LE CRIME DU COMTE NEVILLE

AMELIE NOTHOMB

Albin Michel Editeur

11- ...depuis quelques années, pour d’obscures raisons, les gens ne se satisfaisaient plus des termes sentiments, sensations ou impressions, qui remplissaient pourtant parfaitement leur rôle. Il fallait qu’ils éprouvent des ressentis.

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17- Neville était terrifié à l’idée qu’il allait y tuer l’un de ses invités. Cela ne se faisait pas.

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36- … il était comme presque tout le monde : il ne croyait les prédictions que si elles le concernaient. Même le sceptique le plus cartésien croit son horoscope.

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43- « Pourquoi a-t-on inventé l’enfer alors qu’il existe l’insomnie?»

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67- préméditer l’assassinat d’un invité, c’est prouver, avec la dernière grossièreté, que l’on ignore l’art de recevoir.

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67- La préméditation est impossible à cacher. On ne tue jamais de la même façon quand on prémédite. Rien n’est plus facile à démontrer que la préméditation.

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70- · Etre noble, mon fils, cela ne signifie pas qu’on a plus de droits que les autres. Cela signifie qu’on a beaucoup plus de devoirs.

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83- .. il faut croire qu’on parle bien de ce qu’on ne ressent pas.

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101- Une chouette hulula à cet instant. Sa mère lui avait toujours dit : «Quand crie la chouette, ta pensée est juste.»

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103- L’explication était celle-ci : l’insomnie consistait en une incarcération prolongée avec son pire ennemi. Ce dernier était la part maudite de soi. Tout le monde n’en était pas pourvu : ainsi, tout le monde ne connaissait pas l’insomnie.

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104- Les médecins conseillent, en cas d’insomnie, de se lever et de s’occuper : c’est ignorer que le plus souvent, l’insomniaque n’en est pas à sa première nuit sans sommeil, il est trop fatigué pour accepter une diversion.

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104- Plus que les autres, les insomniaques savourent le bonheur du sommeil : eux au moins, ils savent qu’ils dorment.

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127- Les gens se dépassaient. Soucieux de la beauté qui émanait de leur ensemble, ils étaient ce qu’ils pouvaient être de mieux : leurs mouvements coulaient les uns vers les autres, leurs paroles avaient la légèreté et la grâce de poèmes en prose.