Germaine Richier la cruauté du bronze
Entre Louise Bourgeois et Alberto Giacometti
Au centre Pompidou
Une exposition passionnante sur une sculptrice française dont on dit dans la présentation qui lui est consacrée qu’elle fut un peu négligée, y compris en France, alors qu’elle avait une stature qui valait bien celle de Louise Bourgeois voire celle de Giacometti. Germaine Richier était-elle trop au milieu de ce qu’on pourrait nommer le filiformisme italien et le catastrophisme féminin ?
Elle aura évolué d’une statuaire classique élégante et élancée, d’une pratique des bustes et portraits, exprimant son goût pour une perspective psychologique et réaliste de ses sujets vers une vision à la fois plus surréaliste et rapprochant humanité et animalité.
Comme tout sculpteur, Germaine Richier est tout entière investie dans la matière, usant de sa pesanteur, traitant de la capacité à restituer un message, à se tordre pour s’inscrire dans l’espace et l’esprit. En ce sens, elle s’oppose à Giacometti (auquel on nous dit qu’elle a été fort malencontreusement comparée) qui a renoncé à la pesanteur de la matière pour rechercher les dimensions du temps et du mouvement. Elle s’écarte aussi de louise bourgeois, en ce sens qu’elle ne se veut pas conteuse d’histoire triste.
Elle aura cherché à inscrire la forme brute du bronze dans le temps et l’espace, c’est-à-dire le mouvement, usant de lignes de forces pour suggérer cette autre dimension que tous les sculpteurs cherchent à dompter.
Les mouvements de l’esprit, trouveront aussi leur traducteur avec Germaine Richier par le biais de soi-disant sauterelles qui sont des femmes tassées sur elles-mêmes comme prêtes à bondir, ou d’araignées dont la toile dorée à l’or fin se fait rêve enchanté et menaces bien réelles.
La quête de l’essentiel, de la représentation éliminant tout détail inutile, tout effet de style, on la trouvera dans bon nombre de ses sculptures et tout particulièrement dans les crucifixions : entre le corps du christ et le bois de la croix, le bronze torturé exprime la puissance du message.
Pourquoi, regardant les œuvres de Germaine Richier, m’est venu sans cesse cette idée qu’il faudrait en appeler à Jean Dubuffet, pour mieux la comprendre : ses formes déchirées, ses têtes effacées, les fils d’une araignée, n’ont-ils pas pour correspondances, les brutalités des premières œuvres de Dubuffet et ne trouve-t-on pas dans les texturologies des accointances avec certaines œuvres très « terriennes » de la sculptrice. Ils étaient somme toute contemporains.
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