Les titres accrocheurs du monde, du SEXE que diantre !
Du SEXE vous dis-je !
Le Monde, dont les parutions papiers ont la régularité et la prévisibilité de la chute des feuilles mortes ou de la circulation des papillons s’efforce, lorsqu’on peut le lire, de défendre les grandes idées et de mettre en valeur les grandes causes. Je vous éviterai la relation des grands cris de conscience blessée qui ont fait la renommée de ce journal. Nous savons tous que lorsque le Monde se trompe, les bonnes causes n’en subissent aucun dommage, ses convictions de journal d’opinion, droit dans ses bottes, font office de plumes de canard sous des trombes d’eau. Et puis le temps, dans le cas de ce quotidien est un moyen de faire table rase et d’oublier les élégies à Pol Pot. Notre journal à la parution erratique sait se transformer en « canard » le temps d’une rumeur assassine et en support publicitaire le temps d’une exposition qui s’essouffle.
Ce long prologue pour en arriver là. A l’exposition qui s’essouffle et aux méthodes « sensationnelles » d’un journal de conviction pour lui venir en aide: quand le droit et le bien sont à vos côtés, le beau ne pas ne pas suivre. Vous leur devez le haut-parleur. Vous leur devez des colonnes en abondance.
Et c’est ainsi que Pompéi a connu le 10 janvier 2012 une seconde renaissance ou plutôt que l’exposition au Musée Maillol, qui traîne depuis fin septembre a connu une consécration exceptionnelle, un mois avant sa fermeture : le Journal le Monde s’étant aperçu qu’elle existait, s’en est emparé et lui a consacré une page entière. Incroyable ! On se demande à la lecture de ce morceau de littérature si c’est Pompéi qui est ressorti de ses cendres ou l’exposition. Il fallait probablement la tirer de l’oubli avant que le février, elle disparaisse à jamais, de Paris et de la mémoire des parisiens.
Donc, le Monde s’est aperçu que le Musée de la Muse Verny, exposait Pompei. Comment l’information est-elle parvenue au journal ? François Hollande, se prenant pour Mitterand, aurait-il été visité dans son sommeil par Dina. Les deux ombres la main dans la main, comme autrefois, lui auraient souri tendrement, comme ils savaient le faire, en séducteurs professionnels. Ils auraient évoqué les mânes et les cendres. François, (le jeune) se serait réveillé, couvert de sueur, en criant « Pompéi ». Il aurait téléphoné au Musée. Il aurait découvert que la poussière faisait office de cendres et que seules les mites contemporaines la faisaient faiblement s’envoler. Aussitôt, il en aurait appelé à quelques consciences démocratiques : les riches de Pompéi n’ont-ils pas été justement ensevelis ? Trop de richesses ne pouvait pas bien se terminer. La femme de Loth avait bien été punie ? Nos sociétés animées par l’atroce Greed ne vont-elles pas droit dans le mur des éruptions nucléaires….
Donc et pour faire bref, voilà la Conscience du Monde mobilisée pour une grande cause : Pompei chez la Dame Verny.
Lorsque les causes sont grandes, le Monde ouvre généreusement ses colonnes et croise les doigts pour que le journal ne soit pas bloqué, détruit, détourné par une cohorte d’ennemis héréditaires. Le monde a donc ouvert généreusement ses colonnes… après avoir réfléchi un grand coup.
