Anick Faveris,
Exposition à l’Hôtel de l’Industrie 75006
(face l’église Saint Germain des Prés)
Le 26 septembre 2023
J’avais eu le plaisir de commenter la précédente exposition d’Anick Faveris et j’avais alors risqué que :
« Anick Faveris peint depuis tout le temps. A la limite du « pro » et de « l’amateur », elle peint. Pas de vue de Notre-Dame par un dimanche ensoleillé. Pas de clowns de toutes les couleurs que les petits aiment bien. Pas non plus de ces charmantes naïvetés qui traînent un peu partout, petits formats, pour petits cadeaux entre dames bien élevées, à découvrir entre un châle fait maison et des confitures aux fruits improbables. Anick Faveris peint au sens où peindre, c’est se battre avec la réalité pour faire émerger quelque chose ».
La nouvelle exposition ne me fera pas mentir et pourtant, les thèmes sont différents, moins « mécaniques ou métallurgiques », plus expressifs. Sous l’acier, le rêve ? ou la mer ? ou l’enfer ?
Les nouvelles œuvres sont toujours autant de formes de slogans que les précédentes, au nom des femmes, au nom des œuvres que les femmes ont su porter. Pas simplement les femmes de … celles qui se sont inscrites dans des sillons bien masculins ; la famille d’Anick Faveris ce sont toutes celles qui se sont écartées des lignes bienséantes et des cadrages exacts, celles qui ont voulu se colleter avec la matière, avec ses transformations même en œuvres, celles qui n’avaient pas peur des regards inquiets, étonnés ou réprobateurs.
Elles sont nombreuses ces femmes qui créent avant de penser à séduire. Nicky de Saint Phalle vient discuter avec Germaine Richier, elles invitent à leur table, les araignées de Louise Bourgeois. Elles sont folles sûrement, Leonor Fini et Claude Cahun pour avoir massacré les lignes habituelles et quitté la bienséance des goûters entre dames. Belle famille en effet que les temps modernes enrichissent et multiplient. Références trop belles pour une œuvre plus modeste, ou timide ? Quelqu’un a dit que les artistes ne dialoguent pas avec la nature mais avec l’art. Créer est une longue succession de rencontres avec ceux qu’animent la passion de faire venir à la vue, à l’oreille, à l’esprit ce qui n’avait pas été encore vu, entendu, pensé.
Ce qu’on voit d’Anick, est-ce de la peinture ? Mais non c’est un travail sur métal ! Est-ce de la sculpture ? Mais non, c’est un travail où la peinture et l’encadrement en deux dimensions l’emportent ! Est-ce seulement, un message que l’artiste grifferait sur ses plaques de métal et de n’importe quoi ? Il faut le lui demander, mais je crains qu’Anick répondrait que les peintres qui rédigent des messages sont des affichistes, au mieux (et il en est de grand talent) ou des propagandistes au pire. Dans tous les cas de figure ce seraient des artistes qui n’ont pas compris que l’art, profondément, émerge avant tous les discours. Après, on peut discourir, seulement après, mais ce n’est pas ça qui fera émerger d’autres formes, traces, signes.
Point de discours donc mais une rencontre fortuite entre matières sur un même lieu, support, toile. Avait-elle encore des souvenirs de perspectives marines ? Les yeux et l’esprit s’y perdent… Mais avant tout, Anick a livré une introduction en forme de calligraphie asiatique. J’ai essayé une traduction. Pour m’amuser. Je crois que cela voulait dire tout bêtement : « introduction » !
Quelques toiles (en fin métal) renvoient à des paysages enneigés où l’eau, le gel et le brouillard se mêlent et distraient le regard. Leurs répondent des perspectives bien nettes. S’il s’agit de ligne d’horizons séparant ciel et mer, il faut rappeler que ces lignes n’existent que dans nos têtes (« horizon : ligne imaginaire qui recule au fur et à mesure qu’on avance ! ») n’aurait-on pas pu écrire, « mirages » ? Est-ce un mirage ou un rêve que cette tour qui se dresse dans la nuit, noyée d’embruns ou de nuages, ou de blancheur parsemée.
L’enfer des bonnes intentions ne serait pas loin de ces métallurgies humides. Ce sont des fours rougeoyant qui nous viendraient du Canada et des lieux où partout le feu triomphe et se moque bien des paquets d’eau qu’on lui jette et même de ces sortes de déluges que crachent les avions.
Belle exposition, décidément, dans la lignée de la précédente. Avec son humour habituel, Anick expliquera qu’elle n’est pas devenue forgeron, ni sculpteur, ni mécano, elle est une conteuse moderne. Une conteuse dans le dur qui laisse les regardeurs inventer leurs images.
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