Les tribulations de Mélinez et de Martenchon, novembre 2022

Les Tribulations de Mélinez et de Martenchon

Remettre les lois à l'endroit

Plongé dans sa revue journalière des faits les plus divers, Mélinez haussait les sourcils, levait les yeux au ciel et borborygmait de la plus mauvaise humeur possible.

Martenchon, en vint à trouver que ces manifestations de lecture étaient exaspérantes et l’exhorta à verbaliser ses observations du mieux qu’il pourrait et à exprimer tout haut ce que ses mouvements de bouche, de sourcils et d’yeux ne parvenaient pas à exprimer précisément.


Mélinez s’éxécuta sans réticence, peut-être en était-il venu à l’idée que s’exprimer valait mieux que de se renfrogner.

« Je trouve exaspérante, voire indigne, cette tendance qu’on nomme refus d’obtempérer, formule savante exprimant le refus de se plier à la loi, qui de plus est aggravée par le fait de prendre pour cibles les fonctionnaires de police et de mettre leur peau en danger »

« J’ajouterai que, l’évènement du bateau de migrant, l’Océan Viking, a montré finalement que nous inventons des lois inapplicables : l’impossibilité de les mettre en œuvre ridiculise la justice française. Usant des dispositifs inventés pour protéger les malheureux, les migrants font un pied de nez à la justice française et s’arrangent pour échapper à la protection que la loi organise pourtant à leur bénéfice.

On voit aussi que la protection des voyous et malfrats va plus loin que la protection des victimes : un renversement de principe fait des premiers les vraies victimes et des seconds leurs bourreaux. Il suffit de lire, le papier nommé « entre Carcan et Pilori » pour en prendre la mesure… »


Martenchon eut vite le sentiment que son ami en avait encore plein son sac et que le vider prendrait des heures.
Aussi, interrompant son flot de parole, proposa-t-il d’être constructif.

« Maintenant que les causes de ton énervement sont connues que peut-on faire pour revenir à davantage de paix individuelle pour ce qui te concerne et de paix sociale en général ? »

Avec une voix douce qu’on ne lui connaissait pas, 
Mélinez suggéra : « le statut de créancier social ne sera maintenu qu’après que le candidat aura constitué des garanties »
Martenchon, resta coi, et lui-même se renfrogna dans un coin de son fauteuil.

 

Les Tribulations de Mélinez et de Martenchon


Utilité des vieux porte-containers

Martenchon, abonné à la fameuse newsletter et aux "Humeurs" de PO, venait à peine d’achever la lecture de l’Humeur numéro 457 qu'il s’abima dans quelques pensées adjacentes.

A Mélinez qui, le voyant méditatif, s’en inquiétait, il répondit qu’il venait de voir passer au loin l’image trop précise d’une procession de porte-containers de taille kilométrique. La vue de ces dernières versions du méga-transport maritime de marchandise avaient provoqué une vive inquiétude en lui.

Mélinez lui fit remarquer que ce n’était qu’une mauvaise frayeur « En quoi, cher ami, une procession de bateaux quelle qu’en soit la taille, et dès lors qu’elle n’est pas guerrière, peut-elle troubler les esprits ? Ne voit-on pas que, sur les mers, les méga-bateaux de tourisme se suivent les uns les autres pour promener des milliers de voyageurs ? »

Martenchon se rembrunit. D'une voix sourde il ajouta : « Ils portaient des milliers de containers. Certains étaient très rouillés comme des boîtes déglinguées, trop abimées pour être utiles. Quand elles tombaient par dessus bord, on ne le repéchait pas.
Malgré les cris et comme des plaintes qui s’en échappaient ».

 

 

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