tirera cent fois plus de profit.

Rejette la bonté et la justice,

Le peuple reviendra à la piété filiale et à l’amour paternel.

Rejette l’industrie et son profit,

Les voleurs et les bandits disparaîtront.

Si ces trois préceptes ne suffisent pas,

Ordonne ce qui suit :

Discerne le simple et étreins le naturel,

Réduis ton égoïsme et refrène tes désirs.

 

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35      Le Tao est quelque chose de fuyant et d’insaisissable.

Fuyant et insaisissable, il présente cependant quelque image,

Insaisissable et fuyant, il est cependant quelque chose.

 

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37      Si les phénomènes de la terre et du ciel ne sont pas durables,

Comment les actions humaines le seraient-elles.

 

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39      Il y avait quelque chose d’indéterminé

Avant la naissance de l’univers.

……….

Il doit être la mère de l’univers.

………………….

Ne connaissant pas son nom

Je ne dénomme « Tao ».

 

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41      Qui se conduit avec légèreté

Perdra la Racine de son autorité ;

Qui s’agite

Perdra la maîtrise de soi.

 

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42      Marcher bien, c’est marcher sans laisser ni ornière, ni trace.

Parler bien, c’est parler sans commettre d’erreur et sans encourir de reproches.

 

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48      Un homme de bien se contente-t-il d’être résolu,

Sans user de sa force.

 

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54      Tout ce qui émane du Tao

Est monotone et sans saveur.

 

On regarde le Tao,

Cela ne suffit pas pour le voir.

On l’écoute, cela ne suffit pas pour l’entendre.

On le goûte,

Cela ne suffit pas pour en trouver la saveur.

 

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55      Telle est la vision subtile du monde.

 

Le souple vainc le dur.

Le faible vainc le fort.

Le poisson ne doit pas sortir des eaux profondes.

Les armes les plus efficaces de l’Etat

Ne doivent pas être montrées aux hommes.

 

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56      C’est par le sans-désir et la quiétude

Que l’univers se règle de lui-même.

 

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57      La vertu suprême est sans vertu,

C’est pourquoi elle est la vertu.

La vertu inférieure ne s’écarte pas des vertus,

C’est pourquoi elle n’est pas la vertu.

 

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57-58 Ainsi il est dit :

Après la perte du Tao, vient la vertu.

Après la perte de la vertu, vient la bonté

Après la perte de la bonté, vient la justice

Après la perte de la justice, vient le rite

Le rite est l’écorce de la fidélité et de la confiance,

Mais il est aussi source de désordre.

 

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59      La noblesse a pour racine l’humilité

Le haut a pour fondement le bas.

 

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60      L’honneur suprême est sans honneur.

Le Saint ne veut pas être finement taillé comme le jade,

Mais il préfère être éparpillé comme des cailloux.

 

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61      Tous les êtres sont issus de l’Être,

L’Être est issu du non-Être.

 

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63      Le grand carré n’a pas d’angles.

Le grand vase est lent à parfaire.

La grande musique n’a guère de sons.

La grande image n’a pas de forme.

Le Tao caché n’a pas de nom.

ET pourtant c’est lui seul

Qui soutient et parachève tous les êtres.

 

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65      Seul le rien s’insère dans ce qui n’a pas de failles.

A quoi je reconnais l’efficace du non-agir.

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66      Renom ou santé, quel est le plus précieux ?

Santé ou fortune, quelle est la plus importante ?

A gagner l’un en perdant l’autre : où est le pire ?

 

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68      Pas de plus grande erreur que d’approuver ses désirs.

Pas de plus grand malheur que d’être insatiable.

Par de pire fléau que l’esprit de convoitise.

Qui sait se borner

Aura toujours assez.

 

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69      Le saint connaît sans voyager,

Comprend sans regarder,

Accomplit sans agir.

 

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71      Le saint unifie les esprits du monde.

 

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79      L’abus de la vie est néfaste.

Dominer le souffle vital par l’esprit, c’est être fort.

 

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80      Celui qui sait ne parle pas,

Celui qui parle ne sait pas.

 

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83      Le monde n’a pas de normes,

Car le normal peut se faire anormal

Et le bien peut se transformer en monstruosité.

 

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85      On régit un grand Etat

Comme on fait frire un petit poisson.

 

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89      Le voyage de mille lieues commence par un pas.

 

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93      Quiconque est courageux sans amour,

Généreux sans économie,

Et chef sans humilité,

Celui-là va vers la mort.

 

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97      Le saint, sous ses vêtements grossiers,

Garde un jade en son sein.

 

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98      Connaître c’est ne pas connaître ;

Voilà l’excellence

Ne pas connaître, c’est connaître,

Voilà l’erreur.

 

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110    Le saint se garde d’amasser ;

En se dévouant à autrui, il s’enrichit,

Après avoir tout donné, il possède encore davantage.