On n’insistera pas sur le titre prétentieux de cette exposition : Revoir Cimabue ! S’il y a bien au peintre « primitif italien » que la plupart des gens n’ont pas vu, c’est bien Cimabue !!! Alors, le « Revoir… ».
Peu importe finalement, voir ou revoir, allons au plus bref : l’ayant vu dans le cadre cette exposition on aura nécessairement envie de le revoir, car il s’agit vraiment d’un très beau travail muséographique.
On rappellera que l’auteur a fait les beaux titres de la presse spécialisée il y a quelques années : une de ses œuvres fut retrouvée accrochée dans un endroit obscur d’une petite maison. Il passait probablement aux yeux des visiteurs comme une de ces « bondieuseries », ces œuvres pieuses, simples comme la foi du charbonnier et sombres de toutes la saleté accumulées pendant des dizaines d’année, collant au vernis, lui-même dégradé. Ce petit tableau sans intérêt n’était autre qu’une œuvre de ces peintres qu’on nomme « primitifs italiens » qui ont fait basculer tous les codes esthétiques de leur temps pour aboutir à la peinture dite « occidentale ».
L’exposition est passionnante pour le jeu des comparaisons qu’elle offre et pour le fait aussi que la redécouverte d’un grand talent oublié se fait après des erreurs d’attributions parfois incroyables. Cimabue n’avait pas été complètement oublié puisqu’on lui attribuait des œuvres intéressantes et charmantes…. Sauf qu’on nous montre qu’en pleine confusion des attributions, un tableau de Botticelli se trouva prétendument peint par Cimabue ! ( et franchement, en voyant le tableau, on se demande bien comment on a pu se tromper à ce point…. Si ce n’est que Botticelli lui-même, à l’époque cette fausse attribution, était lui-même tombé dans l’oubli !!!).
Il faut en venir à ce qui fait que les œuvres de Cimabue sont si marquantes et aussi importantes sur le plan de l’histoire de l’art occidental.
Cimabue est né à Florence et mort à Pise à la fin du XIIIème siècle et au tout début du XIVème (en Italien : de la fin du Duocento au début du Trecento). A cette époque, l’art dominant est byzantin et caractérisé par l’art des Icônes, un Art très codifié, où la représentation religieuse n’est pas abandonnée à l’initiative des artistes tout géniaux qu’ils soient : lorsqu’ils le sont, c’est parce qu’ils ont poussé le respect des codes de la représentation à des niveaux exceptionnels !
L’art, en Italie et dans une bonne partie du monde médiéval est dominé par ce mode de représentation. Cimabue fait partie des artistes qui introduisirent dans la représentation religieuse une humanité qui était absente de l’art Byzantin. Il va, avec ses élèves et les artistes qui vont suivre son exemple, impulser des changements dans l’ordre esthétique, qui conduiront aux œuvres d’un autre très grand peintre de la génération suivante : Giotto. Il est d’ailleurs très intéressant de noter que l’exposition montre une des plus célèbres œuvres de ce dernier pour la mettre en parallèle avec une magnifique œuvre de Cimabue.
C’est toute la qualité de cette exposition que de montrer comment, insensiblement, des peintres ont commencé à construire une vision du monde radicalement changée : Jésus, la Vierge Marie, puis les saints prennent de plus en plus figure humaine et sont placés dans des perspectives et des enjeux terrestres. Ceci conduira au quattrocento et à une explosion artistique exceptionnelle où l’homme sera placé au premier plan.
Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,
Babelio, Amazon, Fnac, books.google, BOD librairie et l'éditeur: Arnaud Franel Editions
Panthéon au Carré est disponible aux éditions de la Route de la Soie.
Promotion est disponible chez Numeriklivre et dans toutes les librairies "digitales"
Au Pays de l'Eau et des Dieux est disponible chez Jacques Flament Editeur ainsi que
La Désillusion, le retour de l'Empire allemand, le Bunker et "Survivre dans un monde de Cons".
"La bataille mondiale des matières premières", "le crédit à moyen et long terme" et "Les multinationales contre les Etats" sont épuisés.
S'inscrire
chaque semaine "La" newsletter (tous les lundis)
et "Humeur" (tous les jeudis)
Il vous suffit de transmettre vos coordonnées "Mel" à l'adresse suivante
pordonneau@gmail.com