Thomas Tudoux. Chez Galerie Mélanie Rio,
Quelqu’un a dit que si les peintres, les dessinateurs, les sculpteurs etc. … savaient écrire ou parler, ils ne peindraient, ni ne dessineraient, ni ne sculpteraient etc…Ils écriraient ou parleraient…
Est-ce à dire que l’art qu’ils pratiquent vient en compensation des modes de communication qu’ils ne parviennent pas à pratiquer ? Est-ce à dire que les propos, écrits ou déclarations des artistes ne valent pas grand-chose et qu’il est préférable de ne pas s’appesantir sur eux ?
Quelqu’un d’autre à dit que ce ne sont pas les idées qui font les œuvres mais plus sûrement les œuvres qui font les idées ! On devrait en déduire que l’artiste qui se plait dans la compagnie intellectuelle de ceux qui énoncent le monde, qui éventuellement le dénoncent ou qui s’efforcent de l’annoncer perd son temps : le « faire » de l’artiste est au-delà du « dire » du philosophe et si quelques rapprochements devaient être proposés, ils ne le seraient que dans les termes suivants : le « faire » de l’artiste a à voir et à échanger avec le « faire » des autres artistes, qu’ils s’agissent de s’en inspirer, de le copier, le voler, le répéter ou le passer.
Cette longue introduction à Thomas Tudoux, dessinateur, pour expliquer les propos qui suivront sur son talent et ce qu’on peut en attendre.
Résumons la Biographie de cet artiste : Français, 31 ans à la date où cette chronique est écrite.
Durant l’exposition « Drawing Now » salon du dessin contemporain, j’ai regretté une ambiguïté ou une dérive : elles tiennent l’une et l’autre à la place inconfortable du dessin entre peinture et photographie. Le dessin est malmené. S’il veut être contemporain il doit choisir de poursuivre le travail de l’abstraction, mais tombe vite dans une accumulation de signes qui d’artistes en artistes de galeries en galeries nous racontent davantage la montée d’un académisme que celle d’une création nouvelle. S’il veut se démarquer à la fois de la peinture et de la photographie il doit revendiquer haut et fort son statut d’écriture contre le triomphe de l’image chez l’une et du multiple chez l’autre dans un monde où justement, il faut montrer au plus grand nombre et lui offrir les moyens d’accéder à l’œuvre dans des conditions de prix « démocratiques ».
C’est en ce sens que le travail de Thomas Tudoux m’a impressionné. Le dessin sous l’emprise de l’écriture. Le dessin comme une lettre offerte à la lecture. Comme une lettre au sens intime de cette écriture-là. Bien sûr, qui reçoit une lettre peut la montrer à quelques amis, il peut la leur lire, il peut en faire un thème de réflexions en commun. Mais aussi, surtout, un dessin peut être conservé par devers soi, dans le secret d’un carton. Trésor pour soi-même, support d’une méditation, repos du regard aussi, que s’offre son propriétaire à intervalles irréguliers, suivant ses impulsions ou le déroulement d’une idée.
Thomas Tudoux, tel que le montre la galerie Mélanie Rio, est tout là : dans des histoires qui se déroulent en gris tendre. Une boîte schématisée, un lit, des couvertures, futons ou édredons, en désordre, sous des angles différents. Une trace, légère, incisive cependant, marque que ce lit qui devrait être symbole de détente ou de plaisir peut être aussi une prison dont on peine à s’échapper. Dans chaque dessin, un personnage, très elliptique, dessiné comme d’un trait de plume, minuscule, apparaît, fantôme ou simple obsession, coincé dans des barreaux imaginaires, dans différentes positions dont la dangerosité varie.
Message sans aspérités. Violences évitées. Pas de griffures, ni de déchirures. Un lit simplement. En désordre parce que c’est la vie. En gris tendres, dans un espace schématisé, parce que c’est dans l’ordre des choses que de vivre dans des cubes ou des parallélépipèdes et d’y dormir plus encore. En plus acéré, ce petit personnage. Il a cherché à s’échapper. De quoi ?
Dans une autre série, l’artiste, pose des « outils de salle de sport fitness » dans des jardins publics, sous l’espèce de dessins coloriés dans l’esprit ludique et simpliste d’images pour enfants et grandes personnes. On est là à portée du surréalisme qui aimait associer des objets insolites à des situations banales de la vie quotidienne ou inversement. On est à deux pas de l’imaginaire « Carrollien » qui banalise les moments atypiques et en fait des passages dont on ne devrait pas exagérer l’importance. Ce sont des petits dessins qui racontent de petits bouts d’histoire où l’étrange est serein et l’espace public tranquille. Normal, tout est vide, les objets sont les seuls occupants de l’espace.
Thomas Tudoux a ainsi multiplié ces lettres qu’il a envoyées à des amis pour leur dire le mystérieux, l’anormal et le décalé dans le monde qu’il voit.
L’artiste développe de nombreuses autres activités que le dessin. Comme je n’ai pas d’impressions directes sur ces travaux je n’en parlerai pas.
Je me contenterai de dire que son talent de dessinateur mérite d’être poussé plus loin encore.
A suivre donc
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