Quittons les images classiques, le blanc manteau ou le linceul.

Allons vers les dessins et les monstres, vers les reflets et les bancs que la neige sculpte comme elle  avait figé les grands animaux des temps anciens.

Et voir des oiseaux marcher sur l'eau ou prendre leur envol lorsque celle-ci céde sous leur poids.

Souvent, la neige ou d'autres éléments, la pluie, le vent... loin de dissimuler les replis, les trous et même les animaux, leur rend la vie qu'ils avaient perdue.

Le blanc n'est pas seulement un linceul mais aussi l'écrin qui magnifie ou l'absence de couleur qui met en valeur les plus délicates, invisibles par grand soleil, en temps normal.

Ici, renaissent quelques bêtes et quelques inquiétudes.

Paris sous la neige? Ou de la neige sur les trottoirs et les rues, et les bancs publics et les voitures? La neige partout qui dessine des choses étranges et révèle des figures qui demeuraient cachées et fait surgir des formes et des empreintes.

Images noires sur fond blanc, ardoises enfantines où la craie blanche enserre quelques formes incertaines, elles renvoient au minéral, aux dessins qui fondent et aux reflets du soleil sur de minuscules lacs urbains.  

Images inanimées qui s'effacent, traces abandonnées venues d'on ne sait où, chemins creusés au hasard qui conduisaient nulle part.