Curieuse idée que de lever la tête et de regarder vers le ciel alors que les bruits de la ville vous sollicitent, alors que le pittoresque des étals, les mille couleurs de plastique, les odeurs lourdes des sacs d’épices devraient forcer votre regard vers le sol.

Aux pays des Dieux, s’imagine-t-on peut-être, il faut considérer leur demeure ? Vieux réflexe Chrétien qui place la divinité au firmament et incite à sa contemplation, les yeux levés vers le ciel. Les Dieux des autres ne sont pas nécessairement dans les nuages. Ceux des Grecs ne partageaient-ils pas leur vie de tous les jours ?

Pourtant, à Bangkok, par réflexe sûrement, je levai les yeux vers le firmament. Et je le vis barré, ceinturé, déchiré… griffé par des dizaines de fils, des pelotes d’une laine sortie de l’enfer et les entrelacs installés par les grandes araignées qui hantent les films fantastiques.

Alors, partout où je suis allé, partout où je vais, je les photographie. Un jour, ces griffures prendront tout leur sens. J'y verrai les signes d'une écriture infernale. Ou bien, les partitions sinistres d'une musique diabolique. Je décrypterai les messages d'âmes errantes dans les contrées désolées. ...