Les queues pour visiter l'exposition de Hopper s'allongent devant l'escalier à double révolution. Les petits dauphins joufflus n'en croient pas leurs yeux, ni les sirénes, ni les tritons de la piéce d'eau qui précède l'entrée... A l'intérieur, c'est comme dans les grands moments d'émotions: la foule déambule recueillie. Les visages sont graves. On ne batifole pas ici. On ne donne pas dans le vulgaire ou dans l'anecdotique. On entend ici ou là des mots forts: la solitude, l'incommunicabilité, la ville, la froideur sous le soleil....
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Une amie (samedi, 20 avril 2013 18:07)
Mais qui a peur d’Edward HOPPER?
“Deviens ce que tu es, fais ce que toi seul peut faire” a dit F Nietszche dans Ecce Homo.
Cette phrase pourrait résumer l’œuvre d’Edward Hopper qui nous a donné à voir “son “Amérique , celle du XXème siècle. à la fois puritaine, réaliste et urbaine.
L’exposition qui se déroule actuellement au Grand Palais est stupéfiante de beauté et de rigueur intellectuelle.
Son œuvre est baignée de lumière, de celle qui ouvre à un espace intérieur, celui de la méditation et de la sensualité. Dans “Hotel Room”(1931), une femme souffrante assise sur un lit est dévorée d’ombres et de lumières, tout comme chez Le Caravage. Sa tête inclinée qui lit une lettre est noire et se détache sur le blanc du mur derrière elle. On est dans un espace de figuration, et le tableau apparait harmonieux , bien que son sujet soit loin d’être apaisé. N’est- ce pas un chef d’œuvre, au même titre que la “Sainte Catherine” du Caravage(vers 1598)?
New York Movie(1939):Tout à la droite du tableau, une ouvreuse aux longs cheveux blonds retient toute notre attention. C’est une étrange figure mélancolique, absorbée dans une méditation sans objet et qui dégage une sensation de grande force intérieure. Ce personnage se maintient dans une grande densité d’être, à caractère métaphysique.
On soulignera ici l’impulsion voyeuriste qui irrigue une partie de l’Art de Hopper, le rapprochant de Degas et de Manet, et ce de Night Windows(1928), jusqu’à Sun in an Empty Room(1963).
Dans Early Sunday Morning(1939), chef d’œuvre suprême du Whitney Museum, on retrouve une surabondance d’informations visuelles proches de la photographie. Le peintre prétendait n’avoir pas d’autre ambition que de “peindre la lumière du soleil sur le mur d’une maison”, à savoir la banalité d’un bâtiment. Comment faut-il l’entendre? A chacun son interprétation, mais il est certain que l’on est ici confronté au beau, au sens esthétique du terme .
Two Comedians(1966), tableau ultime, éclaire l’ensemble de son œuvre. Il s’agit d’un double portrait: le maitre s’y représente en Pierrot et son épouse en Colombine, tels deux comédiens se détachant sur un fond bleu-noir. Il rend ici hommage à sa compagne et modèle exclusif de sa peinture tout au long de sa vie. Les deux artistes , pris dans la théâtralité de leur existence, saluent leur public pour la dernière fois.
Quelle belle métaphore, offerte au monde!
Soulignons enfin qu’Edward nourrissait une véritable passion pour la poésie romantique française.
Soir Bleu(1914),emprunte son titre à un poème d’ Arthur Rimbaud: Sensation
“Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.”
Aimez-vous HOPPER? La réponse est oui, évidemment.
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