Entre une chronique sur l’exposition du Grand Palais sur le thème “Edward Hopper, sa vie, son oeuvre“et une chronique sur la psychologie des foules “pourquoi et jusqu’où peuvent-elles se déplacer ?” on pourrait hésiter. Les foules ne vont-elles pas là où le monde brille plutôt que là où le monde se découvre?
Cet artiste aimable et efficace est abordable. Intellectuellement s’entend, car sa cote s’est déjà envolée !
Si Hopper n’est pas coté comme Damien Hirst ou Jeff Koons, c’est qu’il est déjà très largement “entreposé” dans les musées. Exposé à Paris au Grand Palais, il déplace des milliers de “regardeurs” depuis le 10 octobre. L’exposition devait s’achever le 28 janvier mais vient tout juste d’être prolongée jusqu’au 3 février prochain.
Né en 1882 à Nyack, il Edward Hopper meurt à New-Yyork en 1967 où il a vécu une partie essentielle de son existence. Hopper commence tardivement une activité de peinture à part entière, mais il est très vite remarqué et devient l’objet de l’attention des magnats américains amateurs d’art et collectionneurs. Cela lui vaudra d’entrer très vite dans les musées américains, principalement le Whitney Museum of American Art. Il est aujourd’hui considéré comme une sorte de patrimoine national aux Etats-Unis. L’œuvre disponible est rare, hormis des gravures en multiples impressionnants ! Si Hopper n’est pas coté comme Damien Hirst ou Jeff Koons, c’est qu’il est déjà très largement « entreposé » dans les musées. Exposé à Paris au Grand Palais, il déplace des milliers de « regardeurs » depuis le 10 octobre. L’exposition s’achève le 28 janvier.
Entre une chronique sur l’exposition du Grand Palais sur le thème « Edward Hopper, sa vie, son œuvre » et une chronique sur la psychologie des foules « pourquoi et jusqu’où peuvent-elles se déplacer ?» on pourrait hésiter. Les foules ne vont-elles pas là où le monde brille plutôt que là où le monde se découvre ?
Un chroniqueur a, paraît-il, lancé que Hopper devait probablement sa célébrité au fait qu’il ne savait pas peindre! Parisianisme ! Propos faciles d’une critique hostile à l’anglo-saxon ? Il faut juger sur pièces. Hopper doit peut-être la reconnaissance du public au fait qu’il a conçu un discours simple structuré par une grammaire accessible en usant des mots de tous les jours.
Attaquons le sujet par la fin : Hopper est probablement aimable et apprécié du public pour son absence d’afféterie comme son refus des stridences et des violences dans lesquelles se complaisent beaucoup d’artistes. Sa peinture est immédiatement accessible. Les nuances, les finesses, les détails qui compliqueraient le regard porté sur son œuvre sont bannis. Dans ses Œuvres de jeunesse, ses peintures du Louvre sont prémonitoires du parti qu’il va prendre. Peindre en simplifiant. En ne conservant que l’essentiel dans la représentation.
Ce langage simple à l’efficacité comme grammaire. Pas de détail a-t-on dit. Veut-on en donner un exemple caricatural mais permanent ? Il faut regarder de près les visages de ses personnages. Il faut même commencer par le sien : son autoportrait réalisé quand il était encore un très jeune peintre supporterait mal la comparaison avec un autoportrait de Picasso à 16 ans ! Il suffit de s’approcher de près pour voir ce qu’il s’essaye à faire du visage de ses sujets. Les traits sont simplifiés à la limite de l’épure.
Ce langage simple à l’efficacité comme grammaire. Pas de détail a-t-on dit. Veut-on en donner un exemple caricatural mais permanent ? Il faut regarder de près les visages de ses personnages. Il faut même commencer par le sien. Son autoportrait réalisé quand il était encore un très jeune peintre. Voudrait-on être méchant, on le comparerait avec un autoportrait de Picasso à 16 ans ! Il suffit de s’approcher de près pour voir ce qu’il s’essaye à faire du visage de ses sujets. Les traits sont simplifiés à la limite de l’épure.
La grammaire de Hopper ne réside pas dans la combinaison complexe de formules adroitement entremêlées dans le but d’exprimer finesse des sentiments, délicatesse des âmes et complexité des rapports sociaux. Elle est d’ordre géométrique (dans l’espace). Tous ses tableaux sont d’une fantastique efficacité « architecturale », Eleven AM de 1926, qui représente une femme déshabillée regardant par une baie ouverte) est une véritable leçon de composition.
Vocabulaire facilement accessible, grammaire directe et naturelle sont au service d’un discours d’une simplicité remarquable. Tout d’abord, une force de ce discours « hopperien » réside dans sa stabilité. L’œuvre de Hopper se définit très tôt « Eleven AM » en est la parfaite illustration. Le style, la méthode, la thématique de Hopper sont posés et structurés au cours de ces quelques années 1920 et ne bougeront plus. Dans son œuvre, rien ne choque, tout est clair et les thèmes se répètent.
Mais aussi, il trouble. Par l’immobilité de ses personnages et l’ambiguïté des thèmes. Hopper ne met-il pas en scène de curieuses situations : femmes nues qui regardent par la fenêtre, spectateurs isolés dans une grande salle de théâtre, maisons solitaires posées sur des dunes éloignées de tout ? Il crée des contrastes destinés à renforcer le caractère immobile et sculptural de ses sujets, « light houses », « maisons sur la dune », une plage, des personnages en tenue de bain., « Grand Swell » montre un voilier encalminé sur le sommet d’une vague immobile. Trouble ou maladresse ?
Il faudrait peut-être se forcer à considérer l’œuvre de Hopper non pas comme une vision mais comme une illustration. On dira que c’est pousser loin l’exégèse. On dira que Hopper est le peintre de la solitude comme Picasso celui de l’exubérance, Bacon celui de l’ambiguïté. C’est un peu court. La fameuse maison sur la dune, en fin de journée, dont une face est éclaboussée de lumière, au point d’être surexposée, l’autre étant plongée dans une semi-pénombre est la sœur de celle qu’Hitchcock montrera dans Psychose. Elle se dresse sculptée dramatiquement par l’opposition de la lumière qui aveugle et de l’ombre qui modèle.
Hopper, peint une obsession, qui sans cesse va revenir dans les mêmes formes et sur les mêmes thèmes toute sa vie. Hopper, comme beaucoup de peintres, une fois acquise la forme du discours, va aller se répétant, changeant à peine les perspectives et toujours dissimulant sous des traits simples et intelligibles des obsessions beaucoup plus sombres et troubles.
Le regard qu’on porte sur lui ne peut pas être celui dont on gratifierait un peintre de genre moderne. Son œuvre est frappante par sa fixité. Elle en appelle au rêve et au cauchemar. Pour le regardeur, elle exerce une fascination trouble au cours de laquelle elle fait se retrouver un désir d’inquiétude et son exorcisme.
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