L’exposition n’est pas bien comprise, semble-t-il ? Des gens ont fait remarquer que c’était bien pauvre. Certains ont même esquissé que ça ou un bouquin sur Pompei … au moins dans un bouquin on a parfois un CD qui met de l’animation. Alors les experts en marketing et en sémiologie du Monde sont venus à cette idée qu’on n’avait pas frappé assez fort. Oui, il s’agissait bien de la Pompéi qu’on a sortie de ses cendres. De cette ville de riches qui a laissé les traces émouvantes de pauvres gens grillés sur place. Oui, quand on a découvert les restes de la ville, les découvreurs ont été ébahis par sa modernité, ses fresques … tout ça, ont fait remarquer les experts du Monde, tout le monde le sait. Ça ne peut pas faire bouger beaucoup de foules. Si on avait pu déplacer les ruines et les mettre dans le musée Maillol, alors là, il y aurait eu un effet d’annonce très fort. Pour attirer l’attention sur l’exposition on aurait dû user d’autres arguments. Et c’est là que le Monde a montré qu’il était une conscience en éveil, luttant pour la démocratie et contre les ploutocrates, luttant pour l’art contre les tabous et les interdits. Le SEXE ! Voilà ce sur quoi il fallait insister.
LE SEXE à tout moment. Le SEXE dans les scènes décorées a fresco, jusque dans la salle à manger des riches (eh oui, à cette époque là, on n’avait pas nos pudeurs hypocrites). Le SEXE sur triclinium où l’amant de la maîtresse de maison se trouvait à sa gauche et son mari à sa droite… (je ne me souviens plus, qui, dans un dîner mondain doit être à gauche de la maîtresse de maison). Le SEXE, dans la maison, dans la salle de bain, au sortir de la dite, en se mettant à table… le SEXE à domicile en quelque sorte.
Cela n’aurait rien été, car, après tout, dans nos sociétés modernes qui sait vraiment ce qui se passe dans l’intimité du foyer, devant la télé ou les caméras sur leurs trépieds (un très beau trépied dans l’exposition Maillol). Le Monde est allé plus loin. Pas de barrières. Lorsque les limites sont franchies, il n’y a plus de bornes. Le SEXE, s’étalait partout dans l’espace public ! C’est le monde qui le dit. Il y avait plein de SEXES partout. Pas le processus, l’organe. Des SEXES à tous les coins de rue. Au fait, il ne s’agit pas de tous les sexes, mais du masculin, du plein pas du creux en quelque sorte. Il y avait, nous dit le Monde, (heureusement qu’il y a encore de grands journaux d’information qui savent prendre des risques) des SEXES même sur les toits (au moyen âge on a préféré les gargouilles, autres temps…). Partout des PENIS, en majesté évidemment. Un coin de rue, un PENIS sculptural, reproduit à une échelle incroyable, des PENIS de deux mètres, trois parfois. On ne pouvait pas les éviter. Eût-on été une duègne espagnole, détourner le regard n’aurait pas suffi : évitant un PENIS plein de vie on serait tombé sur un PENIS fier de sa vigueur. A ce point, Le Monde, nous regarde un peu ironiquement. Ça vous secoue, nous dit ce magnifique article. Ces Romains, étaient vraiment plongés dans le stupre et la fornication. Il ne leur serait pas venu à l’esprit de bloquer le départ d’un Char à destination de Rome pour de sombres histoires de SEXE, puisque en matière de SEXE, à Pompéi, la liberté était totale. Priape était Roi, les robinets des fontaines étaient en forme de PHALLUS, les petits garçonnets farceurs, faunes miniatures étaient doté d’avantages très exagérés par rapport à leur support….
Et bien, à ce stade, on peut dire « Bravo, le Monde ». Très beau coup ce coup-là ! Il est vrai, nous le savons tous, le sexe fait vendre. Alors pour faire vendre la belle exposition qui va se terminer, pour lui donner un petit kicker comme disent les traders, du SEXE (what else ?).
Sauf que, si vous allez, par hasard, visiter cette exposition confetti, en matière de sexe, vous ne serez pas servi. Un petit Priape par ci, un PHALLUS de taille modeste par là….
Franchement, la seule chose qui est un peu intéressante, ce sont les ustensiles de cuisine. Pourtant, ils ne sont pas présentés par d’accortes ancillae (ancilla, ancillae, ancilla, la servante) angéliquement vêtues d’un simple petit tablier en lin transparent.
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