J’ai essayé de traiter en Toscane ce thème que j’ai découvert en Thaïlande et qui s’était répété dans les pays de cette Asie du Sud-est qui m’a tant impressionné. Griffures ? Ce sont ces morceaux de la réalité qui s’opposent aux champs de vision habituelle. Au moment où, touriste consciencieux, vous vous décidez à capter et à enfermer dans une boîte, à digitaliser pour utiliser des termes modernes, le paysage qui vous entoure et les gens avec, s’ils ne se sont pas rapidement esquivés, s’oppose un obstacle imprévu. Une chose, un objet, n’importe quoi. On s’efforce de contourner. On ne peut pas. On veut passer outre. C’est impossible. Insisterait-on, la chose deviendrait menaçante.

C’est à ce moment que je me suis aperçu que ce qu’il fallait photographier, n’était autre que cet obstacle à la prise de vue normale. La chose qui gênait, c’était elle qui était importante et méritait la digitalisation. Alors, j’ai décidé, non plus de les fuir ces choses ou de les contournes ou des les supprimer mais de les mettre en valeur. Alors des griffures en Asie tout d'abord, puis en Périgord, puis...

En Toscane… ces griffures, ces obstacles se sont montrés doux et coopératifs. Parfois, ils m’ont proposé leur aide pour mieux structurer une vision, un paysage. J’ai cherché dans les feuilles d’olivier, d’un vert métallique, les griffes que les arbres opposent parfois aux regards, j’ai recherché des curiosités, échafaudages aggressifs appuyés sur les « Offices » à Florence, j’ai débusqué quelques fils électriques…En Toscane, les griffes ne sont pas rognées, elles sont seulement douces.